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Aider à combler les pénuries de psychiatres

La Dre Zoe Michano-Furlotte, diplômée de l’EMNO (MD 2016, B.Sc.N. Lakehead University), a terminé sa quatrième année de résidence en psychiatrie à Thunder Bay et entame sa cinquième et dernière année. Membre de la Première Nation Biigtigong Nishnaabeg, elle est originaire de Caramat, qui fait maintenant parti de la communauté de Geraldton.

« J’espère travailler au Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay et avec des communautés autochtones régionales pour améliorer l’accès et les services de santé mentale » dit-elle.

« J’ai le plus grand rêve d’élargir mon champ d’exercice pour me spécialiser en santé mentale des Autochtones et en santé mentale périnatale et postnatale des femmes en me concentrant sur le traumatisme intergénérationnel. »

Zoe a récemment terminé un stage au choix dans le programme prénatal de l’Hôpital Mount Sinai, effectué par l’entremise du Women’s College. À son avis, la principale raison de sa progression dans sa carrière est la possibilité d’effectuer sa résidence à l’EMNO.

« Je suis très orientée sur la famille et c’est très important de pouvoir faire ma résidence ici chez moi, dans le Nord de l’Ontario à l’EMNO. C’est important que je sois ici pour mes neveux et ma nièce. Je suis proche de mes parents, de ma sœur et de mes grands-mères. Le soutien familial est un immense facteur dans ma réussite dans le programme de résidence. Le soutien de mon fiancé et de ma famille sont des facteurs importants pour assurer mon succès dans mon programme de résidence. »

Elle estime que sa résidence à l’EMNO est unique parce qu’elle laisse de la latitude et que ses précepteurs lui ont donné l’impression qu’elle fait partie d’une famille. Elle est proche du directeur du programme et du directeur local qu’elle décrit comme très attentionnés. « Je ne crois pas que ce soit le cas dans les grands programmes de psychiatrie à Toronto et ailleurs en Ontario. »

Ce qui l’a frappée dans le programme d’études de médecine sont les expériences dans les communautés autochtones : « Nous travaillons là-dessus dans le programme de résidence, c.‑à-d., élaborer un volet autochtone pour la collaboration en psychiatrie avec l’University of Toronto et la McMaster University ».

Le défi pour le moment est le manque de psychiatres dans tout le Nord de l’Ontario et les très longues listes d’attente pour obtenir des soins.

« Malheureusement, nous n’avons pas assez de psychiatres à Thunder Bay. Ce qui nous amène à la question ‘Comment offrir des soins psychiatriques dans les communautés rurales et éloignées alors que nous ne pouvons pas offrir suffisamment de services de santé mentale dans nos centres tertiaires?’ De plus, pour avoir accès à des stages au choix pendant la résidence dans les communautés rurales, nous devons avoir assez de psychiatres en poste pour appuyer l’enseignement. Je pense que cela changera car beaucoup de nouveaux psychiatres sont restés exercer au Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay. »

Son rêve est de faire partie de la solution aux lacunes dans les soins, de jouer un rôle dans le changement et de militer pour que davantage de psychiatres du Nord de l’Ontario restent dans le Nord pour prodiguer des soins. « Mon but ultime est d’aller dans les communautés et de leur apporter des soins ».

Elle souligne les importantes améliorations que les partenaires en santé ont effectuées, notamment le St. Joseph’s Care Group à Thunder Bay et le Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay qui ont recruté activement des psychiatres ces dernières années. Cependant en raison de la demande accrue couplée à la pandémie, Zoe dit qu’il est nécessaire que la Province augmente le financement et les soins psychiatriques. Il faudrait également augmenter les services en clinique externe de programmes particuliers, notamment en néphrologie, cancérologie et soins de maternité, et surtout pour atteindre les communautés rurales et éloignées.

