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Un diplômé de l’EMNO aide à mettre un terme à la pénurie de médecins à Atikokan

Il y a quelques années, la ville d’Atikokan était en crise car il n’y avait qu’un seul médecin de médecine familiale à temps plein et un médecin de médecine familiale à mi-temps pour une population d’environ 2 800 personnes. La communauté comptait beaucoup sur le roulement de remplaçants pour obtenir des soins.

Aujourd’hui, la ville possède un corps médical stable qui est en mesure d’assurer la prestation de soins axés sur le patient, la continuité des soins, et surtout, un réseau de soutien pour les médecins. Le Dr Shawn Minor est diplômé de la classe de 2016 de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) et a terminé sa résidence à l’University of British Columbia en 2018. Originaire de Thunder Bay, avec sa femme et leur jeunes enfants, il a décidé de revenir à Atikokan pour se rapprocher de sa famille élargie.

« J’étais le quatrième médecin à joindre la communauté, explique le Dr Minor. Il y avait un genre d’effet boule de neige à ce moment-là. Des membres du groupe de remplaçants qui se relayaient à Atikokan ont commencé à voir des médecins s’installer en permanence dans la ville. Je pense que cela leur a fait réaliser qu’ils ne pourraient plus faire de remplacements indéfiniment et plusieurs se sont enregistrés en l’espace de huit mois. »

La ville d’Atikokan, située à 200 km à l’ouest de Thunder Bay, est bien connue des mordus du plein air comme l’un des principaux points d’accès au magnifique parc provincial Quetico, la « capitale du canotage du Canada ». Le nom Atikokan vient de l’objibwa-chippewa qui signifie « os de caribou » ou « passage de caribous ».

De l’avis du Dr Minor, c’est un lieu idéal pour exercer, en partie en raison des moyens uniques et novateurs qui lui permettent personnellement de prodiguer des soins. « Ce qui me plaît le plus est la capacité de faire des visites à domicile chez mes patients âgés vulnérables. J’ai fait des visites à domicile en vélo et en moto, et j’en ai aussi faites à pied pendant la pause du midi. J’ai effectué des injections guidées par échographie à domicile avec un système portatif parce que l’appareil est très compact, et comme il est facile de naviguer dans la géographie de la ville, je peux me rendre partout. Je peux aller à l’hôpital le matin puis aller à la clinique en vélo. J’apprécie vraiment ce mode de vie et la continuité des soins. C’est étonnant. »

Il note que les patients retirent aussi plusieurs avantages. La communauté médicale d’Atikokan est très soudée et s’entraide, ce qui se traduit par de meilleurs soins dispensés de façons qui n’existent pas dans les centres urbains.

« Mes collègues et moi sommes constamment en contact. Ils peuvent m’appeler du service d’urgence et je peux faire de même. Je suis en mesure d’accéder aux dossiers médicaux électroniques (DME) de ma clinique depuis l’hôpital et trouver très rapidement des renseignements sur les antécédents d’un patient, ce qui était une source de frustration dans un service d’urgence urbain où je n’avais aucun contexte ou antécédent sur les patients. De même, j’ai reçu des appels urgents de collègues du service d’urgence qui me demandaient s’ils devraient réanimer une personne, et j’ai peu offrir des conseils appropriés en me basant sur les souhaits du patient documentés à la clinique. Cela permet réellement de prodiguer les soins d’urgence les plus appropriés axés sur le patient. »

Le Dr Minor dit qu’il faut des chefs de file médecins solidaires pour créer une communauté d’exercice qui appuie une main-d’œuvre médicale et de soins de santé dans une petite communauté du Nord : « Les remplaçants aimaient venir ici parce que les médecins de longue date les épaulaient. Chaque fois qu’ils venaient, ils savaient qu’ils auraient un appui et qu’il y avait toujours de l’aide disponible pour les urgences. Ce degré de soutien est un immense facteur dans la décision de travailler à temps plein dans une communauté. »

« Je pense que si les médecins arrivent dans un endroit où ils sentent que la communauté et les gens qui y travaillent les appuient, ils ont tendance à ne pas être dépassés, ils ont de meilleures expériences et peuvent trouver un bon équilibre. »

Des médecins continuent d’arriver et de repartir mais quatre sont à Atikokan pour y rester. « Nous avons un médecin qui fait l’aller-retour à Vancouver et un autre qui vient de Toronto ajoute le Dr Minor qui dit également que la souplesse des horaires est un point fort. C’est une combinaison intéressante de gens qui ont différents types d’horaires, mais cela fonctionne car nous nous entraidons et pouvons laisser aux autres assez de latitude pour travailler de différentes façons. Nous avons aussi la chance d’avoir un chef de clinique compétent pour mettre tout cela ensemble. »

Depuis sa création en 2002, l’objectif de l’EMNO a été de former des médecins et du personnel professionnel de la santé pour répondre aux besoins en matière de santé dans la région. Même avec un total de 714 diplômées et diplômés en médecine à ce jour, il manque encore plus de 300 médecins de famille et spécialistes dans les communautés rurales et éloignées du Nord. De ce groupe, il faut 126 médecins de famille dont 86 dans des communautés rurales.

