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La joie d’exercer la médecine familiale
Il est rare qu’une fenêtre s’ouvre sur l’effet que nous avons sur la vie des autres. Récemment, quelqu’un m’a contacté sur les médias sociaux et m’a fait le plus beau cadeau que j’aie jamais reçu. Cette personne est une ancienne patiente que j’avais à Kingston, en Ontario, où j’étais médecin de famille. Bien que je n’y exerce plus depuis 2005, elle voulait me saluer et me dire que les soins que je lui ai prodigués pendant dix ans, depuis son adolescence, avaient « sauvé sa vie » et l’avaient « inspirée » à faire des études de médecine.
Tout un moment.
Je suis immensément fière d’être médecin de famille! La joie, les défis, l’émerveillement et le privilège d’être dans la vie des gens ne sont qu’une partie de ce qui rend cette spécialité si incroyablement spéciale. J’ai adoré mes plus de 25 ans d’exercice, la majeure partie de la première décennie en tant que médecin de famille polyvalent fournissant tout une gamme de soins allant des soins prénataux aux soins palliatifs. J’ai découvert la médecine sur le tard car j’ai suivi ma formation en tant qu’étudiante adulte. J’ai d’abord envisagé de devenir chirurgienne, puis médecin légiste (ce qui aurait combiné mes carrières en droit et en médecine), mais j’ai fini par devenir médecin de famille. J’ai été attirée par la polyvalence, le plaisir et l’étonnante complexité du métier de détective dans le domaine de la santé. Après tout, ce sont les médecins de famille qui posent les diagnostics.
En fait, la médecine familiale est le cœur et l’âme de la médecine. C’est la porte par laquelle les patients accèdent aux soins spécialisés et c’est la spécialité qui assure la continuité. La médecine familiale est une affaire de relations et de soins apportés à des familles entières comptant plusieurs générations. Les médecins de famille font partie d’une communauté. Ils ont le privilège d’accompagner les patients tout au long de leur vie. La médecine familiale est une source d’inspiration, elle a un impact et, en fait, elle n’est jamais, jamais ennuyeuse.
Au Canada, la perception est que la médecine familiale est en crise depuis un certain nombre d’années. En fait, les craintes que moins d’étudiants choisissent la médecine familiale comme carrière ont abondé ces derniers temps. Selon le Service canadien de jumelage des résidents (CaRMS), en 2022, la médecine familiale a été le premier choix de seulement 30,7 % des candidats canadiens. Est-ce vraiment si soudain ou si alarmant? En réalité, les taux de jumelage n’ont pas changé de façon spectaculaire depuis un certain temps, le CaRMS rapportant que 31,4 % ont choisi la médecine familiale en 2021, 36,3 % en 2013, 31,8 % en 2010 et 31,6 % en 2009. En fait, en 2001, moins de 28 % des diplômés ont choisi la médecine familiale. Cette crise n’est pas nouvelle. Le point culminant a été de 38,5 % en 2015.
Le vrai problème est que ces dernières années, après le jumelage pour la résidence, il restait un nombre alarmant de postes non comblés (sans jumelage) en médecine familiale au Canada. En 2023, le nombre était de 268. Il convient de souligner que 194 candidats n’ont pas été jumelés cette année-là (en excluant les candidats étrangers et américains). Souvent, cela signifie que les personnes qui choisissent une spécialité dans laquelle il y a moins de postes (comme ophtalmologie, otorhinolaryngologie ou chirurgie esthétique) ne se rabattent pas sur la médecine familiale et attendent l’année suivante pour se réessayer dans la spécialité qu’ils ont choisie. Le mythe courant qu’il n’y a pas suffisamment de postes en résidence pour les diplômés canadiens est juste cela : un mythe. La réalité est que si davantage d’étudiants choisissaient la médecine familiale, il y aurait probablement suffisamment de postes pour eux.
Alors, comment renverser la situation?
D’une part, nous devrions parler davantage des joies plutôt que des défis et des problèmes de la médecine familiale. Le 1er février 2024, nous avons organisé la cinquième Série annuelle de conférences de la rectrice Reviving the Heart of Health Care: The Joy of Practising Family Medicine (Revitaliser le cœur des soins de santé : La joie de la médecine familiale). La participation a été fantastique. Nous avons eu une discussion animée sur les raisons pour lesquelles les diplômés devraient envisager la médecine familiale comme carrière dans les soins de santé. Le Dr Michael Green, président du Collège des médecins de famille du Canada, a présenté l’idée que la médecine familiale est en fait une spécialité, et a parlé de l’étendue et de la profondeur de son champ d’application. La Dre Mekalai Kumanan, présidente de l’Ontario College of Family Physicians, a parlé des défis récents de la prestation de soins primaires ainsi que des solutions, telles que le modèle d’équipe de santé familiale propre à l’Ontario et la façon dont les médecins de famille influencent le changement en tant que défenseurs.
