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Fiers de nos pronoms

Il est important de comprendre et accepter les identités de genre pour fournir des soins inclusifs centrés sur le patient. Souvent les pronoms laissent sous-entendre un genre qui n’est pas toujours exact ou nécessaire. Savoir comment utiliser et partager son pronom est une marque de confiance et de respect.

Malheureusement, les gens ne savent pas toujours comment le faire. C’est pourquoi Lucie Ménard et Ashley Perreault ont décidé d’agir.

Lucie, en deuxième année de médecine à Sudbury, et Ashley, en première année de médecine à Thunder Bay, sont toutes deux agentes locales de la santé de la reproduction et sexuelle (ALSRS) à l’EMNO, et siègent à un comité national avec des représentants des ALSRS de 13 écoles de médecine du Canada. Au cours d’une réunion, le groupe a remarqué que l’emploi des pronoms incorrects est un problème important dans tout le pays.

« Après notre réunion, nous avons consulté des étudiantes et étudiants en médecine, des collègues et des amies et amis de la communauté queer au sujet de leurs expériences touchant l’emploi de pronoms incorrects. Nous avons appris que les gens se sentent en confiance lorsqu’on parle d’eux en utilisant les pronoms qu’ils préfèrent. Nous avons alors voulu normaliser l’usage des pronoms et créer un environnement accueillant et inclusif pour toutes les identités de genre » explique Ashley.

Une solution visible en est ressortie : une épinglette de pronoms. Les étudiantes ont collaboré avec des membres de la communauté et les équipes de la bibliothèque et des communications de l’EMNO pour créer les épinglettes et les distribuer. Les épinglettes peuvent être fixées à une lanière, une blouse de laboratoire ou un vêtement pour mettre en évidence le pronom préféré d’une personne. Elles lancent aussi la conversation sur l’importance des pronoms.

« En tant qu’étudiantes et étudiants en médecine, nous sommes tous conscients du bon usage des pronoms mais nous n’avons pas reçu de formation à ce sujet. En tant qu’ALSRS, nous avons décidé de faire de cette initiative une occasion de nous éduquer et d’éduquer la communauté de l’EMNO sur l’usage des pronoms au moyen d’une infographie et d’un guide » ajoute Lucie.

Sachant qu’une infographie ne suffirait pas à apporter les connaissances manquantes, elles ont songé à un guide sur le sujet disponible à la bibliothèque de l’EMNO. Ce guide, élaboré par Jennifer Dumond, Danica Desjardins, Aidan Goertzen et les ALSRS, met en lumière des études et des ressources fondées sur des éléments probants touchant les communautés bispirituelle, lesbienne, gay, bisexuelle, trans, queer et d’autres communautés de genre fluide (2SLGBTQ+).

L’initiative a été fort bien accueillie. « La réponse est très positive. Le guide thématique de la bibliothèque a été consulté plus de 470 fois jusqu’à présent, et les gens nous remercient pour ce guichet unique de ressources éducationnelles et d’avoir lancé la conversation. Plus de 240 membres de l’EMNO se sont inscrits pour recevoir une épinglette, notamment, des étudiantes et étudiants, des membres du personnel et du corps professoral, ainsi que des résidentes et résidents » dit Lucie.

Les partenaires de l’EMNO, les centres de santé, les hôpitaux et les écoles de médecine du pays ont aussi remarqué l’initiative. Horizon Santé-Nord (HSN) à Sudbury a fait appel à Ashley et Lucie pour lancer la même initiative à l’hôpital durant la Semaine de la Fierté. Deux autres écoles de médecine ont aussi demandé des conseils pour créer quelque chose de semblable,

« S’allier, signifie agir et nous espérons inspirer d’autres étudiantes et étudiants à travailler sur des projets qui les passionnent, dit Ashley. J’espère que nous inspirons des étudiantes et étudiants à collaborer avec d’autres unités et le personnel l’EMNO qui nous ont permis de réaliser cette initiative. Nous n’aurions pas pu faire cela seules. »

Lucie encourage également tout le monde à l’EMNO à réfléchir ce qui l’entoure et aux iniquités en santé dans leur communauté : « En tant qu’étudiantes en médecine, nous n’avons pas beaucoup de temps libre, mais nous avons choisi de promouvoir quelque chose qui nous passionne. »

