Faire un don!

L’EMNO reçoit des fonds pour créer des communautés virtuelles d’exercice

Le Bureau des affaires professorales, de l’éducation permanente et du perfectionnement professionnel de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) a obtenu une subvention de plus de 500 000 $ pour élaborer du matériel sur les meilleures pratiques de prescription des opioïdes afin d’éduquer les médecins qui dispensent des soins primaires et les spécialistes. La demande de subvention a été présentée par la direction et le corps professoral de la Division des sciences cliniques.

L’initiative vise à faire mieux connaître les facteurs sociaux, économiques et géographiques qui touchent les patients du Nord de l’Ontario, à perfectionner les compétences pour prescrire des opioïdes, et à encourager les médecins à prendre en compte les commentaires et suggestions pour évaluer leurs propres habitudes de prescription d’opioïdes.

Selon l’Institute for Clinical Evaluative Sciences, la raison la plus commune des consultations en clinique externe chez les dispensateurs de soins primaires dans le Nord de l’Ontario est un trouble d’utilisation de substances. Un rapport de novembre 2016 de l’Ontario Drug Policy Research Network indique également que les réseaux d’intégration des services de santé du Nord-Ouest et du Nord-Est occupent la première et la deuxième place pour le taux de patients suivant un traitement de maintenance aux opioïdes; la sixième et la troisième place pour le taux de patients consommant des opioïdes; la première et la deuxième place pour le taux de décès dus aux opioïdes dans la province.

« Les problèmes de santé liés aux opioïdes provoquent beaucoup de maladies et de décès dans le Nord de l’Ontario, ce qui est directement pertinent pour les médecins sur les plans professionnel et personnel, a dit la Dre Janice Willett, doyenne associée responsable des affaires professorales, de l’éducation permanente et du perfectionnement professionnel à l’EMNO. Cette initiative fournira aux médecins et à d’autres fournisseurs de soins les outils pour agir comme il se doit dans leur propre cadre d’exercice, et améliorer en fin de compte les résultats à long terme pour la santé de leurs patients. »

Le matériel éducationnel inclura un module en ligne qui fera mieux connaître le lien entre l’augmentation dans le temps de la prescription d’opioïdes et l’augmentation de la dépendance aux opioïdes, des troubles d’utilisation d’opioïdes et des décès dus aux opioïdes. Le module passera en revue les recommandations canadiennes de 2017 concernant l’utilisation d’opioïdes pour la douleur non liée au cancer, présentera des données, discutera des lacunes actuelles dans le traitement et examinera des scénarios de cas de patients.

L’initiative établira aussi des communautés virtuelles d’exercice utilisant la plateforme de l’Ontario Telemedicine Network où les médecins et d’autres professionnels de la santé auront des débats dirigés sur l’application des lignes directrices sur les meilleures pratiques et sur les obstacles que rencontrent les fournisseurs et les patients des régions rurales et éloignées, en portant une attention particulière à la compétence culturelle.

L’initiative sera financée par le Programme sur l’usage et les dépendances aux substances administré par Santé Canada. Ce programme de contributions fédérales fournit un soutien financier aux provinces, territoires, organismes non gouvernementaux et intervenants clés pour renforcer les réponses aux problèmes d’usage de médicaments et de substances au Canada.

« Lorsqu’ils sont bien utilisés, les opioïdes d’ordonnance peuvent être très utiles pour gérer la douleur chez certains patients. Nous savons toutefois que les opioïdes, à l’instar des autres médicaments, comportent des risques. Des initiatives comme celle-ci fournissent aux professionnels de la santé des informations et des ressources objectives, fondées sur des données probantes, au sujet de la prescription d’opioïdes afin de les aider à traiter les patients », a déclaré l’honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre de la santé. « En réunissant des chercheurs, des professionnels de la santé et d’autres intervenants pour élaborer des pratiques exemplaires concernant la prescription d’opioïdes, nous pouvons faire en sorte que les patients continuent d’avoir accès aux médicaments dont ils ont besoin, tout en luttant contre la crise des opioïdes au Canada. »

Entretien avec Joseph LeBlanc

Joseph LeBlanc est le nouveau directeur des affaires autochtones à l’École de médecine du Nord de l’Ontario.

Parlez-moi de vos antécédents. Que faisiez-vous avant de venir à l’EMNO?

J’ai toujours vécu dans le Nord de l’Ontario et je suis membre du territoire non cédé de Wiikwemkoong. J’ai travaillé pour des conseils tribaux et des organismes territoriaux politiques ainsi que pour des établissements d’enseignement et des organismes de bienfaisance des Premières Nations. J’ai préparé mon doctorat dans des communautés de la Nishnawbe Aski Nation où j’ai étudié les effets de la gestion industrielle des forêts sur leurs systèmes alimentaires. Avant de venir à l’EMNO, j’étais directeur général du Conseil de planification sociale de Sudbury. J’oeuvre donc dans le secteur du développement communautaire depuis très longtemps.

Quel aspect de ce poste vous a attiré?