« Ce qui est intéressant est que je connais beaucoup de résidents au début de leur formation en psychiatrie qui planifient de rester ici. C’est fantastique. C’est un signe qu’il y aura davantage de psychiatres et de possibilités grâce aux alliances thérapeutiques. Cependant, il faut régler les problèmes vitaux le plus rapidement possible. Par exemple, le taux disproportionné d’idées suicidaires et de suicides dans les populations autochtones qui sont de cinq à sept fois plus élevées que dans la population en général. »

Zoe pense que la clé est d’offrir l’accès approprié aux soins en améliorant la prise de conscience que la violence de la colonisation et le traumatisme intergénérationnel lié aux pensionnats ont conduit aux taux élevés de maladie mentale.

« Reconnaître l’effet que la colonisation et les pensionnat ont eu sur ma famille me mènent à vouloir en apprendre plus encore, à se soutenir les uns les autres et  à vouloir aider réellement. Ce travail a une grande signification dans ma vie. Je suis certainement prête à faire davantage de recherches, à établir des liens et à rencontrer les gens pour leur demander ce dont la communauté a besoin, et ensuite à essayer de défendre leur cause. »

« La médecine fait partie de ma vie depuis une décennie mais je n’en ai pas l’impression. M’instruire et m’épanouir font partie de mon objectif. Mon stage au choix aux côtés de la Dre Diane Whitney [directrice sortante du programme de psychiatrie à l’EMNO] a été un point tournant pour moi, et il est important de faire ce qui vous passionne. J’ai simplement de la chance d’avoir trouvé la psychiatrie. »

Deux étudiantes de l’EMNO reçoivent le Prix de leadership étudiant de la CIBC pour les Autochtones

Octroi de 47 500 $ pour le leadership et le mentorat dans l’École et la communauté.

Mélanie-Rose Frappier et Alison Lewis, étudiantes en quatrième année de médecine à l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) sont les toutes premières lauréates du nouveau Prix de leadership étudiant de la CIBC pour les Autochtones. Ce prix récompense des étudiantes et étudiants de l’EMNO qui se disent Autochtones et apportent du leadership et du mentorat exceptionnels à l’École et à la communauté.

« Mélanie-Rose et Alison sont des cheffes de file fantastiques très déterminées à promouvoir l’accès aux soins de santé, la culture autochtone, l’antiracisme, l’équité et l’inclusion, a dit la Dre Sarita Verma, doyenne et PDG de l’EMNO. Ce sont des personnes compatissantes qui ont fait une réelle différence et continueront de le faire quand elles seront médecins dans le Nord de l’Ontario. »

Chaque étudiante recevra le prix prestigieux de 20 000 $ et un budget de 3 750 $ pour le perfectionnement professionnel, en plus de compter sur des ressources en réseau. Elles siègeront au Groupe consultatif autochtone et au Comité de formation en santé des Autochtones de l’EMNO durant la quatrième année de leur programme de médecine. Elles apporteront des perspectives et des mesures à prendre pour aider les futurs étudiantes et étudiants autochtones en santé de l’EMNO et du Nord de l’Ontario.

La responsabilité sociale, une valeur centrale à l’EMNO, est instillée à la population étudiante tout au long de son expérience éducationnelle. Les deux lauréates ont exprimé leur gratitude et affirmé leur engagement à la promouvoir dans les soins.

« Merci pour ce prix. Je suis très honorée, a déclaré Mélanie-Rose Frappier, aussi titulaire d’un baccalauréat en études autochtones. Je me passionne pour la santé et la culture et entends tenir compte de la pensée et de la guérison occidentales et autochtones quand j’exercerai. Je crois vraiment que pour guérir, il faut se concentrer sur tous les aspects de la santé, qu’ils soient physiques, mentaux, affectifs et spirituels. »

« En tant que future médecin de famille autochtone dans le Nord de l’Ontario, j’ai un rôle important à jouer dans le leadership en santé des Autochtones. J’ai l’intention de continuer d’aider la population étudiante autochtone, d’encourager des changements qui réduisent les iniquités en santé, et de promouvoir des environnements culturellement sécuritaires pour tous les patients autochtones, a affirmé Alison Lewis. Merci de m’avoir donné cette possibilité incroyable. »

L’EMNO a reçu un don de la CIBC en mai 2020 pour établir cette nouvelle initiative visant à promouvoir et récompenser le leadership et le mentorat d’étudiantes et étudiants autochtones. Ce prix améliorera également les possibilités d’apprentissage et de réseautage pour les récipiendaires.