L’EMNO inclut les épinglettes dans le dossier d’orientation des nouveaux étudiants et étudiantes en médecine. « Nous espérons que les pronoms feront partie de la norme, ajoute Ashley. Il est important que les nouvelles recrues sachent que l’EMNO est une communauté inclusive. Nous espérons que les épinglettes déclencheront la conversation sur l’inclusivité dès le début de la carrière de ces futurs professionnels et professionnelles de la santé. »

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L’EMNO a créé le mouvement Respecte la différence pour sensibiliser à la culture de bonté et de respect dans l’environnement d’apprentissage et de travail. Nous espérons qu’ensemble, nous pouvons déclencher un changement culturel enraciné dans le respect qui s’étend au-delà de la communauté de l’EMNO. Nous encourageons toutes les écoles de médecine canadiennes et le secteur médical à se joindre à notre mouvement.

Nous avons tous le potentiel de changer les choses et la responsabilité mutuelle d’agir et de promouvoir une culture de bonté, de respect et de compassion. Ça commence ici à l’EMNO. Ça commence avec vous.

Devenez un moteur du changement.

L’EMNO célèbre la Journée nationale des peuples autochtones

Le 21 juin marque le 25e anniversaire de la Journée nationale des peuples autochtones, une journée où nous célébrons la culture diversifiée, la riche histoire et le génie des Premières Nations, des Métis et des Inuits (nos collègues, nos amis et notre famille). Cette date a été choisie pour de nombreuses raisons, notamment son importance culturelle car c’est le solstice d’été, et le jour où de nombreuses personnes et communautés autochtones de la région célèbrent traditionnellement leur patrimoine.

Aujourd’hui est une journée importante à observer par toute la population canadienne. Participez à des célébrations culturelles autochtones et préparez-vous à écouter et apprendre l’histoire, la culture et les perspectives des communautés autochtones du Nord.

Nous devons également nous souvenir des femmes, des enfants et des pensionnaires disparus et assassinés, surtout avec la découverte récente des restes de 215 enfants autochtones près de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops sur les terres de la Première Nation Tk’emlups te Secwépemc en Colombie-Britannique, et des enfants perdus lors de la rafle des années 60. Des conditions de vie inacceptables, l’insalubrité de l’eau et de la nourriture, et la propagation de la pandémie perdurent dans les communautés vulnérables. Prenez le temps de réfléchir au racisme systémique et acceptez le fait autochtone comme un aspect inhérent du statut de Canadien.

Aujourd’hui, honorons collectivement les contributions des Autochtones et leur résilience face au racisme systémique et à la colonisation.

Un diplômé de l’EMNO aide à mettre un terme à la pénurie de médecins à Atikokan

Il y a quelques années, la ville d’Atikokan était en crise car il n’y avait qu’un seul médecin de médecine familiale à temps plein et un médecin de médecine familiale à mi-temps pour une population d’environ 2 800 personnes. La communauté comptait beaucoup sur le roulement de remplaçants pour obtenir des soins.

Aujourd’hui, la ville possède un corps médical stable qui est en mesure d’assurer la prestation de soins axés sur le patient, la continuité des soins, et surtout, un réseau de soutien pour les médecins. Le Dr Shawn Minor est diplômé de la classe de 2016 de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) et a terminé sa résidence à l’University of British Columbia en 2018. Originaire de Thunder Bay, avec sa femme et leur jeunes enfants, il a décidé de revenir à Atikokan pour se rapprocher de sa famille élargie.

« J’étais le quatrième médecin à joindre la communauté, explique le Dr Minor. Il y avait un genre d’effet boule de neige à ce moment-là. Des membres du groupe de remplaçants qui se relayaient à Atikokan ont commencé à voir des médecins s’installer en permanence dans la ville. Je pense que cela leur a fait réaliser qu’ils ne pourraient plus faire de remplacements indéfiniment et plusieurs se sont enregistrés en l’espace de huit mois. »

La ville d’Atikokan, située à 200 km à l’ouest de Thunder Bay, est bien connue des mordus du plein air comme l’un des principaux points d’accès au magnifique parc provincial Quetico, la « capitale du canotage du Canada ». Le nom Atikokan vient de l’objibwa-chippewa qui signifie « os de caribou » ou « passage de caribous ».

