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De grandes choses se produisent lorsque de bonnes gens se mobilisent

Réflexion sur les expériences d’apprentissage communautaires à Marathon

Nous pouvons tous apporter des contributions aux communautés, peu importe où nous nous trouvons. Les professionnelles et professionnels de la médecine et la population étudiante en médecine ont souvent des compétences, des intérêts, des idées et de l’énergie qui leur permettent de participer à la vie communautaire en plus de prodiguer des soins de santé.

Cet été, Logan Brennan, étudiant en quatrième année de médecine à l’Université de l’EMNO, a effectué un stage au choix de deux semaines en médecine générale rurale à Marathon. Par pure coïncidence, un des entraîneurs de volleyball à l’école secondaire animait un camp de volleyball en prévision de la saison à venir.

Logan, qui a aussi joué au niveau interuniversitaire et était membre de l’équipe masculine canadienne de volleyball, a offert de prêter main-forte à l’entraînement de l’équipe locale en soirée durant son stage.

Dans un message envoyé après le stage de Logan, l’entraîneur Ray Lake a fait remarquer : « J’ai été ébahi par le don de Logan de communiquer par des mots comment faire des manœuvres. J’ai constaté au bout de trois jours des progrès chez les joueurs que je n’avais pas réussi à obtenir en trois ans. C’est une aubaine pour ces jeunes de pouvoir travailler avec quelqu’un du calibre de Logan ».

La Dre Sarah Newbery, doyenne associée, Stratégie de renforcement du corps médical à l’Université de l’EMNO, est impressionnée depuis de nombreuses années par les magnifiques contributions de la population étudiante en médecine à la vie communautaire : « Quand les étudiantes et étudiants en médecine s’instruisent dans les communautés, nous, les précepteurs communautaires, avons l’occasion de les inviter, que ce soit dans le sport, la musique ou à des événements locaux. La mise en commun des compétences et le don de temps et d’énergie a des incidences très positives sur les gens et les communautés ».

En pensant à ses expériences, Logan a dit que la médecine rurale est une affaire de communauté : « Les soins de santé et l’éducation sont la charpente de la communauté. Sans stabilité, structure et possibilité dans ces piliers clés, il est difficile d’encourager et d’enrichir la communauté. Marathon a la chance d’avoir une communauté exceptionnelle qui m’a montré et enseigné en quoi consiste la médecine rurale et la communauté ».

« Le premier jour du camp, j’ai dit aux athlètes que la défense est 90 % d’effort et 10 % de compétence. À certains égards, la médecine rurale est semblable. Vous n’êtes peut-être pas le plus spécialisé ou n’avez pas le plus de compétences, mais si vous vous présentez chaque jour avec l’intention de faire de votre mieux pour votre communauté, de bonnes choses se produisent. »

« Mon but pour les athlètes, et le but du médecin à mon avis durant mon stage, était de montrer que de bonnes choses peuvent arriver dans de petits endroits lorsque de bonnes personnes se mobilisent pour former une communauté. »

« Les meilleures choses que j’ai vues sont venues de petites villes et de grands rêves. »
– Paul Brandt

« Je suis incroyablement reconnaissant d’avoir eu l’occasion de m’instruire, d’entraîner des jeunes et d’explorer Marathon cet été. C’est une magnifique communauté qui possède des possibilités et un potentiel exceptionnels » a affirmé Logan.

Le Dr Eliseo Orrantia, médecin depuis longtemps à Marathon et professeur à l’Université de l’EMNO, est heureux de recevoir des étudiantes et étudiants dans la communauté : « Officiellement, ils viennent pour que nous les instruisions, mais ils nous instruisent et nous enrichissent aussi. Cet apprentissage réciproque est essentiel dans la formation, le perfectionnement et surtout le maintien des compétences de généraliste rural et pour répondre ensemble aux besoins de la communauté ».

Vous avez une histoire à raconter au sujet de l’incidence d’étudiantes et étudiants de l’Université de l’EMNO dans votre communauté? Dites-le-nous à communications@nom.ca.

« J’embarque » : Rencontrez la Dre Akila Whiley, médecin de famille qui a tracé sa propre voie et élu domicile à Red Lake

« On était en janvier et il faisait moins 40, se souvient la Dre Akila Whiley qui relate son arrivée dans la petite ville de Red Lake, à environ 500 km au nord-ouest de Thunder Bay. C’était une nuit noire. Je ne savais pas où j’étais. La personne qui dégage la piste m’a conduite chez moi… Je n’avais pas mes bagages. »

« C’était tout simplement fou! »

La Dre Whiley est originaire de Halifax. Après son baccalauréat à la McGill University à Montréal, elle est retournée dans sa ville pour étudier à l’école de médecine de Dalhousie puis a obtenu une place en résidence en médecine familiale à l’University of Toronto. Jusqu’à ce moment-là, selon son expérience dans de grands centres urbains uniquement, l’accent semblait être sur les spécialisations, n’importe quoi sauf le généralisme rural et la médecine familiale.

« Ce n’était pas réellement ce que je voulais, dit-elle au sujet de ses options pour sa dernière année de résidence. Alors j’ai honnêtement dressé la carte des endroits où je pourrais aller… et j’ai choisi le lieu le plus éloigné sur la carte. »

C’était Red Lake, et elle dit qu’au début de sa résidence là-bas « il m’a fallu être très brave. C’était réellement effrayant. » Mais elle a dû se montrer courageuse car elle a fait très bonne impression. Le dernier jour, un médecin local lui a demandé de revenir exercer à Red Lake.

