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Le CRSRN célèbre 25 ans de recherches sur la santé dans le Nord

Le Centre de recherche en santé dans les milieux ruraux et du Nord (CRSRN) de l’Université Laurentienne a célébré son 25e anniversaire plus tôt cette année.

Appelé à l’origine « Unité de recherche sur les ressources humaines sur la santé dans le Nord », le CRSRN est un centre d’enseignement et de recherche appliquée qui effectue des recherches interdisciplinaires sur la santé dans les régions rurales en mettant l’accent sur l’amélioration des services de santé, l’accès aux soins dans les communautés rurales et du Nord et l’enrichissement des connaissances des parties concernées du système de santé.

 

Même s’il existait avant la fondation de l’EMNO, le CRSRN et l’EMNO ont forgé un solide partenariat grâce à leur mission commune, explique Alain Gaulthier, le directeur du CRSRN : « Les questions auxquelles nous cherchons la réponse découlent directement des besoins des communautés avec lesquelles nous travaillons et non pas nécessairement de notre curiosité. Par conséquent, nos objectifs et la responsabilité sociale de l’EMNO s’alignent fort bien ».

La mission originale du CRSRN était d’étudier des questions touchant les ressources humaines en santé dans le Nord de l’Ontario. Cependant, sa portée a évolué parallèlement aux besoins de la population : « Au cours des 25 dernières années, le centre de recherche sur les ressources humaines en santé est devenu un centre de recherche en équité en santé dans les milieux ruraux et du Nord. Il s’intéressait surtout aux problèmes de ressources humaines, comme les pénuries de médecins, alors qu’il met aujourd’hui l’accent sur des sujets plus divers comme la santé des Autochtones, les services de santé en français, l’accès des personnes marginalisées aux services et d’autres sujets semblables ».

Les recherches au CRSRN reposent sur cinq « piliers » : les ressources humaines en santé, la santé des francophones, la santé des Autochtones, les recherches sur les soins virtuels, et les enquêtes intégrées sur l’impact de l’EMNO.

Dans le cadre des recherches sur l’impact de l’EMNO dans le Nord, les chercheurs du CRSRN effectuent un suivi pluriannuel des étudiants et des diplômés, évaluent les expériences des diplômés en médecine familiale qui exercent dans le Nord de l’Ontario, ainsi que la contribution de l’École au nombre de médecins et de chirurgiens qui exercent dans le Nord de l’Ontario et son impact économique dans la région.

À ses débuts, le CRSRN a aussi mené plusieurs études qui, sans indépendamment de l’établissement de l’EMNO, ont révélé la nécessité d’une solution à long terme aux iniquités en santé dans le Nord, et apporté la preuve qu’une école de médecine pouvait être une option viable. Entre autres, il a évalué les programmes actuels de formation en médecine rurale et exploré le lien entre la formation en médecine dans les milieux ruraux et l’installation des médecins dans ces régions.

La relation entre les deux établissements fait entrer en jeu autant le corps professoral que les étudiants, explique M. Gaulthier. Le CRSRN s’allie aux chercheurs-professeurs de l’EMNO en leur fournissant un endroit pour mener leurs recherches, et a accueilli de nombreux chercheurs qui sont devenus des étudiants de l’EMNO : « C’est fantastique de voir nos chercheurs devenir étudiants car grâce à leur expérience, ils possèdent les compétences et outils nécessaires pour être médecins-chercheurs et bien comprendre le contexte rural et du Nord de l’Ontario en prévision de leur formation en médecine ».

Dans l’ensemble, M. Gaulthier dit que le 25e anniversaire montre que la vision d’origine du CRSRN a résisté à l’épreuve du temps : « En recherche, il faut souvent se réinventer en fonction des occasions qui se présentent, et le fait que nous soyons encore ici 25 ans plus tard avec la vision d’améliorer les soins dans le Nord est assez remarquable. Nous avons créé un lieu durable de production de connaissances dans le Nord et j’espère qu’il existera encore dans 25 ans et après ».

Lisez d’autres histoires comme celle-ci dans l’édition la plus récente de Le Scope.

Mieux travailler ensemble

Un groupe de chercheurs de l’EMNO étudie la dynamique de la gestion des commotions cérébrales dans les équipes interprofessionnelles.

L’équipe est dirigée par les chercheurs principaux, la Dre Tara Baldisera, médecin de famille et professeure agrégée à l’EMNO, le Dr Jairus Quesnele, spécialiste clinique de la chiropratique et professeur agrégé à l’EMNO, et Shannon Kenrick-Rochon, infirmière praticienne, professeure en sciences infirmières au Cambrian College et à l’Université Laurentienne, et chargée de cours à l’EMNO. Font également partie de l’équipe, Sylvain Grenier, professeur en sciences de l’activité physique, et Michelle Laurence, technologue agréée de laboratoire, tous deux membres du corps professoral à l’École des sciences de l’activité physique de l’Université Laurentienne, et Matthew Baker, auxiliaire de recherche et étudiant à l’Université Laurentienne.

 

Les commotions cérébrales peuvent avoir des incidences sur de nombreux systèmes du corps. C’est pourquoi l’approche interprofessionnelle est largement considérée comme une pratique exemplaire et la norme de soins recommandée par la Fondation ontarienne de neurotraumatologie et Concussions Ontario.

L’équipe de recherche explore l’influence de facteurs comme les communications et les compétences collectives d’une équipe interprofessionnelle de soins sur le rétablissement des patients victimes de commotion cérébrale.