 

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L’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) est une école de médecine primée socialement responsable réputée pour son modèle novateur de formation et de recherche régionalisées. Tout en mettant l’accent sur la diversité, l’inclusion et la promotion de l’équité dans le domaine de la santé, l’EMNO compte sur l’engagement et l’expertise des gens et des communautés du Nord de l’Ontario pour former des professionnelles et professionnels de la santé qui exerceront dans des communautés autochtones, francophones, rurales, éloignées et insuffisamment desservies.

Le 3 juin 2021, le gouvernement de l’Ontario a adopté une loi faisant de l’EMNO la première université de médecine autonome au Canada.

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec : news@nosm.ca

 

Biographies des étudiantes

Mélanie-Rose Frappier
Étudiante en troisième année de médecine, École de médecine du Nord de l’Ontario (promotion de 2022)

Mélanie-Rose Frappier vient de Sudbury et se dit Métisse et francophone. Elle a obtenu un baccalauréat en études autochtones de l’Université Laurentienne en 2018. À 16 ans, elle a établi son propre organisme sans but lucratif, C’est cool d’être en santé, dont le but est de renseigner les jeunes sur l’importance de l’activité physique, et a élaboré une déclaration axée sur les iniquités éducationnelles que connaissent les jeunes Autochtones. Elle a fondé plusieurs groupes d’intérêt, dont l’Indigenous Cultural Activities Interest Group, le Self-Accountability Group, et copréside l’Anti-Racism Book Club. Mélanie-Rose prévoit d’exercer la médecine familiale dans des communautés autochtones et francophones du Nord de l’Ontario.
Alison Lewis
Étudiante en troisième année de médecine, École de médecine du Nord de l’Ontario (promotion de 2022)

Alison Lewis, étudiante métisse en médecine à l’EMNO, est née à Sioux Lookout et a grandi au Manitoba. Elle possède un baccalauréat en biologie et chimie pour lequel elle a produit une thèse portant sur la chimie organique. Elle a passé sa troisième année à Sioux Lookout où elle a travaillé avec des patients autochtones et dans plusieurs communautés du Nord accessibles par voie aérienne. Alison prévoit d’être médecin de famille dans le Nord de l’Ontario.

Fiers de nos pronoms

Il est important de comprendre et accepter les identités de genre pour fournir des soins inclusifs centrés sur le patient. Souvent les pronoms laissent sous-entendre un genre qui n’est pas toujours exact ou nécessaire. Savoir comment utiliser et partager son pronom est une marque de confiance et de respect.

Malheureusement, les gens ne savent pas toujours comment le faire. C’est pourquoi Lucie Ménard et Ashley Perreault ont décidé d’agir.

Lucie, en deuxième année de médecine à Sudbury, et Ashley, en première année de médecine à Thunder Bay, sont toutes deux agentes locales de la santé de la reproduction et sexuelle (ALSRS) à l’EMNO, et siègent à un comité national avec des représentants des ALSRS de 13 écoles de médecine du Canada. Au cours d’une réunion, le groupe a remarqué que l’emploi des pronoms incorrects est un problème important dans tout le pays.

« Après notre réunion, nous avons consulté des étudiantes et étudiants en médecine, des collègues et des amies et amis de la communauté queer au sujet de leurs expériences touchant l’emploi de pronoms incorrects. Nous avons appris que les gens se sentent en confiance lorsqu’on parle d’eux en utilisant les pronoms qu’ils préfèrent. Nous avons alors voulu normaliser l’usage des pronoms et créer un environnement accueillant et inclusif pour toutes les identités de genre » explique Ashley.