De l’avis du Dr Minor, c’est un lieu idéal pour exercer, en partie en raison des moyens uniques et novateurs qui lui permettent personnellement de prodiguer des soins. « Ce qui me plaît le plus est la capacité de faire des visites à domicile chez mes patients âgés vulnérables. J’ai fait des visites à domicile en vélo et en moto, et j’en ai aussi faites à pied pendant la pause du midi. J’ai effectué des injections guidées par échographie à domicile avec un système portatif parce que l’appareil est très compact, et comme il est facile de naviguer dans la géographie de la ville, je peux me rendre partout. Je peux aller à l’hôpital le matin puis aller à la clinique en vélo. J’apprécie vraiment ce mode de vie et la continuité des soins. C’est étonnant. »

Il note que les patients retirent aussi plusieurs avantages. La communauté médicale d’Atikokan est très soudée et s’entraide, ce qui se traduit par de meilleurs soins dispensés de façons qui n’existent pas dans les centres urbains.

« Mes collègues et moi sommes constamment en contact. Ils peuvent m’appeler du service d’urgence et je peux faire de même. Je suis en mesure d’accéder aux dossiers médicaux électroniques (DME) de ma clinique depuis l’hôpital et trouver très rapidement des renseignements sur les antécédents d’un patient, ce qui était une source de frustration dans un service d’urgence urbain où je n’avais aucun contexte ou antécédent sur les patients. De même, j’ai reçu des appels urgents de collègues du service d’urgence qui me demandaient s’ils devraient réanimer une personne, et j’ai peu offrir des conseils appropriés en me basant sur les souhaits du patient documentés à la clinique. Cela permet réellement de prodiguer les soins d’urgence les plus appropriés axés sur le patient. »

Le Dr Minor dit qu’il faut des chefs de file médecins solidaires pour créer une communauté d’exercice qui appuie une main-d’œuvre médicale et de soins de santé dans une petite communauté du Nord : « Les remplaçants aimaient venir ici parce que les médecins de longue date les épaulaient. Chaque fois qu’ils venaient, ils savaient qu’ils auraient un appui et qu’il y avait toujours de l’aide disponible pour les urgences. Ce degré de soutien est un immense facteur dans la décision de travailler à temps plein dans une communauté. »

« Je pense que si les médecins arrivent dans un endroit où ils sentent que la communauté et les gens qui y travaillent les appuient, ils ont tendance à ne pas être dépassés, ils ont de meilleures expériences et peuvent trouver un bon équilibre. »

Des médecins continuent d’arriver et de repartir mais quatre sont à Atikokan pour y rester. « Nous avons un médecin qui fait l’aller-retour à Vancouver et un autre qui vient de Toronto ajoute le Dr Minor qui dit également que la souplesse des horaires est un point fort. C’est une combinaison intéressante de gens qui ont différents types d’horaires, mais cela fonctionne car nous nous entraidons et pouvons laisser aux autres assez de latitude pour travailler de différentes façons. Nous avons aussi la chance d’avoir un chef de clinique compétent pour mettre tout cela ensemble. »

Depuis sa création en 2002, l’objectif de l’EMNO a été de former des médecins et du personnel professionnel de la santé pour répondre aux besoins en matière de santé dans la région. Même avec un total de 714 diplômées et diplômés en médecine à ce jour, il manque encore plus de 300 médecins de famille et spécialistes dans les communautés rurales et éloignées du Nord. De ce groupe, il faut 126 médecins de famille dont 86 dans des communautés rurales.

L’École a récemment reçu un don 210 000 dollars de Derek Day provenant de la succession de sa défunte mère – la succession Ruth Day – pour soutenir la planification de la main-d’œuvre médicale dans le Nord de l’Ontario. Ce don généreux appuiera la création du nouveau Parcours de généraliste rural à l’EMNO.

L’École a récemment lancé son nouveau plan stratégique, Le défi 2025 de l’EMNO.

Nous vous invitons à vous joindre au Défi et à des bienfaiteurs comme Derek Day qui contribuent à transformer les soins de santé dans le Nord de l’Ontario. Pour apporter vous aussi une contribution, faites un don à nosm.ca/give.