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L’art de traiter les patients en français

« Quand j’ai mal, j’ai mal en français. »

Il est difficile d’imaginer de recevoir des soins médicaux dans une langue étrangère.    Dre Crystal Boulianne, une ancienne de l’École de médecine du Nord de l’Ontario, qui espère établir sa pratique médicale après l’été, s’engage à éliminer les barrières linguistiques qui nuisent aux soins des francophones à Kapuskasing. Ses efforts sont si formidables, qu’elle vient de remporter le prix « résidente de médecine de famille 2019 pour son étude des communautés qui souffrent d’inégalités de santé », remis par le Collège de médecin de famille du Canada (CMFC) via la Fondation pour l’avancement de la médecine familiale.  Elle va recevoir le prix en novembre, lors du forum de médecine familiale 2019, à Vancouver.

Originaire de la région de Kapuskasing, Dre Boulianne a été élevée en anglais à la maison et a fréquenté l’école élémentaire et secondaire dans le programme d’immersion française.  Dès un jeune âge, elle reconnaissait l’importance du bilinguisme dans sa communauté.  En travaillant et en vivant dans la région, elle fut inspirée d’apprendre la langue française.

Pendant sa troisième année à l’institution, Dre Boulianne devait faire un stage de huit mois dans une communauté au nord de l’Ontario. Elle a choisi Hearst, une communauté majoritairement francophone, pour s’immerger dans la langue et la culture. Pendant son séjour dans cette petite ville, Dre Boulianne a entrepris un projet de recherche sur les services de santé pour les citoyens ayant trait au système de renvois et de suivis; elle a remarqué un défi important.

Lorsqu’un patient francophone requiert des suivis et est dirigé auprès d’un plus grand centre médical comme Sudbury, Timmins ou Thunder Bay, il n’y a pas de garantie qu’il y aura des services en français.  « J’ai entendu des histoires d’horreur de personnes âgées, ayant été redirigées pour des soins dans des villes comme Sudbury, qui y arrivent par ambulance et ne reçoivent pas de services en français. Ils reviennent à Kapuskasing sans avoir compris les instructions qu’ils ont reçues. Les services qui sont disponibles sont-ils vraiment accessibles? » signale Dre Boulianne.

D’après le Comissariat aux services en français, (qui fait maintenant partie du Bureau de l’Ombudsman de l’Ontario), l’offre active assure les services gouvernementaux offert en français. « Pour les utilisateurs du système de santé, l’offre active devient synonyme de sécurité. »

Dre Boulianne est passionnée d’offrir des services médicaux équitables à tous ses patients.  Son but ultime est de faire changer la façon dont les médecins de petites communautés francophones transfèrent les patients francophones aux plus grand centres médicaux.  Elle veut que les patients aient le choix d’obtenir des services d’un spécialiste francophone.

« On trouve ça drôle, mon mari et moi, et même mes superviseurs, parce que je suis la petite anglophone et c’est moi qui se bat pour assurer les droits des francophones » exclame Dre Boulianne.

Selon Dre Boulianne, il semble que les nuances de la médecine pour les francophones ne sont pas différentes de celles des anglophones.  Les problèmes et les inquiétudes sont souvent identiques.  Ce qui diffère c’est la planification des soins.  En renvoyant des patients francophones vers des professionnels de la santé francophone, la barrière linguistique est éliminée.

Il est difficile d’élaborer une solution concrète pour assurer que tous les citoyens aient accès à des soins de santé qu’ils méritent.  La première étape a trait à la sensibilisation des médecins à l’offre active des soins de santé équitables et sécuritaires dans la langue de préférence du patient. C’est aussi une question de renseigner les patients sur leurs droits de recevoir les soins de santé en français, s’ils le veulent.  C’est une tâche parfois difficile, mais il est rassurant de pouvoir compter sur des professionnels de la santé comme Dre Boulianne pour éclairer la piste et mener la cause à bien.

Première réunion du conseil de l’EMNO avec la nouvelle doyenne et PDG

Le conseil d’administration de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) a tenu une réunion ordinaire le mercredi 18 septembre 2019 par une combinaison de webconférence et de téléconférence.

Le conseil a souhaité la bienvenue à M. Robert Haché, Ph. D., recteur de l’Université Laurentienne, et à la Dre Sarita Verma, doyenne et PDG de l’EMNO, qui assistaient à leur première réunion du conseil.

