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Un nouveau volet de résidence forme des médecins dans la premère nation d’Eabametoong

Posted on August 8, 2018
Remote First Nations Residency Stream

 

Le nouveau volet, qui permet aux diplômés en médecine d’effectuer leur résidence en médecine familiale dans une Première Nation éloignée du Nord de l’Ontario, inclut également un engagement à rendre le service à Eabametoong ou dans une autre communauté de Matawa pendant quatre ans après la résidence.

Le volet de résidence a débuté comme un essai en décembre 2016 avec la sélection du premier résident, le Dr Deepak Murthy, qui est arrivé en juillet 2017. Deux autres résidents arriveront en juillet prochain.

Le processus d’admission des résidents est une marque de participation de la communauté. Les candidats ont deux rondes d’interviews. Le premier a lieu avec un comité de sélection comprenant des membres du corps professoral de médecine et un représentant des résidents de l’EMNO ainsi que des membres de la Première nation, et vise à établir que les candidats répondent aux critères minimum de résidence en médecine familiale au Canada. Le deuxième a lieu devant un comité de sélection constitué presque entièrement de membres de la communauté d’Eabametoong.

La Dre Claudette Chase, directrice locale du volet de résidence en médecine familiale dans les Premières nations éloignées, assiste au deuxième interview mais ne participe pas à la décision finale sur le choix du candidat retenu.

« Dans ce volet de résidence, notre but est de produire des résidents culturellement compétents qui peuvent prodiguer des soins culturellement appropriés dans une communauté des Premières Nations, dit-elle. Le partenariat n’existe pas simplement sur papier. Le pouvoir est vraiment partagé, ce qui est différent de la plupart des autres initiatives auxquelles j’ai participé. »

Molly Boyce, coordonnatrice de la liaison pour la résidence en médecine familiale dans la Première Nation d’Eabametoong, se réjouit de la participation de la communauté au processus de sélection des résidents et à la conception du programme d’études.

« Dans ce nouveau programme, nous choisissons la personne qui sera autorisée à venir dans la communauté et à participer à nos soins. Notre médecine traditionnelle et notre mode de vie ont été mis de côté pendant de nombreuses années et il est bon que la nécessité de notre médecine soit reconnue ainsi que le choix qu’elle présente pour nous en tant qu’Autochtones. »

Le Dr Murthy est arrivé au Canada il y a environ cinq ans après avoir travaillé dans des régions rurales et éloignées en Inde, et a été séduit par l’idée de travailler dans un environnement semblable au Canada.

« La culture est totalement différente, et je me plais à Eabametoong, dit-il. Je pense que lorsque j’aurai gagné l’approbation de la communauté pendant ma formation et la prestation de soins respectueux de la culture, j’aimerai bien vivre et exercer ici. »

La Dre Chase a expliqué que les diplômés en médecine acceptés dans le volet de résidence en médecine familiale dans des Premières Nations éloignées suivent une formation supplémentaire afin de répondre aux besoins des communautés. Le Dr Murthy a suivi une formation en obstétrique, a fait un stage en chirurgie esthétique de réparation et consacrera du temps supplémentaire aux soins d’urgence afin d’être prêt à exercer indépendamment dans des lieux géographiquement isolés. Des cours supplémentaires sur la sécurité culturelle et les soins tenant compte d’un traumatisme sont aussi offerts.

Pendant leurs visites d’une semaine, les résidents consacrent une demi-journée à l’engagement communautaire et aux enseignements culturels. À titre de coordonnatrice de la liaison pour la résidence dans la communauté, Mme Boyce a la responsabilité d’organiser cette partie du programme, y compris des réunions avec des aînés et les visites des résidents sur le territoire.

« Le programme offre une occasion unique de former des médecins dans un cadre non institutionnel où l’exercice de la médecine en collaboration est une nécessité car l’équipe de professionnels de la santé est limitée, et où la santé mentale, les toxicomanies, la culture, la communauté et l’histoire s’entrecroisent, a dit Paul Capon, analyste de politiques au Service de gestion des Premières Nations de Matawa. Nous attendons avec intérêt sa mise sur pied et son expansion. »

Mme Boyce espère que les résidents qui arrivent dans le programme peuvent gérer les défis de la vie et du travail dans la communauté.

« Le programme enthousiasme certains membres de la communauté, mais d’autres ont encore des réserves. Nous ouvrons nos cœurs et nos esprits et permettons à des gens de venir ici, et nous espérons que les résidents s’en rendent compte et acceptent leur formation et leur vie ici. »

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