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Célébrons les contributions uniques du corps professoral francophone de médecine

Posted on March 23, 2022

Le corps professoral francophone de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) vient de divers milieux francophones et est fier d’exercer la médecine en français. En ce mois de mars, le mois de la francophonie, écoutez les perspectives de quelques membres francophones du corps professoral sur leurs expériences uniques concernant le traitement de la communauté grandissante de nouveaux arrivants, immigrants réfugiés et personnes âgées et enfants francophones et franco-ontariens dans le Nord de l’Ontario.


Dre Amel Abdallah

La Dre Amel Abdallah, professeure adjointe à l’EMNO et médecin de famille au sein de l’Équipe de santé familiale de Fort William à Thunder Bay, parle français, arable et anglais. Elle a effectué ses études en français à Tunis avant de déménager au Canada, et après sa résidence en médecine familiale rurale en Alberta, elle s’est installée à Thunder Bay.

« Je suis originaire de Tunisie, en Afrique du Nord. Comme dans d’autres colonies françaises, j’ai appris le français classique à l’école élémentaire. J’ai immigré au Canada en 1985 et vécu à Montréal où je me suis familiarisée avec le français québécois. J’ai ainsi la chance de maîtriser divers dialectes et accents français. »

Elle ne parlait pas du tout anglais à son arrivée à Thunder Bay mais se souvient d’avoir immédiatement établi des liens avec la communauté francophone par l’entremise de l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO) pour obtenir du soutien.

« J’ai noué des liens amicaux avec des francophones de Thunder Bay et mes enfants ont fréquenté l’école d’immersion en français ». Elle a aussi de la famille en France et en Belgique, ce qui lui permet de connaître plusieurs dialectes français. La diversité est utile dans son métier. Elle se souvient d’une mère francophone qui est venue la consulter pour un problème médical délicat et voulait que son fils, alors adolescent, fasse la traduction pour elle.

« Elle était vraiment contente que je parle français car elle avait quelques symptômes génito-urinaires et était gênée de les aborder en présence de son fils. Elle était très contente que je m’adresse à elle en français et préserve ainsi la confidentialité. J’ai aussi prodigué des soins obstétriques à des patientes francophones pendant le travail et l’accouchement. Il est beaucoup plus facile de communiquer lorsque vous pouvez parler la langue de l’autre personne et pouvez comprendre ce qu’elle vous dit puis transmettre les renseignements à chaque personne engagée dans ses soins. »

Selon la Dre Abdallah, l’importance de communiquer avec des patients francophones est une valeur que l’EMNO appuie et transmet : « Je félicite l’EMNO de fournir à la population étudiante en médecine de bonnes occasions d’effectuer des entrevues en français dans les ‘séances d’aptitudes cliniques’. »


Dr Alex Anawati

« J’ai remarqué que de plus en plus d’immigrés récents dont la première langue est le français élisent domicile au Canada. Les francophones se disent souvent soulagés de pouvoir parler de leurs soucis de santé en français » affirme le Dr Alex Anawati, diplômé de l’EMNO (MD 2009), professeur agrégé, coordonnateur de la santé mondiale et médecin urgentiste à Horizon Santé-Nord (HSN) à Sudbury.

Le Dr Anawati est un francophone originaire de Sturgeon Falls qui a des racines francophones internationales : « Je parle le français canadien du Nord de l’Ontario, marqué par l’influence de mon père qui a appris le français en Égypte. Ma mère, qui a grandi à North Bay, parle aussi français. Nous avons de la famille en France et au Québec, et toutes ces influences m’aident à garder mes racines bien vivantes et diverses. »

« La diversité du vocabulaire et de la langue augmente à mesure que je l’utilise et l’écoute, que je parle avec des Franco-Ontariens du Nord de l’Ontario, des immigrants récents ou les membres de ma famille et mes amis francophones du Canada et de partout dans le monde. »

En parlant français quotidiennement au Service d’urgence de HSN, le Dr Anawati pratique l’offre active, une méthode exemplaire éprouvée utilisée pour améliorer la prestation des soins aux francophones en faisant exprès de parler d’abord en français. Il parle aussi français régulièrement avec des collègues.

« Je parle français avec des experts-conseils et d’autres membres de l’équipe de soins. En fait, j’aime beaucoup parler en français avec le personnel infirmier, les médecins, les administrateurs et les intervenants francophones. J’enrichis continuellement mon vocabulaire médical. »

« Je pense que les mots que nous choisissons et la langue que nous utilisons révèlent beaucoup sur nous. Un vocabulaire riche et l’articulation créative des idées et des pensées peuvent être inspirants. Je cherche toujours à enrichir mon vocabulaire et à trouver des moyens originaux d’établir des liens avec les gens au moyen des mots et de la langue utilisés au point de service et dans le travail de promotion des intérêts. »


Dre Meghan Cusack

« Je parle le français du Nord de l’Ontario/Sudbury mélangé au français d’Ottawa où j’ai passé dix ans lors de mes études postsecondaires » indique la Dre Meghan Cusack, professeure adjointe à l’EMNO.

« J’ai de profondes racines dans le Nord de l’Ontario grâce à de la famille qui est venue de Québec pour s’installer à Vallée-Est il y a plusieurs générations. Je parle seulement français à mes enfants maintenant car les membres francophones de ma famille sont décédés ou ont déménagé. Nous nous affairons à conserver notre culture franco-ontarienne ensemble. »

Selon la Dre Cusack, les personnes âgées, les immigrants et les enfants de foyers francophones comptent le plus sur la sensibilité linguistique du français parlé : « Ils peuvent comprendre l’anglais dans une certaine mesure, mais comme un patient me l’a dit, ‘Lorsque je suis malade, je suis malade en français’ ».

« Souvent, des patients francophones reçoivent des soins dangereux à cause de l’insensibilité linguistique. Mon but est d’éduquer la population étudiante en médecine de tous les niveaux afin d’éviter à tout prix ces pièges pour les patients. » Elle pense que le mandat de l’EMNO de promouvoir la responsabilité sociale et son engagement à faire avancer les modèles de prestation des soins dans les régions francophones, autochtones, rurales et éloignées est unique et nécessaire.

« Très peu d’établissements médicaux ont le mandat d’améliorer les soins pour la communauté franco-ontarienne. L’EMNO a récemment élargi sa capacité de soutenir la population étudiante francophone et francophile, en plus d’aider leurs collègues étudiants anglophones à reconnaître l’importance des soins respectueux de la langue et de la culture et à les prodiguer. Il y a encore des progrès à faire, mais je suis encouragée de voir que les efforts se poursuivent au fil des ans. »

« Je suis très fière des étudiantes et étudiants avec lesquels j’ai travaillé dans les années depuis que je suis chef clinique francophone au premier cycle. Ils ont fait preuve de résilience, d’engagement et de passion incroyables lors de leur formation pour mieux servir notre communauté francophone. J’attends avec plaisir l’ajout de contenu francophone supplémentaire dans le programme d’études alors que nous continuons de promouvoir la sécurité linguistique et culturelle pour tous les patients dans nos milieux de santé. »