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« Quels sont les aspects positifs
de nos relations et comment en créer davantage? »

Posted on October 3, 2018
Noojamadaa

Noojamadaa : Aider à forger des relations saines avec les communautés anishnawbeks.

Marion Maar, professeure agrégée d’anthropologie médicale à l’EMNO, s’est alliée à des communautés des Premières Nations de l’île Manitoulin et à Beaudin Bennett, titulaire d’une maîtrise en relations avec les Autochtones de l’Université Laurentienne, pour créer Noojamadaa, une exposition photographique éducative sur les relations saines dans les familles et les communautés des Premières Nations.

Avant d’arriver à l’EMNO, Mme Maar a été chercheuse pendant huit ans au Aboriginal Health Access Centre sur l’île Manitoulin. En raison de ses relations de longue date avec les communautés, elle a été sollicitée pour participer à une étude en milieu communautaire sur la violence conjugale.

L’étude a montré que les femmes autochtones sont davantage victimes de violence conjugale que les femmes non autochtones, que cette violence a d’importantes conséquences sociales et sur leur santé, et que de nombreux fournisseurs de soins primaires doivent se renseigner davantage sur le rôle qu’ils devraient jouer à cet égard.

Certains buts de l’étude sont de comprendre le contexte de la violence conjugale et le rôle des fournisseurs de soins de santé primaires en la matière, ainsi que de déterminer le type de formation et de ressources dont ils ont besoin pour s’acquitter au mieux de ce rôle.

Les communautés ont choisi de lancer l’étude au moyen d’une exposition photographique sur les relations saines chez les Anishnawbeks. Les participantes ont expliqué qu’afin de réduire la violence conjugale, il faut apaiser les relations non seulement entre les époux mais aussi avec leurs familles, leurs communautés, la Nation et l’environnement.

« C’est un sujet difficile, et les communautés ont décidé que la sensibilisation était la première étape à franchir, a dit Mme Maar. Elles ne voulaient pas adopter une approche négative ni réduire les Autochtones à des statistiques. Les communautés ont demandé « Quels sont les aspects positifs de nos relations et comment en créer davantage? »

Randy Trudeau est un des animateurs de Noojamadaa. Chasseur, pêcheur, trappeur et artiste, il voulait faire connaître le pouvoir de guérison d’une relation avec le territoire.

Lorsque l’équipe de recherche lui a demandé de participer à l’étude, il a permis à un photographe de le suivre dans sa vie quotidienne pour prendre des photos montrant comment il a établi une relation avec son environnement : « J’ai constaté qu’après tout ce que j’ai vécu, tous les traumatismes, la nature a toujours apaisé mes maux. Alors, j’ai décidé de vivre de ce que la nature offrait, de vivre paisiblement, d’apprendre comment me guérir et d’enseigner à d’autres hommes à faire de même ».

L’exposition a été élargie pour inclure des œuvres qui illustrent des relations saines. M. Trudeau a aussi fourni des peintures pour l’exposition.

À ce jour, Noojamadaa a lieu à divers endroits, notamment l’École d’architecture de l’Université Laurentienne, le Debajehmujig Creation Centre à Manitowaning, le Service de santé publique de Sudbury et du district, la McMaster University et Queen’s Park. L’exposition est aussi agréée pour l’éducation permanente.

L’étude a reçu au début des fonds du Women’s Xchange $15K Challenge puis une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) afin d’explorer une solution holistique à la violence, le traumatisme et la dépendance aux opioïdes.

« La subvention des IRSC nous aidera à améliorer la collaboration et les relations avec tous les secteurs pertinents de services, y compris de la santé mentale, des services sociaux, de la protection de l’enfance, de la justice et de police, afin de mieux concevoir et coordonner les rôles de chacun dans le domaine de la violence conjugale et des problèmes sous-jacents, y compris les toxicomanies, tout en respectant la culture », a conclu Mme Maar.

 

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