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Une diplômée de l’EMNO surmonte des défis incroyables

Posted on June 14, 2021

Le parcours de la Dre Jenny Thomas vers l’école de médecine a été marqué par un courage et une détermination sans faille pour surmonter les obstacles. Sa capacité de vaincre les difficultés en dit beaucoup sur sa force personnelle. Ce qu’elle espère que les lecteurs retiendront est l’inspiration de réaliser un rêve personnel.

Enfant, Jenny était avide d’apprendre et était obnubilée par les sciences mais sa famille n’avait pas les moyens de payer les droits de scolarité universitaires : « D’aussi loin que je me souvienne, je visais l’école de médecine. J’aime les sciences et j’aime apprendre, mais ma famille n’avait pas d’argent ».

Ce n’est que plus tard, après avoir eu divers emplois, comme enseigner l’art, et ensuite ouvrir plusieurs petits magasins pour enfants, qu’elle a fini par avoir les moyens et trouver assez de temps pour obtenir son grade de premier cycle en arts et sciences sur le campus d’Orillia de la Lakehead University.

« J’hésitais à retourner à l’université parce que je gérais trois magasins, élevais quatre enfants et avais cessé mes études depuis longtemps. Je me demandais si je pourrais m’y remettre. Il est facile de douter de soi parfois, et pourtant je savais que ma vocation était d’être médecin; alors j’ai fait le premier pas et présenté ma demande d’admission à Lakehead. » Avec détermination et courage , elle s’est lancée dans son premier grade. Cependant, un autre obstacle a surgi en milieu de session quand elle a appris des nouvelles difficiles : « On m’a diagnostiqué un cancer à l’automne. Après avoir attendu plus de dix ans pour aller à l’université, je me suis demandé ‘pourquoi maintenant?’ Naturellement, c’était une horrible nouvelle à entendre et à partager avec ma famille. »

Sans médecin de famille local, Jenny a dû faire régulièrement des allers-retours de trois heures à Toronto pour ses traitements et opérations chirurgicales, ce qui lui a ouvert les yeux sur les disparités et iniquités de la santé en milieu rural. À ce stade, elle devait décider de continuer ou d’arrêter ses études.

« Après m’être remise du cancer, j’avais une nouvelle raison d’être et fait ainsi face à ma mortalité. J’en suis arrivée à réaliser que j’avais toujours rêvé d’étudier la médecine. J’avais une deuxième chance de réaliser mon rêve. Alors, j’ai mis toute mon énergie dans le retour aux études à temps plein à l’université. Partie d’un diagnostic de cancer, j’ai fini première de ma classe à la collation des grades quatre ans plus tard. »

L’obtention de ce grade a marqué un autre pas vers l’école de médecine : « J’ai posé ma candidature à l’EMNO mais n’ai pas été acceptée la première fois. Il est très commun de ne pas être admis dès le premier essai. J’étais déterminée! J’avais la profonde conviction que l’EMNO était pour moi. Je voulais être médecin de famille dans le Nord de l’Ontario. J’avais fait l’expérience de ne pas avoir de médecin de famille local et je voulais pouvoir aider les familles. »

Elle a de nouveau posé sa candidature à l’EMNO et attendait de savoir si elle aurait une entrevue quand la tragédie a de nouveau soudainement frappé.

Son mari a eu un accident de motoneige qui l’a paralysé à partir de la taille. « J’ai reçu l’appel 20 minutes après son départ en motoneige et cet appel a changé ma vie. Votre monde peut être renversé en une seconde. Victime de traumatisme, mon mari a été transporté par air à Sunnybrook. À l’époque, je me souviens d’avoir été tout simplement très heureuse qu’il soit encore en vie et qu’il puisse encore utiliser ses bras; je savais qu’il pourrait encore prendre nos enfants dans ses bras. » »

Une longue réadaptation et des rénovations de la maison les attendaient. Pendant que Jenny apprenait à s’adapter à son nouveau rôle exigeant de soignante principale, l’offre d’admission dans la classe de 2017 de l’EMNO est arrivée.

Sa famille a pris la décision difficile et brave de déménager à Sudbury où son mari avait un meilleur accès aux services de réadaptation et où elle allait commencer ses études de médecine.

« En fin de compte, ce fut une très bonne décision. Mes enfants et mon mari ont vraiment accepté la communauté et les gens d’ici. Le plus difficile a été l’adaptation à notre nouvelle vie avec la paralysie de mon mari, dit Jenny. Nous avons dû nous habituer à cette nouvelle vie, et je serai pour toujours reconnaissante à ma communauté d’origine de m’avoir soutenue, et à ma nouvelle communauté et mes camarades de classe qui ont été merveilleux avec moi. J’ai les larmes aux yeux juste à y penser. Je n’aurais pas pu y arriver sans eux. »

Elle dit que les énormes obstacles qu’elle a rencontrés ont été gérables grâce au soutien d’amis, de la famille, de sa classe et de l’EMNO. Au fil des ans, ses camarades de classe ont aussi enduré des pertes personnelles et des problèmes de santé, et elle a pu à son tour les faire profiter de la bonté dont ils avaient preuve à son égard et les soutenir.

« Tout ce que nous avons traversé, y compris les défis de la pandémie, a créé une classe très soudée. Nous nous sommes unis et entraidés, même lorsque nous étions dispersés dans différentes communautés, quelque chose que je ferai quand j’exercerai. Parler à des patients qui traversent des défis personnels, compatir avec les soignants et reconnaître les symptômes de l’épuisement professionnel sont très évocateurs. »

En réfléchissant au passé, Jenny dit que ce sont tous les hauts et les bas de la vie qui l’inspirent à aller de l’avant : « J’ai rêvé de la médecine familiale toute ma vie. En tant que médecin, on rencontre une personne quand elle est enfant ou plus tard dans la vie et on la voit traverser des hauts et des bas. J’aime vraiment être en mesure de travailler avec les gens et de les aider. J’apprécie ce que j’ai acquis dans mes propres expériences. »

Ce que Jenny apprécie le plus à l’EMNO est son accent sur l’équité, l’inclusion et la diversité : « J’ai remarqué les divers antécédents de mes camarades de classe. Ils pouvaient appliquer leurs propres connaissances dans des séances d’apprentissage en petits groupes et c’était réellement dynamique. Quand on travaille sur des cas précis, des problèmes sociaux ou des injustices, et qu’il y a des gens qui viennent de divers milieux (ils n’ont pas tous pris le même chemin direct vers l’école de médecine), le groupe peut tirer des leçons du vécu des autres. »

« Je pense que le processus d’admission de l’EMNO qui sélectionne des personnes passionnées pour la médecine dans le Nord de l’Ontario est exceptionnel. Il ne s’agit pas seulement de vos grades et notes, mais du potentiel de chacun de faire quelque chose pour sa communauté. »

La Dre Jenny Thomas a obtenu un jumelage en médecine familiale à Sudbury et commencera sa résidence le mois prochain. Elle espère que son récit inspirera d’autres à suivre leurs rêves et à apprécier les systèmes de soutien qu’ils ont dans la vie. Deux de ses enfants espèrent eux aussi devenir un jour médecins.