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« J’embarque » : Rencontrez la Dre Akila Whiley, médecin de famille qui a tracé sa propre voie et élu domicile à Red Lake

« On était en janvier et il faisait moins 40, se souvient la Dre Akila Whiley qui relate son arrivée dans la petite ville de Red Lake, à environ 500 km au nord-ouest de Thunder Bay. C’était une nuit noire. Je ne savais pas où j’étais. La personne qui dégage la piste m’a conduite chez moi… Je n’avais pas mes bagages. »

« C’était tout simplement fou! »

La Dre Whiley est originaire de Halifax. Après son baccalauréat à la McGill University à Montréal, elle est retournée dans sa ville pour étudier à l’école de médecine de Dalhousie puis a obtenu une place en résidence en médecine familiale à l’University of Toronto. Jusqu’à ce moment-là, selon son expérience dans de grands centres urbains uniquement, l’accent semblait être sur les spécialisations, n’importe quoi sauf le généralisme rural et la médecine familiale.

« Ce n’était pas réellement ce que je voulais, dit-elle au sujet de ses options pour sa dernière année de résidence. Alors j’ai honnêtement dressé la carte des endroits où je pourrais aller… et j’ai choisi le lieu le plus éloigné sur la carte. »

C’était Red Lake, et elle dit qu’au début de sa résidence là-bas « il m’a fallu être très brave. C’était réellement effrayant. » Mais elle a dû se montrer courageuse car elle a fait très bonne impression. Le dernier jour, un médecin local lui a demandé de revenir exercer à Red Lake.

« Je n’y avais pas pensé. J’ai pris l’avion et suis partie. C’est alors que j’ai eu le sentiment horrible que je ne reviendrai jamais. Ce fut mon signe. »

« J’ai écrit au médecin une semaine plus tard pour lui dire… j’embarque. »

Quatre mois plus tard, elle était de nouveau dans l’avion pour Red Lake.

« On se lance, c’est tout, dit-elle au sujet de son installation à Red Lake. On le sait immédiatement. Je savais que je voulais aller à Red Lake, mais en y repensant, il fallait du courage. »

Au cours de sa première année dans la communauté, malgré une pointe de « syndrome de l’imposteur », elle savait qu’elle était bien formée pour être une bonne généraliste rurale et médecin de famille. Elle savait aussi qu’elle n’était pas seule : « Dans les communautés comme la nôtre, j’ai toujours eu le sentiment que quelqu’un était prêt à m’aider au besoin ».

Et elle a eu besoin d’aide. En effet, au cours de ses trois premières semaines en fonction, il a fallu évacuer complètement l’hôpital de Red Lake à cause des incendies de forêts menaçants.

« On peut se préparer pour plusieurs choses, dit-elle de son expérience surréelle. Mais il y a aussi celles qui demandent du courage, du leadership, un engagement envers la communauté et les ressources sûres dont on dispose à titre de clinicien. »

Chaque patient a été évacué en toute sécurité, et la Dre Whiley voit maintenant combien cet événement effrayant a galvanisé la communauté encore plus : « Ce fut un effort collectif remarquable. Je vois beaucoup de gens, et ils me rappellent que nous sommes liés car nous avons traversé cette expérience ensemble ».

La population de Red Lake l’appuie et l’estime : « Je sens que je suis très bienvenue et que mon travail est apprécié. Vous savez, c’est spécial de servir une petite communauté unique et unie. C’est un sentiment difficile à décrire. On se soucie sincèrement des gens à tous les stades de leur vie. Je me réalise pleinement ».

Cet entretien devant un feu de camp a été possible grâce à la généreuse commandite de Weaver Simmons.

Le soutien des mentors et des communautés inspire un diplômé de l’Université de l’EMNO à exercer la médecine rurale

 

Le Dr Adam Moir (MD 2009, Médecine familiale 2011) est généraliste rural et trouve utile d’avoir des mentors : « Un de mes points forts est la capacité de considérer les personnes que j’admire comme des mentors. Je m’adresse à des praticiens dans divers domaines de la médecine qui ont des compétences différentes des miennes et j’essaie de me passionner moi aussi pour le travail clinique ou l’enseignement ».

