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Formation des futurs médecins de santé publique

Lorsque le Dr Lloyd Douglas a envisagé de faire carrière en médecine, la santé publique n’était pas dans son radar. Après sa formation de généraliste à l’University of the West Indies en Jamaïque, il savait qu’il voulait se concentrer sur quelque chose de plus large que les soins aux patients individuels. 

« L’idée de la santé de la population ainsi que œuvrer pour la promotion et la protection de la santé au niveau de la population était assez attrayante » dit-il. Aujourd’hui, il est médecin de santé publique détaché du Bureau de santé du district de Thunder Bay à la Sioux Lookout First Nations Health Authority. 

À titre de médecin de santé publique, il travaille avec des organismes et des communautés pour concevoir un système de santé publique pour les Premières Nations de la région de Sioux Lookout. Il fournit de l’éducation en santé publique et participe à la promotion de la santé, à la préparation aux urgences, à la surveillance de la santé publique, et à d’autres choses. Une journée typique peut consister à travailler sur tout ou aucun de ces sujets. 

Le Dr Douglas, qui a effectué sa résidence en santé publique et médecine préventive (SPMP) à l’Université de l’EMNO en 2021, dit que le programme l’a préparé à faire face à quelques réalités du travail en tant professionnel de la santé publique au service des communautés et organismes des Premières Nations. 

Le programme de résidence en SPMP qui dure cinq ans inclut « des soins directs aux patients, des études supérieures et de la formation sur les soins au niveau de la population dans des organismes de santé publique » explique la Dre Emily Groot, directrice du programme. En mettant l’accent sur la prévention des maladies et la promotion de la santé au niveau de la population, les spécialistes de la SPMP appuie les résultats équitables pour la santé pour tous les membres de la société. 

Outre son expertise technique en santé publique, le Dr Douglas dit qu’il est essentiel pour les médecins de santé publique d’avoir des compétences en relations humaines et des connaissances sur l’établissement de liens. Il travaille avec le programme pour incorporer davantage de possibilités de formation pour les résidents. « La résidence devrait être un vrai apprentissage » affirme-t-il. 

Il a l’expérience pratique du travail avec les communautés éloignées des Premières Nations et du Nord : « Il faut comprendre les complexités de la population qui vit dans deux mondes et être son allié. Chaque résident de l’Université de l’EMNO devrait passer quelque temps dans le Grand Nord. C’est le meilleur moyen de s’instruire. » 

Les résidents en SPMP se forment dans tout le Nord de l’Ontario et ailleurs pour acquérir une vaste expérience. Ce programme, comptant seulement dix résidents, constitue une communauté serrée d’apprentissage dans deux volets, SPMP-Médecine familiale à Sudbury et SPMP à Sault Ste. Marie, et offre diverses expériences et possibilités d’apprentissage. 

Quant au Dr Lyall Pacey, résident en troisième année de SPMP à Thunder Bay, et résident en chef du programme : « J’ai choisi en partie l’Université de l’EMNO en raison de la possibilité de formation clinique. Je voulais travailler dans un domaine où ma formation clinique et en santé publique pouvaient converger et où je pouvais avoir des perspectives des régions rurales et éloignées. L’Université de l’EMNO m’a offert une des meilleures occasions de le faire. » Il a suivi sa formation à Sioux Lookout, Moose Factory, la baie James et dans d’autres communautés éloignées et accessibles par air uniquement, et trouve que ces expériences sont la meilleure partie du programme. 

« La formation que j’ai la plus appréciée a été l’apprentissage par l’expérience », ajoute-t-il. La tournée des mines, les rencontres avec des médecins de médecine du travail et la formation en gestion d’urgences simulées ont apporté un précieux apprentissage. 

Le programme de SPMP de l’Université de l’EMNO appuie également les travaux d’érudition en santé publique. Récemment, les résidents de l’Université de l’EMNO, le Dr Oscar Pico Espinosa a remporté le Certificat d’excellence « Étoile montante » de l’ACEM, et la Dre Kasunka Kankanam Gamage a reçu le NAPCRG Distinguished Trainee Research Award. 

Le programme de SPMP est une spécialité dynamique en constante évolution car il amène à travailler dans de multiples aspects de la profession. « Vous pouvez fournir des soins directs à des patients tout en travaillant sur la politique de la santé. Un jour, vous pouvez gérer une éclosion et le lendemain travailler sur un rapport résumant les problèmes de santé dans votre région. Vous transigez avec un vaste éventail de professionnels de la santé comme des épidémiologistes, du personnel infirmier de santé publique, des inspecteurs de la santé publique, des analystes de données, des promoteurs de la santé et des analystes des politiques » explique la Dre Groot. 

Les personnes qui s’intéressent à la spécialité sont invitées à communiquer avec les médecins-hygiénistes et d’autres spécialistes de la SPMP. Les perspectives et les renseignements fournis par ces professionnels sont très instructifs et permettent en plus de bien comprendre le domaine. 

