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De la salle de classe à la cuisine

Une nouvelle initiative de l’École de médecine du Nord de l’Ontario sort les étudiants de la salle de classe pour les amener à la cuisine. Au cours de l’année universitaire 2017-2018, des ateliers facultatifs de médecine culinaire ont été offerts aux étudiants du premier cycle qui désiraient en savoir davantage sur la nutrition.

« Les études montrent que le plus grand facteur de prédiction des conseils nutritionnels que donnent les médecins aux patients est leurs propres perceptions de la nutrition et des habitudes alimentaires, a dit Lee Rysdale, diététiste, professeure agrégée dans la Division des sciences cliniques, et responsable de la recherche et de l’évaluation de la formation sur l’exercice dans l’Unité des sciences de la santé et de l’éducation interprofessionnelle de l’EMNO.

« En aidant les étudiants en médecine et en leur enseignant ces compétences très tôt, nous pouvons promouvoir des habitudes saines du mode de vie qui peuvent s’intégrer dans l’exercice de la médecine et améliorent en fin de compte la sensibilisation des patients à la nutrition et à la saine alimentation » a-t-elle expliqué. Elle a aussi ajouté que des écoles canadiennes de médecine ont inclus de l’éducation volontaire ou de courte durée dans le programme d’études de premier cycle, mais qu’il n’existe actuellement pas de lignes directrices pour les programmes d’études ni d’objectifs pertinents dans l’examen d’agrément du Conseil médical du Canada.

« Le régime alimentaire est le principal facteur de risque de maladies chroniques et joue un immense rôle dans la prévention et la gestion de ces maladies. Les ateliers de médecine culinaire sont un moyen d’éduquer nos futurs fournisseurs de soins sur les aliments et la nutrition afin qu’ils puissent aborder le sujet avec compétence et confiance et régler ces problèmes de santé. » Mme Rysdale a organisé les ateliers de médecine culinaire avec l’aide de collègues diététistes et de stagiaires du Programme de stages en diététique dans le Nord de l’Ontario à l’EMNO. Les quatre ateliers se sont déroulés dans les cuisines d’enseignement d’écoles secondaires de Sudbury et de Thunder Bay et ont porté sur des thèmes précis : les régimes à la mode, la discrimination fondée sur le poids, ainsi que la nutrition et l’art de manger.

Des diététistes et les stagiaires en diététique ont présenté une approche englobante de la médecine culinaire, et à chaque atelier, les étudiants en médecine ont acquis une combinaison de renseignements sur la nutrition, des compétences en alimentation et de préparation des aliments ainsi que des compétences en counseling. Ils ont aussi appris à évaluer les modèles diététiques pour déterminer s’ils font la promotion de la mentalité « régime » ou de l’alimentation individualisée souple, à comparer les approches des soins axées sur le poids et qui ne tiennent pas compte du poids, et comment l’alimentation peut contribuer à prévenir et gérer les troubles chroniques.

Pour Nicole Selman, stagiaire en diététique de l’EMNO qui a apporté de l’aide dans les ateliers, « l’alimentation, la nutrition et le régime alimentaire font tous partie du mode de vie, et si les médecins ne comprennent pas ces facteurs qui ont un effet sur les maladies chroniques, ils ne peuvent que partiellement aider leurs patients ». Un autre but des ateliers était de renseigner les étudiants en médecine sur les rôles des diététistes. « Nous voulons non seulement améliorer leurs compétences en nutrition mais aussi leur faire bien comprendre les rôles des diététistes dans les soins de santé et vers qui orienter un patient quand il s’agit de la nutrition et de la santé » a ajouté Mme Rysdale. En regroupant des étudiants en médecine et des stagiaires en diététique, les ateliers de l’EMNO offrent aussi une occasion d’apprentissage interprofessionnel des deux groupes. « C’était peut-être un peu intimidant au début parce que ce sont des étudiants en médecine, mais ce fut une bonne occasion pour nous de montrer que même si chaque groupe possède sa propre ensemble de compétences, nous faisons du meilleur travail pour les patients si nous travaillons en équipe » a affirmé Mme Selman.

