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Aider à combler les pénuries de psychiatres

Posted on July 21, 2021

La Dre Zoe Michano-Furlotte, diplômée de l’EMNO (MD 2016, B.Sc.N. Lakehead University), a terminé sa quatrième année de résidence en psychiatrie à Thunder Bay et entame sa cinquième et dernière année. Membre de la Première Nation Biigtigong Nishnaabeg, elle est originaire de Caramat, qui fait maintenant parti de la communauté de Geraldton.

« J’espère travailler au Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay et avec des communautés autochtones régionales pour améliorer l’accès et les services de santé mentale » dit-elle.

« J’ai le plus grand rêve d’élargir mon champ d’exercice pour me spécialiser en santé mentale des Autochtones et en santé mentale périnatale et postnatale des femmes en me concentrant sur le traumatisme intergénérationnel. »

Zoe a récemment terminé un stage au choix dans le programme prénatal de l’Hôpital Mount Sinai, effectué par l’entremise du Women’s College. À son avis, la principale raison de sa progression dans sa carrière est la possibilité d’effectuer sa résidence à l’EMNO.

« Je suis très orientée sur la famille et c’est très important de pouvoir faire ma résidence ici chez moi, dans le Nord de l’Ontario à l’EMNO. C’est important que je sois ici pour mes neveux et ma nièce. Je suis proche de mes parents, de ma sœur et de mes grands-mères. Le soutien familial est un immense facteur dans ma réussite dans le programme de résidence. Le soutien de mon fiancé et de ma famille sont des facteurs importants pour assurer mon succès dans mon programme de résidence. »

Elle estime que sa résidence à l’EMNO est unique parce qu’elle laisse de la latitude et que ses précepteurs lui ont donné l’impression qu’elle fait partie d’une famille. Elle est proche du directeur du programme et du directeur local qu’elle décrit comme très attentionnés. « Je ne crois pas que ce soit le cas dans les grands programmes de psychiatrie à Toronto et ailleurs en Ontario. »

Ce qui l’a frappée dans le programme d’études de médecine sont les expériences dans les communautés autochtones : « Nous travaillons là-dessus dans le programme de résidence, c.‑à-d., élaborer un volet autochtone pour la collaboration en psychiatrie avec l’University of Toronto et la McMaster University ».

Le défi pour le moment est le manque de psychiatres dans tout le Nord de l’Ontario et les très longues listes d’attente pour obtenir des soins.

« Malheureusement, nous n’avons pas assez de psychiatres à Thunder Bay. Ce qui nous amène à la question ‘Comment offrir des soins psychiatriques dans les communautés rurales et éloignées alors que nous ne pouvons pas offrir suffisamment de services de santé mentale dans nos centres tertiaires?’ De plus, pour avoir accès à des stages au choix pendant la résidence dans les communautés rurales, nous devons avoir assez de psychiatres en poste pour appuyer l’enseignement. Je pense que cela changera car beaucoup de nouveaux psychiatres sont restés exercer au Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay. »

Son rêve est de faire partie de la solution aux lacunes dans les soins, de jouer un rôle dans le changement et de militer pour que davantage de psychiatres du Nord de l’Ontario restent dans le Nord pour prodiguer des soins. « Mon but ultime est d’aller dans les communautés et de leur apporter des soins ».

Elle souligne les importantes améliorations que les partenaires en santé ont effectuées, notamment le St. Joseph’s Care Group à Thunder Bay et le Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay qui ont recruté activement des psychiatres ces dernières années. Cependant en raison de la demande accrue couplée à la pandémie, Zoe dit qu’il est nécessaire que la Province augmente le financement et les soins psychiatriques. Il faudrait également augmenter les services en clinique externe de programmes particuliers, notamment en néphrologie, cancérologie et soins de maternité, et surtout pour atteindre les communautés rurales et éloignées.

« Ce qui est intéressant est que je connais beaucoup de résidents au début de leur formation en psychiatrie qui planifient de rester ici. C’est fantastique. C’est un signe qu’il y aura davantage de psychiatres et de possibilités grâce aux alliances thérapeutiques. Cependant, il faut régler les problèmes vitaux le plus rapidement possible. Par exemple, le taux disproportionné d’idées suicidaires et de suicides dans les populations autochtones qui sont de cinq à sept fois plus élevées que dans la population en général. »

Zoe pense que la clé est d’offrir l’accès approprié aux soins en améliorant la prise de conscience que la violence de la colonisation et le traumatisme intergénérationnel lié aux pensionnats ont conduit aux taux élevés de maladie mentale.

« Reconnaître l’effet que la colonisation et les pensionnat ont eu sur ma famille me mènent à vouloir en apprendre plus encore, à se soutenir les uns les autres et  à vouloir aider réellement. Ce travail a une grande signification dans ma vie. Je suis certainement prête à faire davantage de recherches, à établir des liens et à rencontrer les gens pour leur demander ce dont la communauté a besoin, et ensuite à essayer de défendre leur cause. »

« La médecine fait partie de ma vie depuis une décennie mais je n’en ai pas l’impression. M’instruire et m’épanouir font partie de mon objectif. Mon stage au choix aux côtés de la Dre Diane Whitney [directrice sortante du programme de psychiatrie à l’EMNO] a été un point tournant pour moi, et il est important de faire ce qui vous passionne. J’ai simplement de la chance d’avoir trouvé la psychiatrie. »