Le Dr Douglas encourage les gens à être honnêtes avec eux-mêmes : « Comprenez le type de médecine que vous voulez exercer. Comprenez les défis que vous allez rencontrer ainsi que le type de vie qui va de pair et voyez s’il vous convient. » 

Renseignez-vous sur le programme de SPMP sur le site Web de l’Université de l’EMNO. 

Une incidence mondiale grandissante : Des professeurs de l’Université de l’EMNO font progresser la formation médicale

À la fin de 2024, le Dr Jack Haggarty, psychiatre et professeur à l’Université de l’EMNO, s’est rendu à l’University of Global Health Equity (UGHE) au Rwanda à titre de superviseur-clinicien et d’éducateur. C’était la deuxième fois qu’il apportait son concours aux stages d’externat de premier cycle de l’UGHE en psychiatrie, renforçant ainsi le partenariat en évolution entre les deux établissements tous deux engagés dans l’équité en santé dans les communautés insuffisamment desservies. Il faisait partie des dix médecins provenant de la scène mondiale qui offraient deux semaines de supervision clinique à la population étudiante en médecine de l’UGHE à Butaro, Rwanda.  

Fondée en 2015, l’UGHE est le fruit de la collaboration entre les Partners in Health et le gouvernement rwandais avec la vision commune de faire progresser l’équité en santé et la formation médicale dans les communautés rurales. Son principal campus se trouve à Butaro, une région montagneuse près de la frontière ougandaise, et ses programmes s’étendent dans d’autres régions rurales du pays.  

Le fondateur de Partners in Health, le Dr Paul Farmer, un visionnaire de la santé mondiale, a passé sa vie à établir des services médicaux et une éducation médicale durables et très fonctionnels dans des régions insuffisamment desservies comme l’Haïti, le Pérou, la Russie et le Rwanda. Ses principes de l’équité et de l’accès continuent de façonner le travail de l’UGHE aujourd’hui.  

Le Dr Haggarty voit dans l’université rwandaise un « modèle de concept » semblable à celui de l’Université de l’EMNO, car les deux s’efforcent d’améliorer l’équité en santé, l’accès aux soins médicaux et à la formation en médecine dans les communautés rurales.  

Établissement de partenariats 

Le partenariat entre l’Université de l’EMNO et l’UGHE a débuté en 2021 lorsque la Dre Emily Groot, directrice du programme de santé publique et de médecine préventive à l’Université de l’EMNO, cherchait des possibilités permettant aux résidentes et résidents intéressés par la santé publique mondiale de faire diverses expériences.  

« Je désirais vraiment créer un partenariat avec un établissement plus récent que l’Université de l’EMNO mais qui avait réfléchi à un grand nombre de défis que nous rencontrons, dit-elle. C’est une occasion pour nous de nous instruire dans un autre établissement doté d’un mandat de responsabilité sociale semblable au nôtre. »  

Le partenariat entre l’Université de l’EMNO et l’UGHE allait de soi : toutes deux servent des communautés rurales et forment des professionnels de la santé qui offrent l’accès équitable aux soins dans des régions insuffisamment desservies.  

Le Dr Haggarty voit des parallèles entre les communautés rurales du Rwanda et celles du Nord de l’Ontario, comme les communautés autochtones et francophones, qui offrent des possibilités semblables d’apprentissage dans des milieux pauvres en ressources.  

Durant sa visite récente au Rwanda, le Dr Haggarty a collaboré avec des travailleurs sociaux, des psychologues et des psychiatres locaux pour enseigner à 36 étudiantes et étudiants de l’UGHE des compétences fondamentales en psychiatrie, comme les examens de l’état mental, la pharmacologie et le traitement des troubles de l’humeur. Il a aussi supervisé des stagiaires dans le seul hôpital psychiatrique du Rwanda qui dessert ses 13 millions d’habitants. Après cette première visite en 2023, l’intérêt pour la psychiatrie a beaucoup grandi dans la population étudiante, ce qui a conduit à des discussions sur l’élaboration d’un programme postdoctoral de psychiatrie à l’UGHE.  

« Une des raisons pour lesquelles on m’a demandé de continuer à apporter une contribution à l’UGHE est parce que l’Université de l’EMNO a une expérience très parallèle » explique-t-il.  

La Dre Tara Baron, pédiatre et doyenne associée, Éducation permanente et perfectionnement professionnel, a aussi joué un rôle clé dans l’établissement de cette relation. Elle a tout d’abord visité l’UGHE en 2022 et 2023 puis de nouveau en janvier 2025 accompagnée d’un résident en médecine. Ces expériences apportent aux résidents en pédiatrie une précieuse expérience en les exposant à des systèmes de santé autres que ceux de l’Amérique du Nord, ce qui leur permet d’acquérir des compétences en enseignement tout en s’adaptant à différents environnements médicaux. 

« Pour les résidents, c’est l’occasion de comprendre la médecine dans un contexte mondial, de travailler avec un minimum de ressources, et de s’instruire aux côtés de la population étudiante compétente de l’UGHE, affirme la Dre Baron. C’est une occasion enrichissante extraordinaire. » 

Elle voit également des parallèles entre l’UGHE et l’Université de l’EMNO en termes de défis et de possibilités d’apprentissage, y compris apprendre à prodiguer des soins dans des environnements aux ressources limitées et veiller à ce que la population étudiante en médecine puisse effectuer un apprentissage pratique. 