Lisez d’autres histoires comme celle-ci dans le dernière édition de Passages du Nord.

Dix années de bienfaits: l’Équipe de santé familiale Ville de lacs célèbre son 10 anniversaire

La clinique de l’Équipe de santé familiale Ville des lacs (ESFVL) à Val Caron a reçu son premier patient en 2008. Dix ans plus tard, ce patient fait partie des 20 000 servis dans les quatre cliniques situées à Sudbury, Val Caron, Walden et Chelmsford.

« Beaucoup de patients que nous avons enregistrés ces dix dernières années n’avaient pas de médecin de famille. Nous avons ainsi contribué à combler les lacunes de l’accès aux soins primaires dans la région du Grand Sudbury » a déclaré David Courtemanche, directeur général de l’ESFVL.

À l’occasion du dixième anniversaire de la clinique, M. Courtemanche et l’équipe réfléchissent aux grandes étapes et aux effets des cliniques dans la communauté.

Selon M. Courtemanche, des quelque 125 cabinets de médecine familiale de Sudbury, environ une centaine se trouve au centre de la ville. Il y en a seulement 25 dans les collectivités environnantes alors que la moitié de la population de Sudbury y demeure.

« Douze de ces 25 médecins font partie de notre équipe. La population des villes en bordure du Grand Sudbury a maintenant un meilleur accès aux soins primaires car nos cliniques se trouvent là où elle habite. Nous pensons que c’est important. »

À Sudbury, comme dans de nombreuses villes du Nord de l’Ontario, le recrutement et le maintien en poste de médecins et d’autres professionnels de la santé est un défi depuis des décennies. Depuis le début, les dirigeants de l’ESFVL voulaient que ses cliniques soient des lieux d’enseignement pour l’EMNO afin de régler la pénurie de main-d’œuvre en santé : « La présence d’étudiants et de résidents dans le Nord de l’Ontario nous a vraiment aidés à augmenter notre main-d’œuvre en santé. » En fait, les sept derniers médecins embauchés par l’ESFVL sont tous diplômés de l’EMNO.

« Beaucoup de résidents et d’étudiants de l’École de médecine du Nord de l’Ontario font des stages cliniques chez nous. L’ESFVL est attrayante pour les médecins de famille, surtout les nouveaux qui sont attirés par les soins dispensés en équipe. »

Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario a approuvé la création de l’ESFVL en 2005 avec la première vague d’équipes de santé familiale.

À cette époque, la plupart des médecins de famille de l’Ontario travaillaient seuls ou dans de petits cabinets. Les équipes de santé familiale allaient représenter un nouveau modèle de prestation de soins primaires et inclure une équipe interdisciplinaire constituée de médecins de famille, de personnel infirmier praticien et autorisé, de travailleurs sociaux, de diététistes et d’autres professionnels qui travailleraient ensemble pour fournir des soins primaires dans leur communauté.

L’ESFVL est aussi un site désigné d’enseignement de l’EMNO dans des disciplines de la santé. Du personnel infirmier praticien et autorisé et des diététistes assument les fonctions de précepteurs.

L’équipe interdisciplinaire n’est qu’un aspect de l’ESFVL. Celle-ci offre aussi des consultations en dehors des heures d’ouverture aux patients qui ont des préoccupations urgentes et administre divers programmes touchant des questions prioritaires de santé, comme la gériatrie, le diabète, la cessation du tabagisme, la santé mentale et les toxicomanies auxquels les patients peuvent s’inscrire.

« L’établissement de plusieurs cliniques qui offrent des soins en équipe a redéfini les soins primaires dans notre communauté et a aidé à édifier une infrastructure locale plus durable de soins de santé, a dit M. Courtemanche. L’École de médecine du Nord de l’Ontario a joué un rôle majeur dans cela et je pense qu’elle le fera encore pendant la prochaine décennie. »

NOSM University