L’École a récemment reçu un don 210 000 dollars de Derek Day provenant de la succession de sa défunte mère – la succession Ruth Day – pour soutenir la planification de la main-d’œuvre médicale dans le Nord de l’Ontario. Ce don généreux appuiera la création du nouveau Parcours de généraliste rural à l’EMNO.

L’École a récemment lancé son nouveau plan stratégique, Le défi 2025 de l’EMNO.

Nous vous invitons à vous joindre au Défi et à des bienfaiteurs comme Derek Day qui contribuent à transformer les soins de santé dans le Nord de l’Ontario. Pour apporter vous aussi une contribution, faites un don à nosm.ca/give.

 

Les compétences acquises à l’EMNO comblent une lacune dans les soins aux populations insuffisamment desservies s   

La Dre Andrea Haner (classe de médecine de 2010) utilise les compétences acquises à l’EMNO pour traiter diverses populations insuffisamment desservies. C’est la seule généraliste-oncologue qui traite des cancers gynécologiques dans le sud-ouest de l’Alberta.

« La population avec laquelle je travaille est très mal desservie. Si je ne faisais pas ce travail, les femmes devraient se rendre à Calgary; ce qui représente pour la plupart un voyage de deux heures et demie par la route jusqu’au centre de cancérologie, dit-elle. Au lieu de cela, elles peuvent venir à Lethbridge pour leur traitement de chimiothérapie. »

Les compétences que la Dre Haner a acquises à l’EMNO, axées surtout sur le côté personnel de la médecine, l’ont préparée pour ses spécialités, y compris le service à des populations diverses en médecine familiale avec l’équipe de l’aide médicale à mourir, le service de garde dans l’équipe hospitalière d’intervention auprès des victimes d’agression sexuelle, et son cabinet de médecine familiale au Lethbridge College en tant que généraliste oncologue.

Dans son cabinet, elle travaille avec diverses populations, elle y voit des étudiantes et étudiants collégiaux pour des questions de santé mentale et d’hormonothérapie pour les étudiantes et étudiants transgenres. Elle dessert aussi autres populations à l’extérieur du collège notamment les Hutterites, les Mennonites mexicains, des communautés autochtones locales et des environs.

« À l’École de médecine du Nord de l’Ontario, j’ai constaté que je passais beaucoup de temps à aider des patients qui avaient des problèmes sociaux et à naviguer dans le système de santé. Une partie importante de mon travail consistait à aider des gens dont certains aspects de leur vie étaient vraiment très difficiles. À l’EMNO, j’ai appris la compassion et à bien connaître les patients, ce qui apporte beaucoup de satisfaction. »

La Dre Haner ne prévoyait pas déménager dans l’Ouest, mais sa passion pour les soins de cancérologie l’ont amenée à suivre une formation au sein du programme des généralistes-oncologues en Colombie-Britannique. Elle est allée ensuite en Alberta quand le centre de cancérologie local cherchait une personne possédant ses compétences.

« Je suis très fière de ma formation dans le Nord. L’EMNO offre une formation très vaste, ce qui est son point fort. J’ai été exposée à des patients très tôt et à des précepteurs qui m’ont donné des conseils et des astuces pour annoncer de mauvaises nouvelles aux patients, pour naviguer dans le système et pour travailler avec des interprètes. Tout cela a fini par être très important dans le travail quotidien. »

Ces jours-ci, son exercice varié à Lethbridge consiste aussi à servir la population à 50 pour cent rurale par téléphone et par télémédecine, à participer à la coordination des soins et à guider les gens dans de petits centres, une autre compétence acquise à l’EMNO.

« Les étudiants en médecine dans les grandes villes n’ont pas conscience des limitations que connaissent les petits centres, par exemple, offrir des conseils pour les tomodensitogrammes, ou de ce que les médecins de famille ruraux sont en mesure de faire avec des ressources très limitées. J’ai fort bien compris ces défis. »

« Le fait est que j’ai trouvé ma voie en Alberta. Ma formation à l’EMNO me permet de mettre ma série de compétences en pratique n’importe où et je fournis des soins importants à des populations insuffisamment desservies. Lorsque vous entrez en médecine, vous n’êtes pas obligé de vous en tenir à un seul endroit ou à un seul type d’exercice, vous pouvez vous diversifier au fil de votre carrière.

La Dre Haner encourage la prise en compte du bien-être, de la diversité et de l’inclusion dans l’exercice de la médecine. En ce qui la concerne, elle a toujours voulu travailler en santé rurale : « pensez à la façon dont vos compétences peuvent aider n’importe quelle population insuffisamment desservie. C’est le service le plus appréciable » dit-elle.