Regard sur l’avenir 

UGHE main campus signLes médecins ont apprécié leur expérience d’enseignement et d’apprentissage à l’UGHE et espèrent approfondir le partenariat avec l’Université de l’EMNO. 

Le Dr Haggarty se réjouit de continuer à travailler avec l’UGHE et Partners in Health, basé à Boston, pour concevoir davantage de programmes : « Ce fut un privilège d’être invités. Nous nous réjouissons de travailler sur un plan d’élaboration de programme postdoctoral pour la psychiatrie ». 

La Dre Baron, qui est à l’Université de l’EMNO depuis sa création, estime « extraordinaire » l’expérience de travail avec la population étudiante de l’UGHE et s’affaire à amener deux résidents en pédiatrie de cette université dans le Nord de l’Ontario pour y effectuer un stage au choix. 

« Ce sont des étudiantes et étudiants brillants et motivés très désireux de s’instruire. C’est aussi un privilège de voir que, depuis les trois dernières visites, l’UGHE a développé sa propre capacité d’enseignement clinique, jusqu’au point où il ne sera plus nécessaire d’avoir des professeurs invités, fait-elle remarquer ». 

Et d’ajouter : « Étant donné que nos résidents ont l’occasion d’aller à l’UGHE, nous voulions être en mesure de donner à notre tour à sa population étudiante la possibilité de venir et de voir à quoi ressemble la pédiatrie au Canada. » 

En mai 2024, le Dr Ursin Bayisenge, professeur à l’UGHE, a fait une présentation à la conférence annuelle de perfectionnement professionnel de l’Université de l’EMNO, Constellations du Nord et Connexions du Nord. Les membres du corps professoral qui ont apporté une contribution à l’UGHE pensent que l’officialisation de ce partenariat pourrait apporter des bienfaits durables aux deux universités. 

Pleins feux sur la santé publique

La semaine du 7 au 11 avril est la Semaine de la santé publique mondiale et la Semaine de la santé publique canadienne. 

Cet événement annuel souligne le travail des professionnels de la santé publique et le rôle de la santé publique dans l’amélioration des résultats pour la santé et de l’équité en santé. Le thème de la Semaine de la santé publique mondiale de 2025 est « Redéfinir l’équité : Décoloniser la santé publique pour améliorer la santé dans le monde ». 

La santé publique joue un rôle vital dans la santé et le bien-être des communautés rurales du Nord de l’Ontario. « Nous examinons les changements majeurs que nous pouvons faire au niveau sociétal qui aideront les gens à rester en bonne santé et à prévenir la maladie » a déclaré le Dr John Tuinema, médecin-hygiéniste associé et directeur de la protection de la santé à Santé publique Algoma. 

Le Dr Tuinema a terminé le programme de résidence de l’Université de l’EMNO en santé publique et médecine préventive (SPMP) en 2021 en plein milieu de la pandémie de COVID-19. Ce fut une expérience d’apprentissage unique car il fallait travailler nuit et jour pour contenir l’éclosion et tenir les gens informés. 

Même si la pandémie de COVID-19 a braqué les projecteurs sur le travail des responsables de la santé publique, le Dr Tuinema dit que le travail en santé publique est souvent invisible car une grande partie consiste à prévenir la maladie. C’est d’ailleurs l’aspect prévention qui l’a attiré dans la profession. Ce sont notamment la combinaison d’expertise médicale, la réflexion sur le tableau d’ensemble et les compétences en sciences sociales qui l’on séduit : « Quand j’ai lu un article sur une carrière en santé publique, j’ai su exactement ce que je voulais faire ». 

Le Dr Tuinema encourage toute personne qui souhaite se renseigner sur une carrière en santé publique à explorer le domaine en contactant des professionnels locaux de la santé publique, en parlant avec les dirigeants de programme de SPMP d’établissements comme l’Université de l’EMNO, ou d’effectuer des stages au choix dans des organismes de santé publique. 

Une carrière en santé publique offre une occasion unique d’effectuer un changement systémique durable qui améliore des vies sur une grande échelle. Les professionnels de la santé publique se penchent sur les déterminants sociaux de la santé, comme le logement, l’éducation et la sécurité alimentaire, spécialement pour les communautés du Nord, rurales et autochtones. En se concentrant sur la prévention de la maladie, la promotion de la santé et l’élaboration de politiques, ils aident à améliorer la santé des communautés. 

Selon le Dr Tuinema, « Même si vous ne prévoyez pas de devenir médecin spécialiste de la santé publique, il peut être bénéfique dans n’importe quel domaine de la médecine de comprendre les principes de la santé publique. Il y a des leçons à tirer de la santé publique pour toutes les spécialités médicales. La santé publique exige de penser au-delà du patient individuel et de travailler pour améliorer la santé de la société dans son ensemble  ».  

NOSM University