Les membres honoraires, Claude Lacroix, président du Conseil des gouverneurs de l’Université Laurentienne, et Ross Murray, président du conseil des gouverneurs de la Lakehead University, ont assisté à l’assemblée générale des membres.

Conformément à la politique du conseil, le mandat de Michel Bédard, Ph. D., de Lucy Bonanno, Lori Flinders, Nancy Jacko, George Payne et du Dr William McCready a été renouvelé. Le conseil a également accueilli deux nouvelles membres, Juliette Denis et Donna Dorrington, qui ont chacune un mandat de trois ans.

Juliette Denis, née et élevée dans le petit village de River Valley, est une professionnelle de la santé à la retraite qui a fait carrière pendant plus de 35 ans et vit actuellement à Hanmer. C’est une bénévole dévouée qui s’efforce toujours d’apporter des changements positifs. Citoyenne de la Métis Nation of Ontario, elle honore ses origines mixtes et a joué un rôle de premier ordre dans sa communauté métisse en tant que membre du conseil provisoire de la Métis Nation of Ontario.

Donna Dorrington est née et a été élevée à Sudbury. Elle a effectué ses études de premier cycle à l’Université Laurentienne et a obtenu son grade des cycles supérieurs de l’école de droit de la Queen’s University en 2003 puis a été admise au barreau en 2004. Elle a débuté sa carrière juridique à Toronto, et en un an, a décidé de revenir dans le Nord de l’Ontario où elle s’est installée à Timmins en 2006. Elle a exercé le droit dans plusieurs petites communautés, y compris dans des villages accessibles par avion uniquement sur la côte de la Baie James et dans des régions en bordure des routes 11 et 17.

Le conseil a approuvé les états financiers vérifiés de l’exercice terminé le 30 avril 2019 tels que présentés, ainsi que la nomination des vérificateurs pour l’exercice se terminant le 30 avril 2020.

Mme Moira McPherson, Ph. D, vice-présidente du conseil, a présenté et approuvé les objectifs de rendement de 2019-2020 de la Dre Verma. Cette dernière a remis son rapport du mois de septembre qui met en évidence les activités menées sous son égide depuis le 1er juillet 2019, y compris une mise à jour sur le recrutement de cadres supérieurs, les rapports Dean’s Engagement Report, Strengthening our Relations Report, et sur l’agrément des études en médecine de premier cycle.

Le conseil a approuvé la politique mise à jour sur les droits de la personne et la lutte contre le harcèlement et la discrimination.

« Je suis heureux de constater qu’une politique importante comme celle-ci soit appliquée dans toute l’école, a déclaré M. Haché. Elle est essentielle pour créer une culture de respect dans les environnements de travail et d’apprentissage, et j’attends avec intérêt de voir comment l’EMNO en fera une pratique concrète. »

Le conseil a reçu une mise à jour sur le plan d’élaboration et de travail pour le plan stratégique 2020-2025, y compris un rapport sur le vaste travail accompli par la Dre Sarita Verma et Ray Hunt, chef des opérations, sur les thèmes émergents afin d’appuyer la planification stratégique.  Des extraits des blogues et messages de la Dre Verma publiés depuis le 1er juillet 2019 ont aussi été distribués.

Des événements importants organisés par l’EMNO ont aussi été rappelés : la 14e conférence annuelle sur la recherche en santé dans le Nord à Little Current (Ontario) les 20 et 21 septembre 2019, et la série de conférences à l’occasion de la Journée de la chemise orange le 30 septembre.

La prochaine réunion du conseil d’administration est prévue pour les 27 et 28 novembre 2019 à Thunder Bay.

La liste complète des membres du conseil se trouve sur notre site Web à nosm.ca/board.

Une étude publiée dans une revue médicale américaine de pointe expose le processus de demande d’admission des Autochtones à l’EMNO

Une étude menée par l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO), intitulée Tracking Indigenous Applicants Through the Admissions Process of a Socially Accountable Medical School (Suivi des candidats autochtones dans le processus d’admission d’une école de médecine socialement responsable), a récemment été publiée dans le Journal of the Association of American Medical Colleges.

L’équipe de chercheurs de l’EMNO a étudié les admissions de l’École en dix ans afin de déterminer si elle s’acquittait de sa responsabilité sociale. Elle a examiné le processus de présentation de la demande d’admission et d’interview de 2006 à 2015 ainsi que les résultats pour les candidats qui se disaient Autochtones. Elle a tenu compte de l’âge, du sexe, des origines rurales, des scores pour l’admission et du rendement au mini-interviews multiples (un style d’interview utilisé par certaines écoles de médecine dans le cadre de leur processus d’admission).