Les Drs Sarah Newbery (doyenne associée, Stratégie de renforcement du corps médical, établie à Marathon), Adam Moir (professeur agrégé et médecin de famille à Dryden) et Dave McLinden (professeur agrégé et clinicien de liaison de site à Huntsville) ont fait part de leurs expériences directes dans les contextes ruraux du Nord et de leur amour pour leur travail. Enfin, les Dres Émilie Gillissie, Rebecca Bourdon et Chandelle Mensour, résidentes en médecine familiale à l’Université de l’EMNO, nous ont expliqué pourquoi elles ont choisi de faire carrière en médecine familiale et comment elles envisagent l’avenir de la discipline.
L’Université de l’EMNO prend les devants pour susciter l’intérêt pour la médecine familiale et remédier aux graves pénuries. Près de 100 personnes se sont connectées pour suivre en direct la cinquième Série annuelle de conférences de la rectrice sur WebEx et YouTube, et l’enregistrement a été visionné près de 500 fois dans les 10 jours qui ont suivi l’événement. La Série de conférences de la rectrice a également fait l’objet de reportages dans tout le Nord :
- CTV News – « NOSM University touting joys of family medicine »
- Sudbury.com – « Family medicine crisis far worse in Northern Ontario »
L’Université de l’EMNO est très efficace dans la formation des médecins de famille (en général, 50 % de nos diplômés choisissent cette carrière). C’est le taux le plus élevé au Canada, et nos diplômées et diplômés sont des médecins de famille heureux. Malgré cela, nous avons du mal à suivre le rythme des départs à la retraite et des médecins qui cessent d’exercer. Les solutions à ce problème sont complexes (former des médecins de famille et doubler la taille de notre école de médecine n’est qu’une stratégie parmi d’autres). Les problèmes systémiques sont importants. Les modèles de rémunération, la détresse des hôpitaux qui luttent pour rester ouverts et le fait qu’il s’agit d’un marché d’acheteurs sur lequel nous sommes en concurrence avec le reste du Canada (où la pénurie de médecins est tout aussi importante) signifient que le Nord de l’Ontario nécessite une attention particulière. Il y a un besoin criant de logements adéquats, d’écoles pour les professionnels qui ont des enfants, d’emplois pour leurs partenaires, d’excellents environnements de travail et de bureaux clés en main, de professionnels paramédicaux adéquats, y compris des infirmières, et d’infrastructures pour soutenir la médecine familiale.
L’Université de l’EMNO, ainsi que d’autres établissements de soins de santé, est essentielle à l’économie de l’Ontario. Sans un secteur des soins de santé solide, le secteur commercial n’investira pas dans nos communautés. Avec l’augmentation du fardeau des maladies chroniques, des troubles mentaux et des toxicomanies, ainsi que le vieillissement de la population, le soutien à l’Université de l’EMNO, aux hôpitaux et au système de santé est à un point critique. Malgré l’annonce récente de l’injection de fonds par le gouvernement fédéral, les retombées pour les universités médicales et les hôpitaux se font encore attendre. Nous travaillons frénétiquement pour veiller à ce que cette infrastructure fragile ne s’effondre pas.
L’Université de l’EMNO continuera de faire sa part et de prôner le leadership et le soutien financier pour nous tous.
Merci, miigwetch, thank you, marsi,
Dre Sarita Verma
Rectrice, vice-chancelière, doyenne et PDG
Université de l’EMNO
Si vous avez des commentaires, envoyez-les à president@nosm.ca et suivez-moi sur X (anciennement Twitter) @ddsv3.
Mois de l’histoire des Noirs
Lancé le 1er février, un nouveau guide axé sur les ressources touchant le Mois de l’histoire des Noirs est disponible à la Bibliothèque des sciences de la santé de l’Université de l’EMNO, grâce à une collaboration avec l’équipe de l’équité et de l’inclusion.
Renseignez-vous sur le guide de la bibliothèque sur le Mois de l’histoire des Noirs
Le samedi 3 février, la Dre Verma et des membres de la communauté de l’Université de l’EMNO ont participé au gala du Mois de l’histoire des Noirs (photo ci-dessus) organisé par l’Afro-Heritage Association of Sudbury.
Semaine de sensibilisation aux résidents – 5-9 février 2024
La Semaine de sensibilisation aux résidents a eu lieu du 5 au 9 février 2024. Les médecins résidents sont des piliers de la communauté et fournissent des soins indispensables à une époque où notre système de santé est mis à rude épreuve.
Voyez comment les résidents de l’Université de l’EMNO nous inspirent.
Entente d’affiliation entre l’Université de l’EMNO et la TMU
La Dre Verma et Joanne Musico, directrice des communications et des relations extérieures, ont rencontré le recteur de la Toronto Metropolitan University (TMU), Mohamed Lachemi, et la Dre Teresa Chan, doyenne de la nouvelle école de médecine de la TMU, à Toronto, le 22 janvier 2024. Une entente d’affiliation de trois ans vise à établir une relation de collaboration et de réciprocité qui tire parti de l’expertise des deux organismes et soutient une approche avant-gardiste de la formation en médecine. Renseignez-vous sur le partenariat entre l’Université de l’EMNO et la Toronto Metropolitan University.
