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Le Parcours Généraliste Rural fête ses cinq ans

Posted on September 2, 2025

Tout a commencé par une simple question : comment l’Université de l’EMNO peut-elle inciter davantage de médecins à exercer en région rurale? Le « Sommet Nord », qui s’est tenu en janvier 2018, a réuni des médecins de tout le Nord afin de réfléchir à des manières d’augmenter le nombre de médecins exerçant dans le Nord de l’Ontario. C’est ainsi qu’est né le parcours généraliste rural (PGR). Inspiré d’un programme couronné de succès en Australie, le PGR offre aux étudiantes et étudiants en médecine un mentorat et un soutien collégial afin de les aider à comprendre les réalités de la pratique de généraliste en milieu rural. 

En 2021, le programme a accueilli sa première cohorte de cinq étudiants. Tous ont depuis obtenu leur diplôme et terminent actuellement leur résidence en médecine familiale rurale à l’Université de l’EMNO dans le Nord de l’Ontario.  

La Dre Sarah Newbery, doyenne associée, Stratégie de renforcement du corps médical et professeure à l’Université de l’EMNO et médecin généraliste en milieu rural à Marathon, a joué un rôle clé dans l’élaboration du programme. Elle explique que l’objectif est de soutenir les étudiantes et étudiants en médecine qui aspirent à devenir médecins généralistes en milieu rural, en les aidant à comprendre pleinement le rôle et à se considérer comme des médecins généralistes en milieu rural, mettant ainsi en pratique la formation de leur identité professionnelle. 

La Dre Frances Kilbertus, professeure agrégée et médecin généraliste en milieu rural à Mindemoya, a été la responsable des études qui a contribué à l’élaboration du programme et a été cotuteure de la première cohorte de nouveaux diplômés et diplômées. 

« En tant que préceptrice dans un cabinet rural où une diplômée du PGR a maintenant commencé sa résidence, je peux honnêtement dire que c’est le summum de ma carrière de 40 ans en enseignement médical, déclare la Dre Kilbertus. Une résidente qui sait qu’elle veut devenir médecin généraliste en milieu rural, qui suit une formation dans une communauté où elle a établi des relations importantes pendant ses études de premier cycle et qui est bien préparée aux multiples défis auxquels nous sommes confrontés : d’après mon expérience, c’est un véritable cadeau pour un enseignant. » 

Se préparer à une carrière de généraliste en milieu rural 

Tara Hutchison et Chantal Powers sont deux des récentes diplômées du Parcours généraliste rural. Toutes deux ont grandi dans des communautés du Nord de l’Ontario et ont toujours voulu étudier la médecine. Elles ont toutes deux déclaré que, grâce au programme axé sur les généralistes en milieu rural, elles se sont senties soutenues dans leur décision de se concentrer sur la médecine familiale rurale.

« Je pense que j’aurais quand même choisi la médecine familiale rurale, mais ce programme a renforcé ma confiance et ma motivation à poursuivre dans cette voie », déclare Chantal.  

Le programme du parcours comprend des séances régulières en petits groupes avec animateur au cours desquelles les étudiantes et étudiants discutent de divers sujets liés à la pratique généraliste en milieu rural. Ces séances peuvent inclure des exposés narratifs sur des concepts comme le courage clinique et l’éthique rurale, l’exploration des défis rencontrés à l’école de médecine, la planification des stages, etc. 

La Dre Kilbertus le décrit comme un espace de « laboratoire » sûr, car la pratique généraliste en milieu rural fait parfois l’objet d’une stigmatisation négative. 

« Nous avons des étudiantes et étudiants qui souhaitent devenir généralistes en milieu rural. Nous créons un espace où nous discutons des défis, des aspects positifs, des éléments effrayants, des points forts et des points faibles de la carrière », explique la Dre Kilbertus. 

Au cours de leur stage au choix à Moose Factory, Chantal et Tara ont découvert la réalité de la pratique médicale en milieu rural, notamment en travaillant dans un service d’urgence, en recevant des appels à l’aide provenant d’autres communautés côtières et en voyant des patients à la clinique. 

« Cette expérience m’a marquée et m’a montré à quel point les médecins ruraux peuvent être formidables », explique Chantal. 

students of the rural generalist program pose for a photo at an award ceremony with Dr. Frances kilbertus holding a certificate.Selon les étudiantes, le fait de faire partie d’une petite cohorte a également facilité leur parcours à l’école de médecine. Elles ont pu nouer des amitiés et des relations solides qui les ont aidées à persévérer. 

« Il est utile de savoir qu’il y a d’autres personnes qui partagent les mêmes idées, qui suivent le même chemin et qui font face aux mêmes difficultés. Elles peuvent se reconnaître d’une manière que leurs collègues d’autres domaines ne peuvent tout simplement pas faire », explique Tara. 

La création d’un sentiment d’appartenance à une communauté a joué un rôle essentiel dans l’élaboration du programme. Le PGR met les étudiantes et étudiants en relation avec un groupe plus large de professionnelles et professionnels nationaux et internationaux, afin qu’ils ne se sentent pas isolés dans leur pratique. Les étudiantes et étudiants ont également pu assister à des conférences et faire des présentations en groupe. 

« Je pense que nous réalisons de plus en plus, en médecine, que les communautés de personnes et les communautés de cliniciennes et cliniciens partageant les mêmes aspirations sont très utiles pour aider les gens à atteindre leurs objectifs », explique la Dre Newbery. 

Perspectives 

Chantal et Tara ont toutes deux commencé leur première année de résidence en juillet 2025. Chantal est à Espanola, tandis que Tara est basée à Mindemoya. Le programme leur a permis de nouer des relations et de tisser des liens communautaires dans les régions où elles souhaitaient exercer. 

« Revenir dans un lieu de stage familier où j’avais suivi ma formation en troisième année de médecine a été un énorme soulagement et a apaisé mon anxiété, explique Tara. Commencer ma résidence en sachant que j’allais dans une communauté où j’étais soutenue et où je connaissais déjà le système m’a permis de me lancer sans hésitation. Cela a été très utile de revoir des visages familiers que j’avais connus il y a deux ans pendant mon stage d’internat. » 

La Dre Kilbertus espère étendre le programme afin d’accueillir des étudiantes et étudiants à tous les niveaux de leur formation médicale de premier cycle, qu’ils soient en deuxième ou troisième année, ou en prérésidence.  

« À l’avenir, nous créerons davantage de points d’entrée, nous attirerons des étudiantes et étudiants qui sont véritablement intéressés par la médecine générale en milieu rural et par l’Université de l’EMNO, et nous veillerons à ce qu’ils aient très tôt l’occasion d’établir ou de renforcer leurs relations avec les communautés rurales du Nord de l’Ontario », explique-t-elle. 

À l’aube de cette nouvelle étape de leur carrière médicale, les diplômées et diplômés encouragent les autres étudiantes et étudiants à garder l’esprit ouvert et à envisager la médecine familiale généraliste en milieu rural.

« Lancez-vous à fond, conseille Chantal. Dans un hôpital rural, vous aurez souvent de meilleures occasions d’apprentissage, car vous serez souvent le seul étudiant et les gens seront prêts à vous aider. » 

Tara ajoute : « Essayez de découvrir la médecine rurale par vous-même et forgez-vous votre propre opinion. Essayez plusieurs endroits, ne vous contentez pas de visiter une seule communauté et d’écarter définitivement la médecine rurale. Je vous le recommande vivement. »