La Dre Baldisera explique que depuis deux ans, l’équipe suit et traite des hommes et des femmes d’équipes interuniversitaires de l’Université Laurentienne victimes de commotion cérébrale. Elle examine en particulier l’efficacité des équipes interprofessionnelles de gestion des commotions cérébrales dans le diagnostic et le traitement des blessures, dans l’optique du retour au jeu et du retour aux études, en mesurant les taux de rétablissement et l’évolution vers le syndrome post-commotion cérébrale.

Selon M. Quesnele, même si l’étude n’est pas encore terminée, l’équipe possède des résultats préliminaires prometteurs : « Nous voyons les athlètes reprendre le jeu plus tôt dans l’ensemble, et moins de cas de longue durée dans la deuxième année de suivi que dans la première année. Nous essayons actuellement d’en trouver la raison mais pensons de prime abord que les meilleurs taux de rétablissement de certains athlètes sont dus à notre approche plus efficace et collaborative ».

Il attribue également les résultats positifs à l’élargissement de l’équipe pendant la deuxième année de suivi et aux communications plus structurées avec les Services d’accessibilité de l’Université et avec les athlètes eux-mêmes : « Nous avons pu ajouter des membres clés à l’équipe, ce qui nous a permis de concevoir des stratégies personnalisées de traitement et de cibler plus efficacement les déficits découlant des commotions cérébrales ».

Les chercheurs pensent que la cohésion de l’équipe elle-même et les relations qu’elle a établies peuvent aussi influencer les progrès des athlètes.

Ils ont ajouté la satisfaction des patients dans leurs outils d’évaluation afin de mieux comprendre l’effet de la gestion interprofessionnelle des commotions cérébrales dans ce contexte, indique la Dre Baldisera : « Nous examinons la dynamique interne de l’équipe et notre fonctionnement dans notre cadre communautaire. Qu’est-ce qui fait de nous une meilleure équipe et améliore les soins axés sur les patients? ».

Avec l’aide de deux lauréates de la Bourse de recherche d’été du doyen pour les étudiants en médecine, Eve Boissoneault et Emily Aleska, l’équipe a aussi pu explorer l’incidence des différences sexuelles dans les taux de rétablissement ainsi que d’autres éléments du processus de rétablissement.

Pour la Dre Baldisera, peu importe les éléments de la dynamique de l’équipe qui influencent les résultats de la stratégie de gestion interprofessionnelle des commotions cérébrales, le but ultime est de prodiguer les meilleurs soins possibles aux patients : « Les patients n’ont pas tous besoin que chaque fournisseur de soins qui peut traiter les commotions cérébrales participent aux soins. Nous voulons que notre équipe fonctionne d’une façon qui permet aux patients d’obtenir les soins particuliers dont ils ont besoin ».

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Améliorer les systèmes de production alimentaire pour répondre aux besoins de la population nord-ontarienne

Comment améliorer nos systèmes de production alimentaire et agricoles pour mieux répondre aux besoins de toute la population?

Michaela Bohunicky, diplômée du PSDNO à l’EMNO, explorera cette question dans son programme de maîtrise en sciences de la santé à la Lakehead University qu’elle commencera cet automne. Elle travaillera avec le professeur Charles Levkoe, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en systèmes de production alimentaire durables.

Avant de venir à l’EMNO, Mme Bohunicky était à l’University of Manitoba où elle faisait partie d’une équipe de recherche sur la souveraineté alimentaire, c.-à-d., l’idée que tout le monde a droit à des aliments sains et appropriés à la culture et produits selon des méthodes écologiques et durables, et de définir ses propres systèmes de production alimentaire et agricoles.

« Étudier la souveraineté alimentaire et participer à des recherches m’ont réellement fait voir les conséquences des déterminants sociaux, politiques et environnementaux sur la nutrition et la santé, et ont apporté la réponse à beaucoup de questions sur l’insécurité alimentaire de mon peuple et l’existence des iniquités en santé. »

Après le PSDNO en 2017, elle a accepté le poste de planificatrice du système de production alimentaire dans la Nation Nishnawbe Aski (NAN) où elle participe à des initiatives visant l’autodétermination alimentaire. Cette expérience et ses stages dans le PSDNO à la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits à Ottawa et à Roots to Harvest à Thunder Bay, l’ont incitée à continuer de s’instruire sur le système autochtone de production alimentaire au cours de ses recherches liées à sa maîtrise.

Elle veut surtout voir comment l’amélioration des relations entre les Autochtones et les colons peuvent donner lieu à une meilleure politique alimentaire aux niveaux local, régional, national et même international.

« J’ai vraiment beaucoup de chance de pouvoir glaner des renseignements sur la façon d’utiliser l’alimentation comme outil de réhabilitation et de résurgence. J’aimerais beaucoup explorer comment moi et d’autres colons pourrions lui faire une place et la promouvoir. »

Mme Bohunicky participe également depuis peu à Critical Dietetics, un mouvement de diététistes qui explore les questions de genre, de race, de classe, de capacité, de taille et d’expression créative en relation avec l’alimentation et la diététique : « Je vois Critical Dietetics comme une façon d’explorer des domaines que nous avons manqués durant notre formation mais qui sont pertinents dans notre travail. Les diététistes ont un domaine unique d’expertise et apportent un morceau important du casse-tête, mais nous pouvons apprendre beaucoup et repousser nos limites en effectuant des recherches interdisciplinaires en milieu communautaire. »

Sa compréhension grandissante du contexte social, politique et environnemental dans lequel elle exerce est et demeurera au premier plan de ses recherches : « Mes expériences de ces dernières années m’ont fait comprendre combien il est important que les diététistes canadiens comprennent le contexte colonial des systèmes de production alimentaire et qu’ils travaillent pour les changer. »

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