Vous êtes invités : L’Université de l’EMNO sera au Congrès international de médecine universitaire (CIMU)
Un travail fait avec cœur : Rencontrez la Dre Naana Jumah, obstétricienne-gynécologue et promotrice de la santé maternelle en milieu autochtone
La Dre Naana Jumah, obstétricienne-gynécologue au Centre des sciences de la santé de Thunder Bay et professeure adjointe à l’Université de l’EMNO, est une alliée et une promotrice de la santé maternelle en milieu autochtone, et la récente lauréate du Prix de l’éducation Carl Nimrod décerné par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Originaire du Ghana, encore enfant lors de son arrivée à Thunder Bay, boursière Rhodes, titulaire d’un doctorat en génie et médecin formée à Harvard, la Dre Jumah a choisi de revenir exercer dans sa ville.
Elle n’hésite pas à nommer les modèles de rôle qui l’ont inspirée, en commençant par Moffat Makuto, organisateur du Regional Multicultural Youth Center à Thunder Bay.
« Peu après mon arrivée au Canada, encore enfant, j’ai fait partie de ce groupe de jeunes. Nous voyagions dans la région et offrions des programmes pour les élèves du secondaire dans tout le Nord-Ouest de l’Ontario et dans les réserves. Nous, immigrants et réfugiés, avons constaté que les enfants qui avaient le plus de difficultés à s’adapter à la vie dans le soi-disant « Canada » étaient des enfants des réserves. Cela m’a marquée. C’était un domaine dans lequel je voulais continuer de travailler et faire quelque chose d’utile. »
La Dre Jumah a d’abord suivi une formation en génie couronnée d’un doctorat de l’University of Oxford où elle était boursière Rhodes : « J’adorais le génie mais le type d’interactions que j’avais eu en travaillant avec Moffat dans le groupe de jeunes, connaître les gens et faire partie de leur vie, me manquaient. J’ai posé ma candidature en médecine en espérant faire les deux ».
Au départ, elle n’avait pas l’intention de se lancer dans l’obstétrique et la gynécologie, mais quand un proche membre de la famille est décédé, elle a dû réarranger ses stages de médecine. Le résultat a été un long externat en obstétrique, gynécologie et oncologie gynécologique qui l’a séduite : « J’ai réalisé que l’obstétrique et la gynécologie regroupaient tous mes intérêts. Il y avait une combinaison de clinique et de travail dans la salle d’opération, en plus de l’option de défendre des intérêts car les problèmes étaient importants. La combinaison de compétences cadrait vraiment bien ».
La Dre Jumah est devenue une solide porte-parole et alliée. Elle a appuyé de nombreuses initiatives visant à améliorer la santé maternelle des Autochtones, y compris travailler avec le Confederation College pour former des femmes autochtones au travail de soutien infantile et maternel à titre non professionnel, et créer un programme d’études pour former de la main-d’œuvre en santé en mesure de fournir des soins respectueux de la culture qui encouragent les communications et la confiance chez les patients.
Le travail dont elle est le plus fière est le soutien à sa collègue, Lisa Bishop, pour élaborer un programme de sages-femmes autochtones à Thunder Bay dans le cadre d’un modèle de financement spécial pour les sages-femmes autochtones du ministère de la Santé. Elle a appuyé la demande de financement du programme et apporte de l’aide à l’hôpital lorsqu’une patiente a besoin de soins obstétricaux.
« C’est étonnant de voir l’expansion, dit-elle. J’ai joué un petit rôle en essayant d’être une alliée efficace. Je pense que c’est quelque chose de tangible que nous pouvons faire en tant que fournisseurs de soins sur le chemin vers la réconciliation. C’est la bonne chose à faire pour les patients et c’est dans la lignée des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, c.-à-d., davantage de fournisseurs de soins autochtones qui prodiguent des soins dans le respect de la culture. »
« Parce que je suis médecin noire et immigrante, les défis que connaissent les patients sont plus évidents pour moi que pour les médecins qui ont des antécédents différents. »
Pour la Dre Jumah, le Mois de l’histoire des Noirs est une période pour reconnaître l’ampleur des contributions des Canadiens noirs qui sont ici depuis des générations, ainsi que des immigrants des Caraïbes et d’Afrique : « Le mois de l’histoire des Noirs souligne l’importance des Canadiens noirs dans l’ensemble du pays. Je pense que leurs contributions sont souvent reconnues dans les sports, les arts et les divertissements, mais à part cela, elles passent souvent inaperçues, ce qui est un stéréotype de ce que sont les Noirs. Nous sommes bons dans les sports, nous sommes bons dans la musique, mais nous ne sommes pas à la hauteur ailleurs, comme dans le domaine intellectuel ou technique. Le Mois de l’histoire des Noirs permet de braquer les projecteurs sur la communauté dans son ensemble. Cela fait beaucoup pour briser les barrières et éliminer ces stéréotypes.