Voici Bobbi Derkson, coordonnatrice administrative locale, qui intègre les stagiaires dans la communauté à Kenora
Posted on October 29, 2025
Les coordonnatrices et coordonnateurs administratifs locaux (CAL) jouent un rôle essentiel à l’Université de l’EMNO car elles/ils veillent non seulement à que les étudiantes et étudiants en médecine réussissent mais prospèrent également dans les communautés du Nord où ils s’instruisent. À Kenora, c’est justement ce que Bobbi Derkson fait, et bien plus.
Résidente de Kenora depuis plus de 20 ans, Mme Derkson est plus qu’une administratrice locale, c’est un mentor, un guide culturel et une agente de liaison communautaire qui a de profondes racines dans la communauté et le monde des soins de santé.
« Je veille à ce que les futurs médecins se sentent épaulés et bienvenus, dit-elle. L’aspect de mon travail que je préfère est de voir une étudiante ou un étudiant faire irruption dans mon bureau, impatient de me faire part d’une nouvelle découverte. La meilleure chose c’est de les voir revenir sans cesse. »
Les CAL entrent en jeu bien avant l’arrivée des étudiantes et étudiants car elles et ils gèrent tous les aspects de leur séjour, depuis la confirmation des stages et la coordination de l’hébergement en passant par l’établissement des titres de compétence. Puis, quand les étudiantes et étudiants arrivent en communauté, les CAL prennent aussi en charge, entre autres, la logistique et le soutien émotionnel. Cela aide les étudiantes et étudiants à prendre un bon départ à l’hôpital et dans la communauté.
Mme Derkson explique : « Si les étudiantes et étudiants arrivent en autobus et ont besoin de faire des provisions, je vais habituellement les chercher et les aide à faire leur premier gros voyage à l’épicerie. Ensuite, ils rencontrent des camarades et trouvent quelqu’un pour les conduire, mais habituellement, c’est moi qui les accompagne la première fois. »
Elle s’occupe même de détails pratiques, comme obtenir les badges de l’hôpital, les permis de stationnement et assurer l’accès à des bicyclettes, des kayaks et des canoés durant leur temps libre.
La semaine d’orientation inclut des visites de l’hôpital et d’organismes locaux car Mme Derkson pense que la sensibilisation à la communauté et à la culture est spécialement importante à Kenora.
« Kenora a une très grande population d’Autochtones et il y a plusieurs Premières Nations dans les environs. J’essaie d’enseigner certaines expressions anishinaabes aux étudiantes et étudiants; je les imprime et les affichent dans le salon étudiant pour les aider à écouter et lire la langue. Je les invite aussi à une cérémonie de la suerie. Nous les initions à la médecine traditionnelle et aux bains de cèdres, et je conserve des jupes à rubans dans le salon étudiant pour le cas où ils veulent aller à une cérémonie de suerie ou autre ou à un pow wow. Cette année, nous avons assisté à un pow wow durant la semaine d’orientation. »
Mme Derkson sait que son travail contribue à retenir des étudiantes et étudiants et à les mettre en relation avec la communauté : « Officiellement, je ne m’occupe pas du recrutement, mais à bien des égards, c’est exactement ce que je fais. Nous espérons que les étudiantes et étudiants ont une bonne expérience ici. C’est en partie la raison de ce que je fais. Mon but est d’aider les gens à se sentir enracinés dans la communauté et à y avoir des liens afin qu’ils aient une expérience positive et envisagent de revenir. »
Pourtant, il y a encore des défis, surtout quand il s’agit de l’infrastructure et du transport : « Un problème difficile ici est le logement. Et il n’y a plus de vols pour Kenora. Il faut prendre l’avion jusqu’à Winnipeg puis faire deux heures de route. La location d’une automobile est devenue si chère que certains programmes ne couvrent pas cette dépense pour les médecins remplaçants ».
Lorsque les étudiantes et étudiants arrivent dans une communauté, ils apportent de l’énergie, des compétences et la volonté d’apporter une contribution bien au-delà des murs de l’hôpital. L’effet se fait sentir dans toute la communauté : « Nous avons eu un étudiant qui a entraîné l’équipe de football de l’école secondaire. Il est vraiment gratifiant de voir ce type d’intégration communautaire ».
En fin de compte, Mme Derkson est optimiste en ce qui concerne l’avenir de la formation en santé dans la région. Elle approuve le changement systémique, qui passe par la conception d’un modèle de généraliste rural par les All Nations Health Partners, et vise à fournir un seul horaire et alléger ainsi bien des défis qui surviennent quand il faut équilibrer les horaires de la population étudiante.
Pour les personnes qui envisagent un rôle comme le sien, elle n’embellit pas la situation : « Ce n’est pas du 8 h à 16 h, du lundi au vendredi. On peut recevoir des appels le soir et devoir fournir de l’aide la fin de semaine. Mais c’est un travail extrêmement gratifiant. J’adore les étudiants ».
« Qu’est-ce qu’un stage à Kenora peut apporter? Je dis toujours que notre hôpital est petit mais puissant. Je vis à Kenora depuis 20 ans et chaque fois que j’en ai l’occasion, je veille à ce que la communauté soit renseignée sur les étudiantes et étudiants en médecine qui arrivent. »
Ce qui réjouit le plus Mme Derkson est de voir ces médecins en herbe revenir exercer dans le Nord.
Les CAL du Nord de l’Ontario ont aussi le dévouement et la passion de Mme Derkson et comprennent très bien ce que cela signifie d’étudier et de servir dans le Nord. Elles et ils s’efforcent de concrétiser le cœur de la mission de l’Université de l’EMNO : former et soutenir des professionnels de la santé résilients et profondément enracinés dans les communautés qu’ils servent.
Merci infiniment aux coordonnatrices et coordonnateurs administratifs locaux à Bracebridge, Dryden, Elliot Lake, Fort Frances, Hearst, Huntsville, Kapuskasing, Kenora, Île Manitoulin, Midland, North Bay, Parry Sound, Sault Ste Marie, Sioux Lookout, Sudbury, Temiskaming Shores, Thunder Bay, Timmins et Nipissing Ouest.