Une solution visible en est ressortie : une épinglette de pronoms. Les étudiantes ont collaboré avec des membres de la communauté et les équipes de la bibliothèque et des communications de l’EMNO pour créer les épinglettes et les distribuer. Les épinglettes peuvent être fixées à une lanière, une blouse de laboratoire ou un vêtement pour mettre en évidence le pronom préféré d’une personne. Elles lancent aussi la conversation sur l’importance des pronoms.

« En tant qu’étudiantes et étudiants en médecine, nous sommes tous conscients du bon usage des pronoms mais nous n’avons pas reçu de formation à ce sujet. En tant qu’ALSRS, nous avons décidé de faire de cette initiative une occasion de nous éduquer et d’éduquer la communauté de l’EMNO sur l’usage des pronoms au moyen d’une infographie et d’un guide » ajoute Lucie.

Sachant qu’une infographie ne suffirait pas à apporter les connaissances manquantes, elles ont songé à un guide sur le sujet disponible à la bibliothèque de l’EMNO. Ce guide, élaboré par Jennifer Dumond, Danica Desjardins, Aidan Goertzen et les ALSRS, met en lumière des études et des ressources fondées sur des éléments probants touchant les communautés bispirituelle, lesbienne, gay, bisexuelle, trans, queer et d’autres communautés de genre fluide (2SLGBTQ+).

L’initiative a été fort bien accueillie. « La réponse est très positive. Le guide thématique de la bibliothèque a été consulté plus de 470 fois jusqu’à présent, et les gens nous remercient pour ce guichet unique de ressources éducationnelles et d’avoir lancé la conversation. Plus de 240 membres de l’EMNO se sont inscrits pour recevoir une épinglette, notamment, des étudiantes et étudiants, des membres du personnel et du corps professoral, ainsi que des résidentes et résidents » dit Lucie.

Les partenaires de l’EMNO, les centres de santé, les hôpitaux et les écoles de médecine du pays ont aussi remarqué l’initiative. Horizon Santé-Nord (HSN) à Sudbury a fait appel à Ashley et Lucie pour lancer la même initiative à l’hôpital durant la Semaine de la Fierté. Deux autres écoles de médecine ont aussi demandé des conseils pour créer quelque chose de semblable,

« S’allier, signifie agir et nous espérons inspirer d’autres étudiantes et étudiants à travailler sur des projets qui les passionnent, dit Ashley. J’espère que nous inspirons des étudiantes et étudiants à collaborer avec d’autres unités et le personnel l’EMNO qui nous ont permis de réaliser cette initiative. Nous n’aurions pas pu faire cela seules. »

Lucie encourage également tout le monde à l’EMNO à réfléchir ce qui l’entoure et aux iniquités en santé dans leur communauté : « En tant qu’étudiantes en médecine, nous n’avons pas beaucoup de temps libre, mais nous avons choisi de promouvoir quelque chose qui nous passionne. »

L’EMNO inclut les épinglettes dans le dossier d’orientation des nouveaux étudiants et étudiantes en médecine. « Nous espérons que les pronoms feront partie de la norme, ajoute Ashley. Il est important que les nouvelles recrues sachent que l’EMNO est une communauté inclusive. Nous espérons que les épinglettes déclencheront la conversation sur l’inclusivité dès le début de la carrière de ces futurs professionnels et professionnelles de la santé. »

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L’EMNO a créé le mouvement Respecte la différence pour sensibiliser à la culture de bonté et de respect dans l’environnement d’apprentissage et de travail. Nous espérons qu’ensemble, nous pouvons déclencher un changement culturel enraciné dans le respect qui s’étend au-delà de la communauté de l’EMNO. Nous encourageons toutes les écoles de médecine canadiennes et le secteur médical à se joindre à notre mouvement.

Nous avons tous le potentiel de changer les choses et la responsabilité mutuelle d’agir et de promouvoir une culture de bonté, de respect et de compassion. Ça commence ici à l’EMNO. Ça commence avec vous.

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