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Un nouveau volet de résidence forme des médecins dans la premère nation d’Eabametoong

 

Le nouveau volet, qui permet aux diplômés en médecine d’effectuer leur résidence en médecine familiale dans une Première Nation éloignée du Nord de l’Ontario, inclut également un engagement à rendre le service à Eabametoong ou dans une autre communauté de Matawa pendant quatre ans après la résidence.

Le volet de résidence a débuté comme un essai en décembre 2016 avec la sélection du premier résident, le Dr Deepak Murthy, qui est arrivé en juillet 2017. Deux autres résidents arriveront en juillet prochain.

Le processus d’admission des résidents est une marque de participation de la communauté. Les candidats ont deux rondes d’interviews. Le premier a lieu avec un comité de sélection comprenant des membres du corps professoral de médecine et un représentant des résidents de l’EMNO ainsi que des membres de la Première nation, et vise à établir que les candidats répondent aux critères minimum de résidence en médecine familiale au Canada. Le deuxième a lieu devant un comité de sélection constitué presque entièrement de membres de la communauté d’Eabametoong.

La Dre Claudette Chase, directrice locale du volet de résidence en médecine familiale dans les Premières nations éloignées, assiste au deuxième interview mais ne participe pas à la décision finale sur le choix du candidat retenu.

« Dans ce volet de résidence, notre but est de produire des résidents culturellement compétents qui peuvent prodiguer des soins culturellement appropriés dans une communauté des Premières Nations, dit-elle. Le partenariat n’existe pas simplement sur papier. Le pouvoir est vraiment partagé, ce qui est différent de la plupart des autres initiatives auxquelles j’ai participé. »

Molly Boyce, coordonnatrice de la liaison pour la résidence en médecine familiale dans la Première Nation d’Eabametoong, se réjouit de la participation de la communauté au processus de sélection des résidents et à la conception du programme d’études.

« Dans ce nouveau programme, nous choisissons la personne qui sera autorisée à venir dans la communauté et à participer à nos soins. Notre médecine traditionnelle et notre mode de vie ont été mis de côté pendant de nombreuses années et il est bon que la nécessité de notre médecine soit reconnue ainsi que le choix qu’elle présente pour nous en tant qu’Autochtones. »

Le Dr Murthy est arrivé au Canada il y a environ cinq ans après avoir travaillé dans des régions rurales et éloignées en Inde, et a été séduit par l’idée de travailler dans un environnement semblable au Canada.

« La culture est totalement différente, et je me plais à Eabametoong, dit-il. Je pense que lorsque j’aurai gagné l’approbation de la communauté pendant ma formation et la prestation de soins respectueux de la culture, j’aimerai bien vivre et exercer ici. »

La Dre Chase a expliqué que les diplômés en médecine acceptés dans le volet de résidence en médecine familiale dans des Premières Nations éloignées suivent une formation supplémentaire afin de répondre aux besoins des communautés. Le Dr Murthy a suivi une formation en obstétrique, a fait un stage en chirurgie esthétique de réparation et consacrera du temps supplémentaire aux soins d’urgence afin d’être prêt à exercer indépendamment dans des lieux géographiquement isolés. Des cours supplémentaires sur la sécurité culturelle et les soins tenant compte d’un traumatisme sont aussi offerts.

Pendant leurs visites d’une semaine, les résidents consacrent une demi-journée à l’engagement communautaire et aux enseignements culturels. À titre de coordonnatrice de la liaison pour la résidence dans la communauté, Mme Boyce a la responsabilité d’organiser cette partie du programme, y compris des réunions avec des aînés et les visites des résidents sur le territoire.

« Le programme offre une occasion unique de former des médecins dans un cadre non institutionnel où l’exercice de la médecine en collaboration est une nécessité car l’équipe de professionnels de la santé est limitée, et où la santé mentale, les toxicomanies, la culture, la communauté et l’histoire s’entrecroisent, a dit Paul Capon, analyste de politiques au Service de gestion des Premières Nations de Matawa. Nous attendons avec intérêt sa mise sur pied et son expansion. »

Mme Boyce espère que les résidents qui arrivent dans le programme peuvent gérer les défis de la vie et du travail dans la communauté.

« Le programme enthousiasme certains membres de la communauté, mais d’autres ont encore des réserves. Nous ouvrons nos cœurs et nos esprits et permettons à des gens de venir ici, et nous espérons que les résidents s’en rendent compte et acceptent leur formation et leur vie ici. »

Lisez d’autres histoires comme celle-ci dans le dernière édition de Passages du Nord.