Il se souvient qu’au début de ses études de médecine à l’EMNO, il a établi des liens avec des mentors qu’il apprécie encore aujourd’hui. Il a effectué de ses premiers stages à Terrace Bay et à Marathon sur la rive nord : « J’ai passé toute ma troisième année de médecine à Hunstville et bénéficié du soutien exceptionnel d’enseignants cliniciens ».

« Je pense que les bons cliniciens veulent être mentors; c’est pourquoi ils aiment qu’on s’adresse à eux » confie-t-il.

« Lorsque nous songeons à la médecine rurale, nous avons tendance à penser que nous sommes isolés et que nous n’avons pas de réseau ou de communauté clinique. Mais en fait, nous avons un réseau bien plus vaste. Ces mentors et les contacts dans tout le Nord de l’Ontario nous épaulent vraiment lorsque nous travaillons dans un cadre rural. »

Le Dr Moir s’empresse de souligner que le réseau n’est pas seulement constitué de médecins. En effet, dans une petite ville comme Dryden, c’est toute la communauté qui vous aide.

Parfois, les gens lui apportent des bleuets, des biscuits ou des marinades faites maison. D’autres fois, ils déblaient son entrée avant qu’il en ait l’occasion : « Les gens me montrent quotidiennement qu’ils m’apprécient en tant que médecin. C’est toujours agréable de se sentir apprécié, et les petites communautés le font de manière impressionnante. Toute cette estime est bonne pour le moral ».

Il souligne qu’il a appris à réserver du temps pour prendre soin de lui et de sa famille, mais nourrit toujours une passion pour son métier, et ajoute que la pénurie de ressources humaines en santé sévit depuis longtemps dans le Nord de l’Ontario et que de nombreuses communautés connaissent périodiquement des crises. Il encourage la prochaine génération de médecins à accepter cette réalité et à ne pas se décourager, mais aussi à ne pas trop se sacrifier parce que « rester en santé et heureux permet d’avoir une longue carrière enrichissante ».

Le Dr Moir espère que beaucoup de futurs médecins auront des expériences semblables à la sienne. L’apprentissage dans des communautés apporte une vaste réseau de précepteurs, permet de trouver des mentors et est propice à l’entraide, tout ce qui, à son avis, est important pour un généraliste rural.

Selon lui, « la population étudiante de l’Université de l’EMNO apporte une énergie incroyable et a une précieuse incidence pendant son séjour dans des communautés de la région. »

« Les étudiantes et étudiants en médecine m’inspirent! Ils débordent d’énergie, se passionnent pour l’apprentissage, ont soif d’expérience et sont très reconnaissants. Cet enthousiasme m’encourage, me revigore et fait de moi un meilleur médecin.

Cet entretien devant un feu de camp a été possible grâce à la généreuse commandite de Weaver Simmons.

Célébration du Centre pour la responsabilité sociale

« Bienvenue à l’inauguration du Centre pour la responsabilité sociale! » a déclaré avec enthousiasme et de tout cœur la directrice du centre, Erin Cameron, Ph.D., au début de cet événement marquant qui relatait les succès remportés jusqu’à présent et annonçait un avenir prometteur.

Le Centre pour la responsabilité sociale (CRS) de l’Université de l’EMNO a été inauguré officiellement le vendredi 24 juin 2022 au cours d’une célébration en ligne et en personne à Thunder Bay et à Sudbury. En plus des succès et des collaborations et partenariats importants, le programme incluait des interventions de la Dre Sarita Verma, rectrice de l’Université de l’EMNO, du Dr David Marsh, doyen associé, Recherche, innovation et relations internationales, du DrAlex Anawati, responsable clinique au CRS, de Joseph LeBlanc, Ph.D., doyen associé, Équité et inclusion, et de la Dre Natalie Aubin, vice-présidente, Responsabilité sociale à Horizon Santé-Nord (HSN).