Il ressort de l’étude que les candidats autochtones à l’EMNO sont deux fois et demie plus susceptibles que les candidats non autochtones de recevoir une offre d’admission mais trois fois moins susceptibles de l’accepter. Les résultats montrent également que les candidats autochtones sont 2,4 fois plus susceptibles d’être interviewés, plus susceptibles d’être des femmes, ont plus de 25 ans et viennent d’une région rurale.

« Chaque année, l’EMNO reçoit environ 2 100 candidatures pour 64 places, explique le Dr Owen Prowse, doyen adjoint responsable des admissions et un des six principaux chercheurs de l’étude. Nous savons que le bassin de candidats qui se disent Autochtones est petit, mais il a augmenté régulièrement de deux à trois pour cent au cours des cinq dernières années. Ce chiffre n’est peut-être pas élevé mais il représente une hausse de 50 pour cent du nombre de candidats autochtones qui répondent aux critères d’admission de l’EMNO. C’est très encourageant. »

Joseph LeBlanc est directeur des Affaires autochtones à l’EMNO. Il dit que cette étude est un guide unique pour améliorer le processus d’admission des candidats autochtones : « Il est encourageant de constater une hausse du nombre de candidats autochtones grâce aux changements apportés dans le processus. Maintenant, nous allons devoir explorer des changements pour améliorer le nombre d’acceptations. Les étudiants et diplômés autochtones qui ont suivi le processus d’admission peuvent nous en apprendre beaucoup ».

L’étude souligne également que le nombre d’étudiants autochtones a augmenté au cours des dix ans. « Environ sept pour cent des étudiants sont Autochtones, 20 pour cent francophones et 40 pour cent viennent de régions rurales et éloignées. Cette augmentation s’est produite tout en préservant l’excellence universitaire, sinon en y contribuant, ajoute le Dr Prowse. Au fil de l’étude, nous avons appris que ses politiques et processus d’admission aident l’EMNO à atteindre ses objectifs. Fait important également, nous avons pu relever des domaines particuliers où nous pouvons faire mieux. »

Les conclusions de l’étude ont conduit à des changements précis dans le processus d’admission de l’EMNO. En particulier, le groupe voulait savoir pourquoi les étudiants autochtones étaient trois fois moins susceptibles d’accepter l’offre d’admission.

« Lorsque nous avons examiné les raisons pour lesquelles des candidats refusaient notre offre, nous avons découvert que ce n’était pas parce qu’ils n’étaient pas intéressés à étudier à l’EMNO, mais plutôt que la majorité ne venait pas du Nord de l’Ontario et que beaucoup avaient reçu des offres d’écoles de médecine plus proches de l’endroit où ils vivaient et étudiaient » explique le Dr Prowse.

« Sachant cela, et le fait que les candidats autochtones du Nord de l’Ontario étaient bien plus susceptibles d’accepter notre offre d’admission, nous avons adapté le score attribué au contexte pour refléter cela, et au cours des trois ou quatre dernières années, de 80 à 100 pour cent des offres envoyées à des candidats autochtones ont été acceptées, poursuit-il. Cela illustre bien que nous pouvons utiliser ce type d’étude pour effectuer des changements réels, éclairés et efficaces dans le processus d’admission de l’EMNO. »

L’étude recommande aussi que l’EMNO suive la progression des diplômés autochtones qui s’installent pour exercer dans des communautés rurales afin d’évaluer plus profondément l’efficacité du processus d’admission des Autochtones. »

Selon le Dr Prowse, l’étude peut fournir des renseignements cruciaux à d’autres écoles de médecine du Canada ou d’autres pays qui veulent augmenter le nombre d’admissions d’étudiants autochtones en médecine ou le nombre de candidats provenant de régions rurales ou nordiques.

L’équipe de recherche comptait Oxana Mian et John Hogenbirk du Centre de recherche sur la santé dans les régions rurales et du Nord; le Dr David Marsh, professeur à l’EMNO; le Dr Owen Prowse; Miriam Cain, directrice du Recrutement étudiant et des admissions à l’EMNO; et Wayne Warry, directeur, Rural Health Initiatives à l’University of Minnesota.

Pour en savoir davantage sur l’étude, consultez le site Web du Journal of the Association of American Medical Colleges.

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