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Améliorer les systèmes de production alimentaire pour répondre aux besoins de la population nord-ontarienne

Comment améliorer nos systèmes de production alimentaire et agricoles pour mieux répondre aux besoins de toute la population?

Michaela Bohunicky, diplômée du PSDNO à l’EMNO, explorera cette question dans son programme de maîtrise en sciences de la santé à la Lakehead University qu’elle commencera cet automne. Elle travaillera avec le professeur Charles Levkoe, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en systèmes de production alimentaire durables.

Avant de venir à l’EMNO, Mme Bohunicky était à l’University of Manitoba où elle faisait partie d’une équipe de recherche sur la souveraineté alimentaire, c.-à-d., l’idée que tout le monde a droit à des aliments sains et appropriés à la culture et produits selon des méthodes écologiques et durables, et de définir ses propres systèmes de production alimentaire et agricoles.

« Étudier la souveraineté alimentaire et participer à des recherches m’ont réellement fait voir les conséquences des déterminants sociaux, politiques et environnementaux sur la nutrition et la santé, et ont apporté la réponse à beaucoup de questions sur l’insécurité alimentaire de mon peuple et l’existence des iniquités en santé. »

Après le PSDNO en 2017, elle a accepté le poste de planificatrice du système de production alimentaire dans la Nation Nishnawbe Aski (NAN) où elle participe à des initiatives visant l’autodétermination alimentaire. Cette expérience et ses stages dans le PSDNO à la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits à Ottawa et à Roots to Harvest à Thunder Bay, l’ont incitée à continuer de s’instruire sur le système autochtone de production alimentaire au cours de ses recherches liées à sa maîtrise.

Elle veut surtout voir comment l’amélioration des relations entre les Autochtones et les colons peuvent donner lieu à une meilleure politique alimentaire aux niveaux local, régional, national et même international.

« J’ai vraiment beaucoup de chance de pouvoir glaner des renseignements sur la façon d’utiliser l’alimentation comme outil de réhabilitation et de résurgence. J’aimerais beaucoup explorer comment moi et d’autres colons pourrions lui faire une place et la promouvoir. »

Mme Bohunicky participe également depuis peu à Critical Dietetics, un mouvement de diététistes qui explore les questions de genre, de race, de classe, de capacité, de taille et d’expression créative en relation avec l’alimentation et la diététique : « Je vois Critical Dietetics comme une façon d’explorer des domaines que nous avons manqués durant notre formation mais qui sont pertinents dans notre travail. Les diététistes ont un domaine unique d’expertise et apportent un morceau important du casse-tête, mais nous pouvons apprendre beaucoup et repousser nos limites en effectuant des recherches interdisciplinaires en milieu communautaire. »

Sa compréhension grandissante du contexte social, politique et environnemental dans lequel elle exerce est et demeurera au premier plan de ses recherches : « Mes expériences de ces dernières années m’ont fait comprendre combien il est important que les diététistes canadiens comprennent le contexte colonial des systèmes de production alimentaire et qu’ils travaillent pour les changer. »

isez d’autres histoires comme celle-ci dans l’édition la plus récente de Le Scope.

Dre Marina Ulanova revient sur 13 années de découvertes.

La Dre Ulanova étudie l’infection à Haemophilus influenzae dans le Nord de l’Ontario depuis son arrivée il y a 13 ans dans le corps professoral de l’EMNO.

Elle a expliqué que malgré son nom, Haemophilus influenzae n’a rien à voir avec la grippe. Même si la grippe est causée par le virus influenza, Haemophilus influenzae est une infection bactérienne. Il en existe plusieurs types qui peuvent provoquer des infections invasives et des maladies graves comme la pneumonie, la méningite, la septicémie et l’épiglottite qui peuvent toutes entraîner une invalidité permanente ou la mort.

Selon l’Agence de santé publique du Canada, avant 1990, Haemophilus influenzae de type B (HiB) était la cause la plus commune de méningite infantile dans le pays. Au début des années 1990, un vaccin contre ce type particulier de bactérie était largement disponible, ce qui a fait que les infections à HiB sont devenues incroyablement rares.

Cependant, alors que le taux d’infections à HiB a commencé à baisser au Canada, des infections causées par d’autres types d’Haemophilus influenzae ont fait leur apparition, en particulier celle de type A (HiA).

Tout au long de sa carrière à l’EMNO, la Dre Ulanova et son équipe ont fait des découvertes importantes sur HiA, y compris sa prévalence dans le Nord-Ouest de l’Ontario et dans les populations autochtones de la région, ainsi que sur les défenses immunitaires naturelles contre cette infection.

Une de ses études a révélé que la moitié des infections à Haemophilus influenzae dans le Nord-Ouest de l’Ontario depuis 2002 sont causées par HiA, par rapport à 5 pour cent dans le reste de la province. De plus, il semble que le Nord-Ouest de l’Ontario affiche la plus forte incidence d’infections invasives à HiA que toute autre région du pays après le Nunavut.

Son équipe a aussi découvert que le taux d’infections invasives à HiA était beaucoup plus élevé dans les populations autochtones de la région que dans les populations non autochtones.

Les données provenant de cette étude ont largement contribué à la mise au point d’un nouveau vaccin contre HiA qui est actuellement à l’essai au Conseil national de recherches.

La Dre Ulanova est fière que son étude ait pu trouver le problème et contribué à la solution : « Quand j’ai commencé cette étude, le Programme de surveillance active des effets secondaires associés aux vaccins (IMPACT), un programme fédéral, signalait uniquement les cas d’infections invasives à HiA relevés dans 12 hôpitaux canadiens pour enfants, et les plus proches étaient ceux de Winnipeg et d’Ottawa. Notre région n’était tout simplement pas représentée dans ces données. Par conséquent, nous étions bien plus avancés et avons pu déterminer l’importance du problème pour la population du Nord-Ouest de l’Ontario car nous avons découvert des cas graves parmi les jeunes enfants dans des communautés des Premières Nations. »

Les possibilités de collaborer avec des médecins, des étudiants et des communautés autochtones dans la province, y compris la Nation Nishnawbe Aski, lui ont permis d’étudier des questions cliniques pertinentes pour la population desservie par l’EMNO, et l’ont aidée à contribuer à l’amélioration de la qualité des soins.

« Avant d’arriver à l’EMNO, j’avais fait des recherches fondamentales qui m’ont permis d’étudier beaucoup de questions intéressantes, mais je n’étais jamais vraiment sortie du laboratoire. Aujourd’hui, constater l’incidence de mes recherches est un sentiment incroyable, et tout cela a été possible grâce à l’EMNO. »

 

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