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Un travail fait avec cœur : Rencontrez la Dre Naana Jumah, obstétricienne-gynécologue et promotrice de la santé maternelle en milieu autochtone 

Posted on February 15, 2024

La Dre Naana Jumah, obstétricienne-gynécologue au Centre des sciences de la santé de Thunder Bay et professeure adjointe à l’Université de l’EMNO, est une alliée et une promotrice de la santé maternelle en milieu autochtone, et la récente lauréate du Prix de l’éducation Carl Nimrod décerné par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Originaire du Ghana, encore enfant lors de son arrivée à Thunder Bay, boursière Rhodes, titulaire d’un doctorat en génie et médecin formée à Harvard, la Dre Jumah a choisi de revenir exercer dans sa ville. 

Elle n’hésite pas à nommer les modèles de rôle qui l’ont inspirée, en commençant par Moffat Makuto, organisateur du Regional Multicultural Youth Center à Thunder Bay. 

« Peu après mon arrivée au Canada, encore enfant, j’ai fait partie de ce groupe de jeunes. Nous voyagions dans la région et offrions des programmes pour les élèves du secondaire dans tout le Nord-Ouest de l’Ontario et dans les réserves. Nous, immigrants et réfugiés, avons constaté que les enfants qui avaient le plus de difficultés à s’adapter à la vie dans le soi-disant « Canada » étaient des enfants des réserves. Cela m’a marquée. C’était un domaine dans lequel je voulais continuer de travailler et faire quelque chose d’utile. » 

La Dre Jumah a d’abord suivi une formation en génie couronnée d’un doctorat de l’University of Oxford où elle était boursière Rhodes : « J’adorais le génie mais le type d’interactions que j’avais eu en travaillant avec Moffat dans le groupe de jeunes, connaître les gens et faire partie de leur vie, me manquaient. J’ai posé ma candidature en médecine en espérant faire les deux ». 

Au départ, elle n’avait pas l’intention de se lancer dans l’obstétrique et la gynécologie, mais quand un proche membre de la famille est décédé, elle a dû réarranger ses stages de médecine. Le résultat a été un long externat en obstétrique, gynécologie et oncologie gynécologique qui l’a séduite : « J’ai réalisé que l’obstétrique et la gynécologie regroupaient tous mes intérêts. Il y avait une combinaison de clinique et de travail dans la salle d’opération, en plus de l’option de défendre des intérêts car les problèmes étaient importants. La combinaison de compétences cadrait vraiment bien ». 

La Dre Jumah est devenue une solide porte-parole et alliée. Elle a appuyé de nombreuses initiatives visant à améliorer la santé maternelle des Autochtones, y compris travailler avec le Confederation College pour former des femmes autochtones au travail de soutien infantile et maternel à titre non professionnel, et créer un programme d’études pour former de la main-d’œuvre en santé en mesure de fournir des soins respectueux de la culture qui encouragent les communications et la confiance chez les patients. 

Le travail dont elle est le plus fière est le soutien à sa collègue, Lisa Bishop, pour élaborer un programme de sages-femmes autochtones à Thunder Bay dans le cadre d’un modèle de financement spécial pour les sages-femmes autochtones du ministère de la Santé. Elle a appuyé la demande de financement du programme et apporte de l’aide à l’hôpital lorsqu’une patiente a besoin de soins obstétricaux. 

« C’est étonnant de voir l’expansion, dit-elle. J’ai joué un petit rôle en essayant d’être une alliée efficace. Je pense que c’est quelque chose de tangible que nous pouvons faire en tant que fournisseurs de soins sur le chemin vers la réconciliation. C’est la bonne chose à faire pour les patients et c’est dans la lignée des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, c.-à-d., davantage de fournisseurs de soins autochtones qui prodiguent des soins dans le respect de la culture. » 

« Parce que je suis médecin noire et immigrante, les défis que connaissent les patients sont plus évidents pour moi que pour les médecins qui ont des antécédents différents. » 

Pour la Dre Jumah, le Mois de l’histoire des Noirs est une période pour reconnaître l’ampleur des contributions des Canadiens noirs qui sont ici depuis des générations, ainsi que des immigrants des Caraïbes et d’Afrique : « Le mois de l’histoire des Noirs souligne l’importance des Canadiens noirs dans l’ensemble du pays. Je pense que leurs contributions sont souvent reconnues dans les sports, les arts et les divertissements, mais à part cela, elles passent souvent inaperçues, ce qui est un stéréotype de ce que sont les Noirs. Nous sommes bons dans les sports, nous sommes bons dans la musique, mais nous ne sommes pas à la hauteur ailleurs, comme dans le domaine intellectuel ou technique. Le Mois de l’histoire des Noirs permet de braquer les projecteurs sur la communauté dans son ensemble. Cela fait beaucoup pour briser les barrières et éliminer ces stéréotypes.