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La collaboration fait avancer la compréhension des mécanismes de la résistance à la chimiothérapie à deux agents dans le cancer récurrent de l’ovaire

Posted on December 6, 2012

Le cancer de l’ovaire est récurrent chez plus de la moitié des patientes et finit par ne plus répondre à la chimiothérapie. L’échec de la chimiothérapie est habituellement dû au développement d’une résistance aux deux principales catégories d’agents chimiothérapeutiques utilisés pour lutter contre ce cancer, c.-à-d. les sels de platine et les taxanes. Maintenant, une étude publiée dans le Journal of Ovarian Research à accès libre fournit de nouveaux renseignements qui améliorent la compréhension des mécanismes impliqués dans le développement de la résistance à la chimiothérapie à deux agents.

On ne savait pas si les mécanismes de résistance à cette chimiothérapie sont une combinaison de résistance à un seul agent ou si de nouveaux mécanismes découlent du traitement combiné avec des sels de platine et des taxanes. Mme Carita Lannér, Ph. D., et son équipe composée de chercheurs de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO), d’Horizon-Santé Nord (HSN) et de l’Université Laurentienne, apportent des preuves qui suggèrent que cette dernière hypothèse est vraie : des changements nouveaux et différents causent la résistance à la combinaison des deux agents.

Le cancer de l’ovaire est le cancer gynécologique le plus mortel, avec un taux de mortalité de plus de 50 p. 100 au bout de cinq ans. Un facteur important du taux élevé de mortalité est le développement de la résistance aux régimes thérapeutiques. Les différents modes d’action et mécanismes de résistance aux sels de platine et aux taxanes sont exploités dans la chimiothérapie à deux agents pour un cancer avancé. Utilisés ensemble, ces substances accroissent l’efficacité du traitement et la survie sans progression de la maladie. Cependant, il peut se produire une résistance combinée aux deux agents, ce qui est plus difficile à surmonter que la résistance à un seul agent.

Mme Lannér et ses collègues ont entrepris de voir si le développement de la résistance aux deux agents invoque différents mécanismes ou est une combinaison des mécanismes de résistance qui se déclenchent lors de l’exposition aux agents pris individuellement. Pour ce faire, ils ont conçu une série de lignées cellulaires isogéniques du cancer de l’ovaire résistantes 1) au carboplatine, un sel de platine, 2) au docétaxel, un taxane, ou 3) à une combinaison de carboplatine et de docétaxel. Ils ont analysé les changements de l’expression génétique associés à la résistance au médicament donné dans chaque lignée en utilisant une analyse sur microréseau.

L’équipe a comparé les trois lignées cellulaires résistantes dans les trois traitements pour repérer des changements communs et différents dans l’expression génétique. L’analyse a révélé que l’établissement de la résistance au carboplatine et au docétaxel ne provoquait pas beaucoup de changements semblables de l’expression génétique. Plus remarquable, la résistance aux deux agents semble découler de changements surtout uniques de l’expression génétique, différente de la résistance au carboplatine et au docétaxel pris individuellement dans la série de lignées cellulaires isogéniques étudiées.

L’auteure principale, Mme Lannér a dit que ces résultats montrent que la résistance aux médicaments combinés n’est pas seulement une combinaison de changements dans des cellules résistantes à un seul agent mais qu’elle englobe des changements différents et nouveaux. La lignée cellulaire résistante à la combinaison carboplatine-docétaxel facilitera la recherche sur les mécanismes sous-jacents au développement de la résistance à la combinaison des deux médicaments dans le traitement du cancer de l’ovaire.

Renseignements sur l’étude

Groupe de recherche :
Stephen R. Armstrong, Rashmi Narendrula, Baoqing Guo, Ph. D., Amadeo M. Parissenti, Ph. D., Katherine L. McCallum, Stephanie Cull et Carita Lannér, Ph. D.