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Rencontre avec Alexander Moise, Ph.D., doyen adjoint des études supérieures à l’Université de l’EMNO
Alexander Moise, Ph.D., peut parler de la vitamine A pendant des heures. Il étudie cette vitamine et son rôle dans la prévention des maladies depuis 2002.
C’est un nutriment important nécessaire à la vision, à l’immunité, à la reproduction et à la différenciation cellulaire. Chaque année, environ un demi-million d’enfants dans le monde deviennent aveugles à cause d’une carence en vitamine A et 200 000 à 300 000 meurent d’infections courantes. Au total, on estime que cette carence touche plus de 200 millions d’enfants dans le monde.
Les recherches sur le rôle et la régulation de la signalisation de la vitamine A permet à M. Moise de travailler sur une variété de questions de santé, car elle touche presque toutes les parties du corps humain : « Elle touche à l’ophtalmologie, à la cancérologie, à l’embryologie, à la dermatologie et à bien d’autres domaines encore » explique-t-il.
Au Canada, la carence en vitamine A n’est pas très répandue, mais certaines personnes sont exposées à un excès de cette vitamine qui peut entraîner une toxicité et des malformations congénitales. Les recherches de M. Moise se concentrent sur les moyens sûrs d’apporter des suppléments sans entraîner de toxicité.
« La vitamine A est donc bénéfique, mais un excès peut être néfaste », dit-il.
En juillet, il a présidé la conférence internationale sur les rétinoïdes à Saint Paul, MN, aux États-Unis, où des chercheurs du monde entier se sont réunis pour présenter leurs recherches sur la vitamine A et les composés rétinoïdes apparentés.
Les recherches actuelles de M. Moise se concentrent sur la régulation du métabolisme de la vitamine A, processus dans lequel il a identifié des gènes qui jouent un rôle essentiel.
En collaboration avec d’autres chercheurs, il a découvert des mutations liées à l’excès de signalisation de la vitamine A qui provoque des malformations crâniofaciales chez les bébés. Une malformation courante, appelée craniosynostose, touche environ un bébé sur 2 000 et se produit lorsque l’une des sutures du crâne d’un bébé se ferme avant que le cerveau ait terminé sa croissance. La craniosynostose est traitée par la chirurgie, mais les travaux de M. Moise suggèrent que son traitement pourrait également intégrer des traitements non chirurgicaux à l’avenir.
« C’est la première fois que nous avons de preuves établissant un lien entre cette enzyme et cette maladie, déclare M. Moise. Les cas de craniosynostose ne sont pas tous dus à des mutations dans ce seul gène, mais les altérations de la signalisation de la vitamine A sont assez fréquemment observées dans les anomalies crâniofaciales, et c’est une voie de signalisation connue que nous pouvons contrôler par la pharmacologie ».
Cette dernière étude a été soumise pour publication.
En plus d’être chercheur, M. Moise est le nouveau doyen adjoint des études supérieures de l’Université de l’EMNO. Il se passionne pour aider la population étudiante à comprendre le processus de recherche et son importance : « La recherche est un processus à la fois humble et gratifiant. Les étudiants viennent dans mon laboratoire avec des idées préconçues sur la façon dont les recherches sont faites, puis apprennent le processus de recherche, et sont consternés de voir à quel point nos hypothèses sont souvent erronées. Pourtant, ce processus itératif aboutit finalement à des découvertes et à des résultats qui vont bien au-delà de ce que l’on avait imaginé au départ ».
Les stagiaires de M. Moise ont poursuivi des carrières en recherche dans le monde universitaire ou dans l’industrie, ou une formation médicale aux États-Unis et au Canada, notamment dans le cadre du programme de médecine de l’Université de l’EMNO. Beaucoup ont également reçu des prix. Parisa Varshosaz, qui défendra bientôt son doctorat, a remporté le concours de thèse présentée en 3 minutes de l’Université Laurentienne en mars.
En tant que doyen adjoint, M. Moise affirme qu’il veillera à ce que la population étudiante reçoive un enseignement de qualité dans un programme d’études solide et qu’elle ait une expérience positive tout au long du programme.
Il se réjouit de travailler avec l’administration, le corps professoral et le personnel de l’Université de l’EMNO afin d’accroître la portée et la capacité des programmes d’études supérieures de l’Université : « L’objectif de notre programme est de fournir une formation solide et approfondie aux méthodes de recherche clinique et biomédicale. L’une des forces de notre programme est qu’il tient compte des défis et de l’environnement uniques du Nord de l’Ontario afin d’avoir une incidence marquante dans notre région ».