Après les mots de bienvenue et l’entrée en matière de la directrice du Centre, l’artiste, éducateur et gardien du savoir Odawa, Randy Msheekehn Trudeau a pris la parole. Dans son encouragement à partir du bon pied, il a comparé l’inauguration du Centre à l’accueil d’un enfant dans le monde et à ses premiers pas dans la vie. Ensuite, après que Randy ait demandé au « Créateur de marcher avec nous quand nous marchons ensemble », la Dre Verma a fait l’éloge de la vision du Centre.

En plus de qualifier la première année du Centre de parcours étonnant et de louer « cette inauguration du premier centre de recherche multidisciplinaire mais surtout interdisciplinaire », la Dre Verma a donné un aperçu de l’histoire du Centre et déclaré qu’il « est le seul du genre! » Elle a conclu avec un appel à continuer le travail du Centre en disant que nous avons l’occasion de combler une lacune au moyen du service à la communauté et à la défense des intérêts.

Le Dr Marsh a ensuite partagé son enthousiasme envers le lien du centre avec la recherche et son accent sur les obligations des fournisseurs de soins envers les communautés qu’ils servent. Il a invité les collaborateurs du Centre à continuer de montrer l’effet de la médecine socialement responsable et souligné que la justice sociale est au cœur du travail habilitant du Centre.

Le responsable clinique de la politique, du leadership et de la défense des intérêts, le Dr Anawati a expliqué comment, après s’être efforcé depuis plus de dix ans à faire comprendre son travail d’urgentiste, le travail du CRS a posé les bases pour atteindre ce but. Il a demandé aux participants ce que signifiait la responsabilité sociale et pendant qu’ils inscrivaient leurs réponses sur des notes autocollantes, il a expliqué que la responsabilité sociale devrait être une force de « perturbation positive » dans les soins de santé et la formation dans les professions de la santé.

La Dre Aubin a ensuite expliqué comment le travail en matière de responsabilité sociale a pris son envol durant la crise actuelle des opioïdes. Elle a ensuite présenté une vidéo touchante et invité une ancienne patiente de l’Unité de médecine des toxicomanies de HSN qui ont mis ce travail en lumière. Un point clé de la vidéo est la reconnaissance exprimée par la patiente quand une infirmière spécialiste des toxicomanies l’a remerciée d’avoir partagé son histoire. Le témoignage de cette patiente a illustré brillamment combien les soins socialement responsables peuvent sauver des vies.

Après la présentation de la Dre Aubin, M. LeBlanc a montré combien le travail du Centre pour la responsabilité sociale et la stratégie d’équité de l’Université vont de pair, surtout l’établissement d’un réseau de recherche qui peut répondre aux demandes de la communauté. Il a déploré le manque de données sur la santé dans le Nord de l’Ontario et souligné que « la politique est le principal déterminant de la santé », une idée qui sous-tend une grande partie de la définition de la responsabilité sociale.

Dans sa conclusion, Mme Cameron a demandé que l’on applaudisse l’équipe parce que « la responsabilité sociale est un sport d’équipe », et les propos de clôture de M. Trudeau ont invité à une méditation difficile qui donne à réfléchir sur les formes uniques de responsabilité sociale que son peuple emploie depuis des siècles en aimant « la terre, le Créateur et les gens qui sont ici ».

Le Centre pour la responsabilité sociale de l’Université de l’EMNO mène des recherches passionnantes et travaille sur l’engagement communautaire et la justice sociale. Nous vous invitons à vous engager en devenant une amie ou un ami du Centre (pour recevoir des informations et des invitations) ou une affiliée ou un affilié (particuliers, organismes, universitaires et membres de la communauté). Si vous avez des idées dont vous aimeriez discuter, ou un projet pour lequel vous avez besoin d’aide, envisagez de prévoir une rencontre de découverte.

Site Web : nosm.ca/cfsa

Courriel : cfsa@nosm.ca

Twitter : @nosm_cfsa

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