Ce qui m’a intéressé le plus a été la possibilité de contribuer à un changement positif. Lorsque j’ai appris l’existence de ce poste, j’ai pensé qu’il offrait la possibilité de promouvoir la santé et le bien-être de nos communautés, ce qui me plaisait beaucoup. C’est l’occasion de travailler dans le domaine universitaire et de participer à la formation de la prochaine génération de médecins afin qu’ils soient bien conscients de la réalité des peuples autochtones dans le Nord de l’Ontario et la comprennent, et puissent leur prodiguer des soins culturellement appropriés.

Comment a été l’expérience jusqu’à présent?

L’expérience a en général été positive. Je sais que nous avons beaucoup de travail à faire mais je me réjouis que l’École ait formé le Groupe d’experts sur les relations avec les Autochtones qui a publié son important rapport à la fin septembre. Il a été très important de l’avoir et nous sommes maintenant au courant de la situation et avons maintenant une vision claire de la direction que nous voulons suivre.

Qu’espérez-vous accomplir à ce poste?

L’École est guidée par son mandat qui est d’améliorer la santé des gens et des communautés du Nord de l’Ontario, un aspect inhérent de nos relations avec les communautés autochtones que nous servons. J’espère qu’en tant que directeur des affaires autochtones, je pourrais nous rapprocher de cet objectif. J’ai vu un chemin pour aller de l’avant dans le rapport du groupe d’experts. Mon principal but est donc de progresser dans la mise en œuvre des recommandations et de tirer parti du travail accompli pour honorer ce mandat d’imputabilité sociale.

Voulez-vous dire quelque chose à la population du Nord de l’Ontario à votre sujet ou sur l’Unité des affaires autochtones?

J’aimerais que les gens sachent que nous sommes prêts à agir pour répondre à leurs besoins et intérêts. Si des lecteurs ou des particuliers ont des idées de recherche, des questions ou des projets pour lesquels l’EMNO pourrait apporter de l’aide, je veux qu’ils sachent qu’ils ne doivent pas hésiter à nous le dire.

Trente années d’excellence

Le Dr Grant McKercher, professeur adjoint à l’École de médecine du Nord de l’Ontario et médecin de famille à North Bay, a reçu le Prix de distinction du Collège des médecins de famille du Canada et de la Société canadienne de gériatrie pour les soins de santé aux personnes âgées.

Ce prix récompense les médecins de famille en exercice qui ont apporté des contributions substantielles aux soins de haute qualité axés sur les personnes âgées du Canada.

Beaucoup de professionnels de la santé et d’habitants de North Bay reconnaissent le Dr McKercher dans cette description. En exercice dans la région depuis 30 ans, il exerçait seul dans son cabinet de médecine familiale puis, en 1998, il a ciblé les soins de santé physique et mentale aux personnes âgées.

« J’avais beaucoup de patients âgés à cette époque et je travaillais dans des établissements de soins de longue durée. Je me suis donc intéressé à ce domaine dès mes débuts en médecine familiale, dit-il. Puis, en 1995, j’ai fait un stage de recherche d’un mois en gériatrie commandité par la Légion royale canadienne. Cette expérience a éveillé mon enthousiasme pour le travail avec cette population, et c’est alors que j’ai décidé d’effectuer une année supplémentaire de formation en soins des personnes âgées à l’University of Western Ontario. »

Après sa formation, il a accepté un poste dans le programme de santé mentale des personnes âgées de l’Hôpital psychiatrique de North Bay qui fait maintenant partie du Centre régional de santé de North Bay où il est depuis 20 ans.

Le Dr McKercher a enseigné tout au long de sa carrière, tout d’abord à des étudiants de l’Université d’Ottawa puis dans les rangs du corps professoral de l’EMNO en 2007. À l’École, il a aussi été directeur du programme de compétences avancées dans les soins de médecine familiale aux personnes âgées : « Je pense qu’il est extrêmement important de transmettre cette expertise clinique et ces connaissances en gériatrie car nous ne recevons pas toujours cette formation particulière au premier cycle et pendant la résidence. Nous voyons beaucoup de personnes âgées en médecine familiale et dans les stages dans les spécialités. C’est pourquoi il est important d’acquérir de l’expertise dans les soins de cette population. »

Depuis la fondation de l’EMNO et l’instauration du programme de compétences avancées dans les soins de médecine familiale aux personnes âgées, le Dr McKercher affirme avoir constaté un grand changement dans le paysage des soins de santé du Nord de l’Ontario : « Plusieurs médecins de famille ont suivi le programme et exercent maintenant dans diverses villes du Nord de l’Ontario. Nous établissons ce réseau de médecins et de ressources cliniques pour épauler les médecins de famille et d’autres praticiens de la santé de la région. »

En ce qui concerne son prix, il est très honoré que ses pairs et ses collègues l’aient proposé : « Une carrière est un processus évolutif quotidien. Nous ne le voyons peut-être pas personnellement jusqu’à ce qu’on nous le souligne. Le fait que des collègues se manifestent et offrent cette reconnaissance est un honneur très spécial. »

NOSM University