« Je n’y avais pas pensé. J’ai pris l’avion et suis partie. C’est alors que j’ai eu le sentiment horrible que je ne reviendrai jamais. Ce fut mon signe. »

« J’ai écrit au médecin une semaine plus tard pour lui dire… j’embarque. »

Quatre mois plus tard, elle était de nouveau dans l’avion pour Red Lake.

« On se lance, c’est tout, dit-elle au sujet de son installation à Red Lake. On le sait immédiatement. Je savais que je voulais aller à Red Lake, mais en y repensant, il fallait du courage. »

Au cours de sa première année dans la communauté, malgré une pointe de « syndrome de l’imposteur », elle savait qu’elle était bien formée pour être une bonne généraliste rurale et médecin de famille. Elle savait aussi qu’elle n’était pas seule : « Dans les communautés comme la nôtre, j’ai toujours eu le sentiment que quelqu’un était prêt à m’aider au besoin ».

Et elle a eu besoin d’aide. En effet, au cours de ses trois premières semaines en fonction, il a fallu évacuer complètement l’hôpital de Red Lake à cause des incendies de forêts menaçants.

« On peut se préparer pour plusieurs choses, dit-elle de son expérience surréelle. Mais il y a aussi celles qui demandent du courage, du leadership, un engagement envers la communauté et les ressources sûres dont on dispose à titre de clinicien. »

Chaque patient a été évacué en toute sécurité, et la Dre Whiley voit maintenant combien cet événement effrayant a galvanisé la communauté encore plus : « Ce fut un effort collectif remarquable. Je vois beaucoup de gens, et ils me rappellent que nous sommes liés car nous avons traversé cette expérience ensemble ».

La population de Red Lake l’appuie et l’estime : « Je sens que je suis très bienvenue et que mon travail est apprécié. Vous savez, c’est spécial de servir une petite communauté unique et unie. C’est un sentiment difficile à décrire. On se soucie sincèrement des gens à tous les stades de leur vie. Je me réalise pleinement ».

Cet entretien devant un feu de camp a été possible grâce à la généreuse commandite de Weaver Simmons.

Le soutien des mentors et des communautés inspire un diplômé de l’Université de l’EMNO à exercer la médecine rurale

 

Le Dr Adam Moir (MD 2009, Médecine familiale 2011) est généraliste rural et trouve utile d’avoir des mentors : « Un de mes points forts est la capacité de considérer les personnes que j’admire comme des mentors. Je m’adresse à des praticiens dans divers domaines de la médecine qui ont des compétences différentes des miennes et j’essaie de me passionner moi aussi pour le travail clinique ou l’enseignement ».

Il se souvient qu’au début de ses études de médecine à l’EMNO, il a établi des liens avec des mentors qu’il apprécie encore aujourd’hui. Il a effectué de ses premiers stages à Terrace Bay et à Marathon sur la rive nord : « J’ai passé toute ma troisième année de médecine à Hunstville et bénéficié du soutien exceptionnel d’enseignants cliniciens ».

« Je pense que les bons cliniciens veulent être mentors; c’est pourquoi ils aiment qu’on s’adresse à eux » confie-t-il.

« Lorsque nous songeons à la médecine rurale, nous avons tendance à penser que nous sommes isolés et que nous n’avons pas de réseau ou de communauté clinique. Mais en fait, nous avons un réseau bien plus vaste. Ces mentors et les contacts dans tout le Nord de l’Ontario nous épaulent vraiment lorsque nous travaillons dans un cadre rural. »

Le Dr Moir s’empresse de souligner que le réseau n’est pas seulement constitué de médecins. En effet, dans une petite ville comme Dryden, c’est toute la communauté qui vous aide.

Parfois, les gens lui apportent des bleuets, des biscuits ou des marinades faites maison. D’autres fois, ils déblaient son entrée avant qu’il en ait l’occasion : « Les gens me montrent quotidiennement qu’ils m’apprécient en tant que médecin. C’est toujours agréable de se sentir apprécié, et les petites communautés le font de manière impressionnante. Toute cette estime est bonne pour le moral ».

Il souligne qu’il a appris à réserver du temps pour prendre soin de lui et de sa famille, mais nourrit toujours une passion pour son métier, et ajoute que la pénurie de ressources humaines en santé sévit depuis longtemps dans le Nord de l’Ontario et que de nombreuses communautés connaissent périodiquement des crises. Il encourage la prochaine génération de médecins à accepter cette réalité et à ne pas se décourager, mais aussi à ne pas trop se sacrifier parce que « rester en santé et heureux permet d’avoir une longue carrière enrichissante ».

Le Dr Moir espère que beaucoup de futurs médecins auront des expériences semblables à la sienne. L’apprentissage dans des communautés apporte une vaste réseau de précepteurs, permet de trouver des mentors et est propice à l’entraide, tout ce qui, à son avis, est important pour un généraliste rural.

Selon lui, « la population étudiante de l’Université de l’EMNO apporte une énergie incroyable et a une précieuse incidence pendant son séjour dans des communautés de la région. »

« Les étudiantes et étudiants en médecine m’inspirent! Ils débordent d’énergie, se passionnent pour l’apprentissage, ont soif d’expérience et sont très reconnaissants. Cet enthousiasme m’encourage, me revigore et fait de moi un meilleur médecin.

Cet entretien devant un feu de camp a été possible grâce à la généreuse commandite de Weaver Simmons.