L’école de médecine du nord de l’Ontario est l’hôte du premier forum pan-nordique sur le leadership des médecins

En février 2018, l’EMNO a été l’hôte de Northern Lights, le premier forum pannordique sur le leadership des médecins. Northern Lights est le résultat de la collaboration entre l’EMNO, l’Ontario Medical Association et le programme de chercheurs-boursiers Phoenix des Associated Medical Services (AMS) qui se font tous un devoir de développer le leadership des médecins. « La formation de leaders met l’accent sur la personne mais le perfectionnement du leadership consiste à établir des modèles de leadership dans les organisations, a expliqué le Dr James Goertzen, doyen adjoint, Éducation permanente et perfectionnement professionnel à l’EMNO et chercheur-boursier Phoenix AMS. Avec Northern Lights, nous nous orientons vers le développement du leadership dans le Nord de l’Ontario. »

Selon lui, la transition entre la formation de leaders et le développement du leadership exige un changement dans la culture de collaboration et d’engagement au sein des organismes et entre eux. Le but de Northern Lights était de créer un modèle de développement du leadership axé sur les besoins uniques des médecins et des organismes de santé du Nord de l’Ontario. « Une grande partie de ce que nous faisons en Ontario en matière de soins est largement centré sur Toronto, y compris le développement du leadership. C’est pourquoi nous cherchions à modifier les modèles existants pour qu’ils fonctionnent dans le Nord de l’Ontario, a-t-il ajouté. Étant donné qu’un des facteurs marquants dans le Nord est la géographie, un moyen de regrouper les gens était un forum pan-nordique qui pouvait apporter une solution à l’isolement que connaissent de nombreux médecins qui vivent et exercent dans le Nord de l’Ontario. »

Le Dr Goertzen a dit que les organisateurs du forum ont veillé à ce que les participants représentent un échantillon de communautés, de genres, de niveaux de carrière, ainsi que divers hôpitaux et organismes de santé du Nord de l’Ontario. Northern Lights incluaient 37 résidents, nouveaux diplômés, médecins en début de carrière et médecins chevronnés de Kenora, Dryden, Thunder Bay, Marathon, Sault Ste. Marie, Sudbury, Timmins, North Bay, Parry Sound et Île Manitoulin. Il y avait aussi des représentants d’une série d’organismes de santé, notamment l’EMNO, la Northern Ontario Academic Medical Association, la Physician Clinical Teachers’ Association, l’OMA, des groupes locaux d’éducation, des centres universitaires des sciences de la santé et des hôpitaux universitaires.

De l’avis du Dr Goertzen, la rare occasion d’établir des liens et de rencontrer d’autres chefs de file médicaux du Nord a été un point saillant de l’événement pour beaucoup de participants. « La création de collaborations est vitale pour le développement du leadership et, un moyen de le faire est de regrouper des gens et de leur donner la possibilité d’établir des relations. À Northern Lights, des médecins à différents niveaux de leadership ont partagé leurs perspectives, se sont instruits mutuellement et ont amorcé un dialogue pour créer une communauté de soutien des chefs de file médicaux du Nord de l’Ontario. »

Au cours de ces deux jours et demi, les participants ont suivi le cours de l’Institut de leadership des médecins intitulé Motiver les autres. Il y a aussi eu des débats dirigés sur les stratégies de motivation mutuelle auxquels ont participé des invités de l’OMA, de l’Association des hôpitaux de l’Ontario et de Qualité des soins de santé Ontario. D’autres débats ont porté sur les relations entre la mobilisation des médecins, la résilience et l’épuisement professionnel, et sur des stratégies de promotion du bienêtre des médecins. Le Dr Goertzen a indiqué que la préparation de Northern Lights 2019 a déjà débuté.

Ce forum portera lui aussi sur la création d’un réseau de collaboration des chefs de file médicaux des milieux et organismes de santé de tout le Nord. « Le but ultime est de créer une communauté d’exercice de chefs de file médicaux du Nord de l’Ontario. Étant donné que notre mandat est d’améliorer la santé des habitants du Nord, nous devons recourir au développement du leadership pour nous aider. Cela signifie qu’il faut envisager un modèle de développement du leadership qui mise davantage sur la collaboration et répond aux besoins des gens que nous soignons. »

Lisez d’autres histoires comme celle-ci dans le dernière édition de Passages du Nord.

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