Rencontre avec Sujeenthar Tharmaligan, Ph.D., chercheur en biologie moléculaire à l’Université de l’EMNO
Lorsqu’on interroge Sujeenthar Tharmaligan sur son travail, il répond qu’on lui a dit qu’il en fait peut-être un petit trop.
Il dirige un laboratoire de biologie moléculaire à l’Université de l’EMNO où il supervise une vingtaine de personnes, depuis des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs jusqu’à des boursiers postdoctoraux en passant par des auxiliaires de recherche.
Son large éventail de projets comprend des recherches en biologie moléculaire, en biologie du cancer, en radiobiologie, en recherche clinique et en diagnostic, ainsi qu’en microbiologie appliquée.
« J’aime faire de la recherche de pointe, déclare-t-il. Ce qui me motive vraiment, c’est de pouvoir faire des recherches qui peuvent changer la santé humaine. C’est ma priorité. »
Ses recherches visant à améliorer la santé humaine dans le Nord incluent la mise au point d’outils de diagnostic au point de service pour les infections par candidose buccale (muguet), l’utilisation de probiotiques dans la gestion du diabète de type II et l’étude de biomarqueurs pour le cancer du sein résistant aux thérapies.
Tharmalingam s’empresse de souligner qu’il ne travaille pas seul mais avec une équipe de chercheurs du Nord de l’Ontario. C’est grâce à ses collaborateurs dans différents domaines et au soutien de la communauté de recherche qu’il a pu réaliser autant de choses. Pour ses recherches en radiobiologie, il travaille avec le corps professoral de l’Université de l’EMNO, notamment Chris Thome, Ph.D., Douglas Boreham, Ph.D., T.C. Tai, Ph.D., et Simon Lees, Ph.D.
En 2023, le groupe a reçu une subvention Alliance du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), d’une valeur de 1,5 million de dollars sur cinq ans, pour étudier les effets du radon sur la santé humaine.
Plus tôt cette année, M. Tharmalingam, en collaboration avec Vasu Appanna de l’Université Laurentienne, a reçu une autre subvention de 600 000 $ du programme Alliance du CRSNG pour un projet de microbiologie appliquée. Cette étude vise à trouver des méthodes plus efficaces et plus écologiques d’extraction du gallium, qui est un élément important dans la production de semi-conducteurs.
Tharmalingam décrit ces deux subventions comme l’une des plus grandes réalisations de sa carrière à ce jour. Elles donnent à son équipe la latitude nécessaire pour continuer à mener des recherches de pointe au cours des prochaines années.
En plus de ses travaux en microbiologie et en radiobiologie, il effectue des recherches en biologie clinique avec les Drs Debra Saunders et Ravi Singh d’Horizon Santé Nord (HSN) à Sudbury afin d’améliorer les résultats des traitements pour les patients atteints de candidose buccale, une infection fongique qui peut causer de graves douleurs et entraîner la mort dans les cas extrêmes.
Dans le Nord de l’Ontario, de 10 à 20 % environ des patients en soins palliatifs résistent au traitement standard, un médicament antifongique appelé fluconazole. Il n’existe actuellement aucun moyen pour les médecins de déterminer quels patients ont une résistance.
Tharmalingam et son équipe s’efforcent de comprendre les facteurs génétiques qui sous-tendent la résistance et de mettre au point des outils de diagnostic au point de service qui permettront aux médecins de savoir en 30 minutes environ si le patient résistera à un antifongique, sans avoir à attendre des semaines : « L’objectif ultime est d’améliorer les résultats pour les patients. Nous essayons d’accroître l’efficacité de la thérapie pour les patients atteints de candidose buccale et d’améliorer leur qualité de vie » explique-t-il.
Les chercheurs prévoient actuellement de commencer des essais cliniques en 2025.
En collaborant ardemment avec d’autres chercheurs pour atteindre les objectifs et faire avancer la recherche en santé, M. Tharmalingam espère attirer de nouveaux étudiants et chercheurs pour continuer à améliorer les soins de santé pour les habitants du Nord.
« Nous essayons de mettre notre expertise au service de différents projets dans le Nord de l’Ontario », conclut-il.