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Retour au bercail à Kirkland Lake

L’effet de l’École de médecine du Nord de l’Ontario sur l’accès à des soins de qualité ne se fait pas sentir uniquement chez les médecins.

Depuis sa création en 2007, le Programme de stages en diététique dans le Nord de l’Ontario (PSDNO) a formé 135 diététistes. Deux de ses diplômées, Kelsey MacKinnon et Jasmine Connelly, exercent maintenant dans la région de Kirkland Lake.

Kelsey MacKinnon, diététiste au Timiskaming Diabetes Program North à l’Hôpital de Kirkland et du district, a grandi à Cambridge. Sa famille vient de Kirkland Lake et ses parents y sont retournés quand elle était à l’université.

« Je n’avais jamais vécu à temps plein dans le Nord de l’Ontario avant de faire mes stages; je venais juste en visite, dit-elle. Pendant mes stages, j’ai fait l’expérience des communautés et de la vie dans le Nord de l’Ontario, et j’ai alors décidé de faire un essai, puis j’ai accepté un poste ici à la fin de mes études. Cela fait maintenant cinq ans que je suis ici et je suis très heureuse. »

Le sentiment de communauté est une des raisons qui l’a incitée à rester : « Un client peut aussi être un voisin que l’on rencontre à l’épicerie. On est donc traité comme un ami ou un membre de la famille. Quand un client vient me voir, les interactions sont très chaleureuses et amicales, et j’aime vraiment cela. »

Jasmine Connelly, diététiste dans l’Équipe de santé familiale du district de Kirkland, a grandi dans la région de Kirkland Lake. C’est pendant ses études dans le sud de l’Ontario qu’elle a su qu’elle retournerait travailler dans le Nord. Le PSDNO lui a permis d’effectuer des stages dans des régions voisines de Kirkland Lake parce qu’elle avait manifesté l’intérêt de retourner y vivre : « La clientèle est différente de celle du sud de l’Ontario, tout comme les ressources disponibles, et je voulais faire l’expérience de ce cadre pendant un stage. Le PSDNO m’a permis de faire cela, et c’est grâce à lui que je me suis sentie tout à fait prête à faire le travail que je fais maintenant. »

Kelsey MacKinnon, maintenant préceptrice dans le PSDNO, et organisatrice d’un des stages de Jasmine l’année dernière, ajoute que le  programme montre aux stagiaires la diversité quotidienne de l’exercice en milieu rural, un des grands attraits du travail dans le Nord à son avis : « Étant donné que nous sommes les seuls fournisseurs du programme de gestion du diabète, nous couvrons un grand nombre de milieux différents. Le travail comporte de nombreuses facettes, et je trouve que j’ai beaucoup de chance d’initier les stagiaires à ce qu’elles ne savent peut-être pas sur l’exercice dans le Nord de l’Ontario. »

Elle dit que, par-dessus tout, ses clients sont heureux quand ils réalisent qu’ils peuvent consulter une diététiste dans leur ville, et sont souvent contents de voir des stagiaires revenir dans la région : « Lorsque pendant un rendez-vous, les stagiaires se présentent, le visage des clients s’illumine. Ils font des remarques comme ‘Oh, vous revenez chez vous’ ou ‘Vous donnez à votre tour à la communauté’; ils sont tout simplement heureux. »

Lire plus dans le dernier numéro de Passages du nord.

Un echo dans le nord

Le Dr Bryan MacLeod, directeur médical du Programme de gestion de la douleur chronique au Groupe de soin St-Joseph à Thunder Bay et professeur agrégé à l’EMNO, a constaté lui-même combien la pénurie de médecins dans le Nord de l’Ontario touche les patients et les cliniciens de cette région.

C’est pourquoi lorsqu’il a entendu que le ministère de la Santé et des Soins de longue durée envisageait d’établir en Ontario un centre ECHO axé sur la douleur chronique, il a su tout de suite qu’il voulait en faire partie.

« La douleur chronique est un trouble commun invalidant, et il existe très peu de spécialistes ou d’experts en ce domaine dit-il. Ce centre apporte des soins qui ne sont normalement pas disponibles dans les communautés rurales. »

L’initiative ECHO (Extension for Community Health Outcomes) utilise le modèle du réseau en étoile.

L’ECHO GSSJ Chronic Pain & Opioid Stewardship Hub relie par téléconférence des sites de soins primaires du Nord de l’Ontario (les branches de l’étoile) à des spécialistes de la douleur chronique du Centre de santé St-Joseph, de L’Hôpital d’Ottawa et de l’hôpital SickKids (le centre de l’étoile). Lors des séances hebdomadaires, le groupe examine des cas présentés par les membres. Une période est aussi consacrée à l’enseignement de sujets touchant la douleur chronique et la gestion des opioïdes.

Les participants viennent de communautés du Nord de l’Ontario et incluent un éventail de professionnels de la santé comme des médecins, du personnel infirmier, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des travailleurs sociaux et d’autres. Ils travaillent dans différents milieux de soins primaires et rapportent à leurs équipes ce qu’ECHO leur a appris.

« Notre équipe de gestion de la douleur au Centre St-Joseph offre un environnement de soins primaires hautement interprofessionnel, explique le Dr MacLeod. Dans les petites villes, les gens n’ont pas nécessairement accès à une diététiste spécialisée dans le domaine de la douleur. Ce réseau permet de partager cette expertise avec un grand groupe de cliniciens et par la suite avec un grand groupe de patients. »

Selon Katrina Radassao, physiothérapeute à l’Hôpital Memorial du district de Nipigon, ECHO permet également d’établir des liens, de briser l’isolement professionnel que connaissent souvent les cliniciens du Nord : « Pour un diplômé récent, être dans un petit hôpital rural apporte un sentiment de communauté. Mais quand un cas difficile se présente, il est très utile d’avoir ce groupe d’experts qui ont tous différentes opinions et expériences et peuvent nous aider à fournir aux patients les soins dont ils ont besoin. »

Le Dr MacLeod et ses co-présidents s’affairent actuellement à élargir les activités du centre au-delà des séances hebdomadaires d’ECHO, notamment en offrant en soirée aux médecins, au personnel infirmier praticien et à d’autres personnes de la région qui prescrivent des opioïdes une série de séances agréées par l’EMNO sur la gestion de ces substances.

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